Le procès n’aura pas été long tant les faits reprochés à l’accusé étaient constants malgré sa tentative vaine de donner une nouvelle version de ce qui s’est passé au crépuscule et le lendemain de ce jour d’un mois de 2012.
Qu’est ce qui s’est passé ce jour-là ?
Selon la Chambre d’accusation, le condamné Chiaka Traoré, alors gardien chez Siré Fofana à Boulkassoumbougou, a été pris la main dans le sac en train de sodomiser AD, alors âgé seulement de 12 ans dans un jardin. Il parvint à s’enfuir alors qu’une foule curieuse se précipitait sur les lieux. Le lendemain, tôt le matin, Chiaka Traoré s’est rendu à l’école du petit AD pour l’enlever et l’amener dans une maison à Sotuba où il a refait, selon la victime, sa sale besogne. C’est en voulant continuer sa fuite avec l’enfant sur Banamba, son village natal, qu’il a été intercepté et arrêté par la police, déjà avertie par le père de la victime.
Interrogé à la barre, Chiaka a reconnu les faits comme durant toute la procédure avant de s’aventurer dans des déclarations contradictoires qui ont dû tromper même son avocat. Car alors qu’il soutient avoir enlevé l’enfant et nie les actes de pédophilie, son conseil a plaidé exactement le contraire. ” Je reconnais les faits, mais je ne l’ai pas touché…un passant nous a vus ensemble dans le jardin, entre 18 et 19h, alors que je cueillais de la menthe pour mon thé, il a demandé ce que je faisais à l’enfant (…) j’ai eu peur de la foule et j’ai fui. Le lendemain, je suis parti le prendre à son école, nous sommes partis à Sotuba dans l’intention de continuer sur Banamba et revenir le soir (…) “, a affirmé l’accusé devant la Cour.
” N’avez-vous pas affirmé à l’enquête préliminaire qu’un marabout de votre village vous a conseillé de coucher avec de petits garçons pour devenir riche et célèbre ” ?, a demandé le juge. ” Oui, mais c’était sous la torture de la police “, a répondu l’accusé.
Par ailleurs, selon AD, lors de l’enquête préliminaire, ” Chiaka m’a enlevé le pantalon et a commencé à frotter son sexe contre mes fesses. En voyant un passant curieux, il a fui et le lendemain il est venu me prendre à l’école pour m’amener dans une grande maison à Sotuba. Là aussi, il m’a demandé d’enlever ma culotte avant de se coucher sur moi “. Dans sa plaidoirie, son conseil a déploré le manque de certaines pièces ”importantes” du dossier, notamment l’examen médical de l’accusé pour savoir s’il était saint d’esprit et l’acte de naissance de la victime pour indiquer si elle était effectivement âgée de 12 ans au moment des faits. Mais, cela n’a pas suffi pour convaincre la Cour de lui accorder même des circonstances atténuantes et il a donc été condamné à la peine de 20 ans de séjour carcéral.
A.DICKO