Pour avoir commis des actes sur une fillette de 11 ans, un menuisier de 42 ans écope de cinq ans d’emprisonnement

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    Je reconnais les faits “, a avoué toute suite l’accusé. ” Comment avez-vous fait ” ?, a rétorqué le juge. ” Il était 20h, je l’ai amenée chez moi, j’ai couché avec elle et je lui ai donné 250 FCFA…Je ne savais pas qu’elle avait 11 ans “, a répondu l’accusé, les mains tremblotantes à la barre. ” La victime avait-elle des seins “ ?, a demandé curieusement l’un des assesseurs. La réponse de l’accusé est on ne peut plus clair : ” Elle était comme ma fille, je ne sais pas ce qui m’a poussé à faire ça “.

    Selon la Chambre d’accusation, lesdits faits se sont, en réalité, déroulés dans la nuit du 26 août 2012 dans le quartier résidentiel d’Hamdallaye ACI 2000. Ce soir-là, la victime, MT, était  rendue dans une animation publique, ”un balani show” (soirée de balafon) non loin du domicile  de sa grand-mère où elle était venue passer les vacances. C’est à partir de là qu’elle a été enlevée par au moins trois  jeunes garçons sur instruction de l’accusé, Mohamed Dem. Mains liées, la bouche bandée et sous la menace d’un couteau, MT a été sexuellement abusée par Mohamed Dem. D’après les déclarations de la victime elle-même, son bourreau l’a approchée au ”balani show” avant de lui remettre 250 FCFA pour qu’elle aille acheter des cigarettes. C’est sur la route de la boutique que les trois jeunes engagés par son tortionnaire l’ont attrapée pour   la livrer à son bourreau.

    La pauvre fille, revenue tard dans la nuit à la maison où ses parents, inquiets, attendaient de ses nouvelles, tremblait de tout son corps avant de leur avouer à ses parents ce qui lui était arrivé. ” Elle saignait beaucoup, il était tard, on ne pouvait pas l’amener à l’hôpital “, a dit la grand-mère de la victime, hier devant la Cour. Toute la procédure durant, Mohamed Dem a reconnu les faits dans les moindres détails sans essayer de se trouver une excuse. Au point que ni le ministère public, encore moins son propre avocat n’ont eu de question à lui poser quand la parole leur a été donnée.  En toute indulgence, le ministère public, représenté par le procureur de la commune II, a requis que de circonstances atténuantes lui soient accordées étant un délinquant primaire et compte tenu de ce qu’une faute avouée est à moitié pardonnée. Chose qui a sans doute réconforté son conseil, qui a plaidé dans le même sens, face à la constance des faits.

    L’accusé a donc fini par bénéficier de circonstances attenuantes et a écopé de cinq ans d’emprisonnement ferme. Il aurait pu être condamné à une peine plus lourde, seulement l’article 18 du Code pénal prévoit que si l’accusé bénéficie de circonstances atténuantes, la peine,  qui devait être entre cinq et vingt ans de prison, revient à un ou cinq ans maximum. Et aussi, si la grand-mère de la victime n’avait pas dit : “ Je lui ai pardonné, c’est un enfant d’autrui et j’ai aussi des fils “.

    Aboubacar DICKO

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