Les deux jeunes garçons se connaissaient depuis au moins deux ans. Ce jour-là, Mamadou Diakité et Amadou Ongoiba (victime) se sont retrouvés, comme à l’accoutumée, sur leur lieu habituel de causerie et d’échanges. A l’instar de la plupart des groupements de jeunes où ce sont des disputes, souvent très violentes, qui tiennent lieux de débats, celle de Mamadou et Amadou n’a pas fait l’exception. Mais, en cet après-midi du 11 août 2011 à Guiré, dans le cercle de Nara, la dispute a pris une tournure inhabituelle, car les deux amis se sont en venus aux mains. La foule parvint à les séparer après que l’accusé eut été terrassé et battu par la victime. Mais…ce n’était que le début d’une histoire qui s’est terminée par la mort de l’un et la condamnation de l’autre à dix ans d’emprisonnement.
Car selon la Chambre d’accusation, la dispute ” finit par se prolonger jusque dans la nuit (22 heures)… Au cours de la dispute, Mamadou (l’accusé, ndlr) a donné trois coups de couteau à son ami’‘ avant de prendre la tangente. De l’enquête préliminaire à l’instruction, l’accusé a reconnu avoir donné la mort à son ami à l’aide de trois coups de couteau dans le ventre.
Interrogé, hier matin, à la barre pour expliquer les circonstances de l’odieux acte, Mamadou Diakité, d’un air effrayé admet : “ Je l’ai poignardé à trois reprises dans le ventre… Quand il m’a frappé au ”grin”, je suis rentré à la maison et, après le dîner, je voulais regagner l’endroit où je passe la nuit. Soudain, Amadou (la (victime, ndlr), caché dans le noir, m’a pris par la main et m’a tiré dans une maison en construction… Il m’a pris par le col et a commencé à m’étrangler aussi fort que j’ai commençé à perdre connaissance… C’est là que j’ai arraché un couteau qu’il portait lui-même à la ceinture pour le poignarder une, deux et trois fois avant qu’il ne lâche mon col… Il était plus grand et plus costaud que moi –“. Il a ajouté : ” J’ai alors fui pour regagner ma maison et, un mois plus tard, quand la police a commencé à arrêter des gens, j’ai appelé mon grand frère pour lui dire que c’est moi l’auteur “. C’est donc ce dernier qui a demandé à l’accusé d’aller se rendre à la gendarmerie. Ce qu’il fit. Dans sa plaidoirie, le conseil de l’accusé s’est appuyé sur la légitime défense pour tenter d’expliquer l’acte commis par son client. Mais la Cour a estimé que cela ne saurait être un cas de légitime défense, et a donc condamné l’accusé à dix ans de réclusion criminelle après lui avoir accordé des circonstances atténuantes.
Aboubacar DICKO