Harcelée par des hommes qui se bousculent, chaque nuit, à son portillon, la folle qui vivait aux abords des Halles de Bamako en commune VI du District de Bamako, a fini par rompre le silence. Avant de déserter les lieux.
A quelques encablures des Halles de Bamako, dans une maison inachevée, vivait une folle. Elle faisait l’objet de toutes les convoitises de la part de certains prédateurs.
En réalité, la folle dont il s’agit, n’est pas ordinaire. Elle est très belle. Son charme et ses rondeurs ne cessent de faire des victimes dans la commune. A la voir se déhancher, on croyait avoir à faire à Miss-monde. Pourtant, cette « sirène », est une malade mentale. Contrairement aux autres malades mentaux, cette dame n’a pas de lieu fixe pour dormir. Selon notre source, elle fait le tour de la commune à la recherche, d’un coin pour se mettre à l’abri des « chasseurs de folle ». Après le carrefour de Daoudabougou, près de l’Ambassade de d’Algérie, le marché de Magnambougou et la Tour de l’Afrique, elle a pris ses quartiers dans une maison inachevée, dernière les Halles de Bamako.
Les raisons de son nomadisme s’expliquent par la convoitise, dont elle fait l’objet. Surtout, de la part de certains hommes. A en croire la même source, la rue qui mène à la « maison de la folle » était très fréquentée. Surtout à certaines heures de la nuit. « Je constate que, tard dans la nuit, les motocyclistes et voitures fréquentent la rue qu’elle habite. C’est une affluence qu’on ne voit pas dans la journée », constate un gardien des Halles de Bamako. Avant d’ajouter : « maintenant, c’est surtout les nuits où il pleut, qui arrangent ces individus sans scrupule ».
Lasse d’être harcelée, la folle a décidé de quitter, le 5 juillet dernier, la maison inachevée pour une autre cachette. Avec sur les lèvres, un message : « je suis fatiguée. Je m’en vais. Ils laissent leurs épouses à la maison pour venir m’emmerder », disait-elle.
La « chasse aux folles » serait le jeu favori des superstitieux, qui croient au mythe de la fortune. Entretenir des relations sexuelles, ou avoir un enfant avec une folle est, selon certaines croyances, source de fortune. C’est pourquoi, il n’est pas rare de voir, des folles tomber enceintes.
Pauvres de nous !
Aboubacar Berthé