Jeudi dernier, plusieurs affaires étaient inscrites au rôle des Assises de la Cour d’Appel de Bamako. L’affaire-vedette fut sans doute celle dite Ministère public contre les nommés Ousmane Kassogué, alias Ousmane Ba, Harouna Diakité, Nouhoum Traoré et Yacouba Cissé. Ils étaient accusés d’association de malfaiteurs et de vols qualifiés. Mais, à l’audience, seuls Ousmane Kassogué et Harouna Diakité étaient présents. Ainsi, Kassogué a écopé de 5 ans de prison pour complicité et Harouna Diakité, qui a été maintenu dans les liens de l’accusation, de 15 ans de réclusion.
Courant 2006, Ousmane Kassogué gardait, pour le compte de Harouna Diakité et de sa bande de malfrats, dans un magasin sis au marché de Médina Coura, leur butin composé de mobylettes volées et de leur matériel opérationnel, dont 10 tournevis, 3 pinces, 3 poignards, 2 pistolets avec leurs munitions, 2 paires de ciseaux, 2 clés à roues, une paire de gants, une lime, un coupe-coupe, une torche et une scie.
A terme de chaque opération, le butin était remis à des individus non identifiés ainsi qu’à Yacouba Cissé. Celui-ci se chargeait de la vente, avec Nouhoum Traoré qui profitait de ses voyages pour écouler les mobylettes volées en Guinée. Ce réseau de malfrats fut démantelé et ses membres interpellés à la suite d’une enquête diligentée par le 3e arrondissement. A l’enquête préliminaire, Yacouba Cissé et Nouhoum Traoré avaient reconnu les faits et expliqué même leurs forfaits.
Ousmane Kassogué, pour sa part, a reconnu avoir gardé le matériel opérationnel des malfrats, mais soutient n’avoir rien de commun avec les autres, allant jusqu’à dire qu’il ne les connaît pas et qu’il n’avait jamais été rétribué pour la garde du matériel et du pistolet. En ce qui concerne Harouna Diakité, il s’est ingénié à nier les faits, oubliant cependant qu’à la reconstitution il avait décrit jusque dans leurs petits détails les vols perpétrés par le groupe et même conduit les enquêteurs aux domiciles de beaucoup de leurs victimes, dont, entre autres, Seydou Diarra, Tidiane Diallo, Salif Coulibaly et Fousseini Tangara.
Le Ministère public, dirigé par Moussa Zena Samaké, a, dans son réquisitoire, expliqué que ces malfrats avaient formé une véritable entreprise criminelle, coupant du coup le sommeil aux paisibles populations des Communes I et II, leur terrain de prédilection. C’est pourquoi il a sollicité qu’il plaise à la Cour de condamner ces criminels sans tenir compte de circonstances atténuantes. Cela à cause de la gravité du phénomène de la criminalité, grandissant dans notre capitale et pour en dissuader d’autres.
Le ministère a, en partie, été suivi par la Cour, présidée par Sidi Kéita. Car elle a condamné ces malfrats, mais en tenant compte de circonstances atténuantes. Ainsi, Harouna Diakité a été reconnu coupable des crimes d’association de malfaiteur et de vols qualifiés et a été condamné à 15 ans de prison. Ousmane Kassogué alias Ousmane Ba, a été reconnu complice et écope de 5 ans.
Youssouf Diallo