Pour avoir violé une femme mariée : Il écope de 20 ans de prison

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    Poursuivi pour viol sur sa voisine Tiédo Danté (une femme mariée), Kola Bocoum (employé de commerce, né le 31 décembre 1994 à Bamako) a été jugé le mercredi 30 juin 2021 par contumace (il ne s’est pas présenté à la barre) et condamné à 20 ans d’emprisonnement et 20 ans d’interdiction de séjour au Mali. L’explication des faits!

    De l’arrêt de renvoi, il ressort que dans la journée du jeudi 30 juillet 2020, Abdoulaye Yossi et son épouse Tiédo Danté, ont loué une chambre dans une concession à Sévaré/Village-Can dont la gestion était attribuée à Kola Bocoum lequel aussi occupait une des chambres de cette concession. Le couple déménagea dans ladite chambre.

    Dans la nuit du 1er août 2020, vers 4 h du matin, Kola Bocoum revenant d’une soirée bien arrosée s’introduisit dans la chambre où était couchée Tiédo Danté. Celle-ci se réveilla en sursaut avant de découvrir l’identité de son visiteur.  Au prétexte que sa chambre était occupée par un ami et sa copine, Kola Bocoum demanda à la dame de le laisser passer la nuit en sa compagnie. Tiédo Danté refusa sa sollicitation, en lui remettant un matelas pour qu’il aille dormir ailleurs.

    Kola Bocoum refusa cette proposition en quittant la bonne dame avant de revenir quelques instants plus tard en possession d’un couteau avec lequel il menaça celle-ci pour entretenir des rapports intimes. Il arriva à maîtriser Tiédo Danté qui s’était vainement débattue et consommait des rapports sexuels avec elle.  Après avoir assouvi ses désirs sexuels, il quitta la chambre en oubliant le couteau, son téléphone portable, sa lunette et son briquet.

    Au lever du jour, Tiédo Danté ramassa ces objets avant d’aller à la rencontre de son mari à la boulangerie où celui-ci travaille pour lui expliquer son malheur. Ensemble, ils se transportèrent à la Brigade de recherche de Mopti pour dénoncer les faits. Les éléments de cette unité interpellèrent Kola Bocoum qui fut déféré, suivant PV n°122 du 3 août 2020, devant le parquet d’instance où il fut poursuivi puis inculpé de viol.

    Le viol est défini par l’article 226 alinéa 1 du code pénal comme étant tout acte de pénétration sexuelle, de quelle que nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par la violence, contrainte, menace ou surprise. En l’espèce, il est constant à l’analyse des pièces de la procédure que la victime a été abusée sexuellement par l’inculpé qui a fait recours à la menace pour avoir utilisé le couteau, et à la violence pour avoir utilisé la force physique en vue de briser la résistance de celle-ci et parvenir ainsi à pénétrer sexuellement sa victime. L’inculpé a été précis et concis dans sa version des faits, en avouant qu’il était sous l’effet de l’alcool. L’aveu de l’inculpé est la preuve de sa responsabilité dans la commission des faits. De tout ce qui précède, il résulte charges suffisantes contre l’inculpé Kola Bocoum, d’avoir à Sévaré/Village-Can, cercle de Mopti, le 1er août 2020, en tout cas depuis moins de 10 ans, commis des actes de pénétration sexuelle sur la personne de Tiédo Danté, avec cette circonstance que lesdits actes ont été accomplis sous la menace d’un couteau et avec violence, que ces faits sont prévus et réprimés par les dispositions de l’article 226 alinéas 1 et 2 du code pénal et peuvent donner lieu à l’application de peines criminelles. Il y a donc lieu de retenir Kola Bocoum dans les liens de prévention. Par ces motifs, la Cour,  statuant en chambre du conseil, en matière criminelle et en dernier ressort, déclare avoir établi contre l’inculpé Kola Bocoum, la prévention des faits ci-dessus spécifiés et qualifiés de crime de viol, prononce par conséquent, sa mise en accusation en raison des faits, décerne contre lui l’ordonnance de prise de corps et le renvoyer devant la Cour d’assises de Mopti pour y être jugé conformément à la loi.

    N’ayant pas comparu devant les juges le mercredi 30 juin  2021, Kola Bocoum a été jugé par défaut et condamné à 20 ans d’emprisonnement et 20 ans d’interdiction de séjour au Mali.                                                              

    Siaka Doumbia, envoyé spécial

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