Association de malfaiteurs, assassinat, vol qualifié, détention illégale d’arme de guerre et de munitions et complicité, tels sont les différents chefs d’accusation retenus contre Soma Coulibaly, Cheick Adam Chérif Traoré, Soumaila Koïta et Hawa Kondé. A l’issue des débats, ils ont été condamnés à la peine capitale.
De l’arrêt de renvoi, il ressort que dans la nuit du 1er novembre 2014, des individus armés de fusils se sont introduits dans la boutique de Boubacar Diallo située à Djissoumabougou pour commettre un vol. Devant la réticence de ce dernier, ses visiteurs nocturnes n’ont pas hésité à lui tirer dessus mortellement, avant de le cambrioler. Après leur forfait, ils sont partis à Kanadjiguila pour rentrer dans la boutique d’Alfousseyni Dicko qui a été à son tour froidement abattu. Après avoir dissimulé leur butin, ils se sont rendus la même nuit à Taliko où ils ont braqué un autre boutiquier du nom de Moussa Traoré qui a été aussi dépouillé de ses biens en même temps qu’un de ses clients qui se trouvait sur le lieu.
Un jeune qui a suivi la scène a réussi à prendre le numéro d’immatriculation de leur véhicule pendant qu’ils s’enfuyaient. Par la suite, les gendarmes, aidés de certains jeunes du quartier de Taliko après de moult recherches, ont fini par localiser ledit véhicule, garé dans la forêt avec à bord Soma Coulibaly, Cheik Adama Cherif Traoré et Soumaïla Koïta qui avait réussi à prendre la fuite avant d’être interpellé plus tard par les gendarmes.
Au cours des perquisitions opérées dans leurs domiciles, les gendarmes ont trouvé plusieurs affaires avec Hawa Kondé appartenant aux victimes et qui ont été conduits devant le parquet de Kati pour enquête. Quant à Ousmane Diallo, il a déclaré avoir été informé par ses cousins que son frère Boubacar Diallo venait d’être victime de braquage dans sa boutique et qu’il a été mortellement blessé par ses assaillants. Et d’ajouter qu’au moment de l’attaque, ce dernier se trouvait avec un de leurs cousins.
Quant à Abdoulaye Maïga, il a déclaré qu’étant assis devant sa boutique, il a été informé que des personnes autres que son oncle Alfousseyni Dicko venaient de se faire tirer dessus par des braqueurs. Aussitôt, il s’est rendu sur le lieu où il trouva son oncle agonisant dans le sang. Ainsi, il l’a immédiatement transporté à l’hôpital Gabriel Touré où il a rendu l’âme. Concernant Moussa Traoré, l’une des victimes, il a déclaré avoir reçu la visite d’un homme qui lui aurait donné la somme de 10.000 Fcfa pour 200 Cfa de cigarette. Après vérification, il a constaté que ledit billet était faux et qu’il le lui avait aussitôt retourné. Au même moment, deux hommes ont fait irruption dans sa boutique avec des armes à feu. Pendant que l’un d’eux et le détenteur de faux billet le tenaient en respect, le troisième est passé derrière son comptoir pour vider le contenu de son tiroir, soit la somme de 175.000 Fcfa, plus des pièces. Aussi, ses braqueurs ont emporté aussi ses deux téléphones portables, son téléviseur et son décodeur.
Quant à Abdoul Wahab Sidibé, il a déclaré s’être rendu dans la boutique de Moussa Traoré situé à Taliko pour acheter de la cigarette. Et qu’à peine arrivé sur le lieu, il a été braqué par deux hommes armés qui l’ont dépouillé de tous ses biens dont un téléphone, 27 puces de téléphone portable et la somme 13.500 Fcfa. Après avoir fini, ils lui ont demandé de s’éloigner avant de s’enfuir dans le sens opposé, à bord de leur véhicule. Quant au témoin, Samba Wane, il a déclaré que lorsqu’il préparait le diner devant la boutique de son cousin Boubacar Diallo, ce dernier a reçu la visite de deux individus qui étaient venus acheter de la cigarette. Et quelques minutes plus tard, les mêmes personnes sont revenues cette fois-ci pour acheter deux sachets d’eau. Pendant qu’ils étaient en train de diner, ils ont reçu encore la visite des mêmes personnes qui sont venues s’arrêter derrière lui avant de le sommer de se lever. Son cousin qui était déjà debout et leur faisait face a reçu une balle à bout portant. Après avoir cambriolé la boutique de ce dernier, ils lui ont tiré une deuxième balle dans le ventre avant de partir. Après leur départ, il a transporté son cousin à l’hôpital qui succomba plus tard de ses blessures.
En ce qui concerne Cheick Adam Chérif Traoré, il a déclaré s’être rendu chez Soma Coulibaly en compagnie de Soumaïla Koïta pour une visite de courtoisie. Ayant eu envie de consommer de l’alcool, il est sorti avec Soma pour en chercher. Chemin faisant, ils ont été interceptés par la population de Taliko, tout en soutenant ne rien savoir du braquage survenu la veille de leur interpellation.
Quant à Soma Coulibaly, il a déclaré avoir reçu la visite de Cheick Ada Chérif Traoré qui était accompagné de Soumaïla Koïta, Daouda Coulibaly et Hawa Kondé. Lorsqu’ils étaient en train de causer, des policiers ont fait irruption dans sa maison. C’est ainsi que lui et Cheick Adama Traoré ont été interpellés pendant que Soumaila et Daouda avaient réussi à prendre la fuite. Aussi, il dit n’être au courant de rien concernant l’affaire du braquage survenu dans la nuit du 1er novembre 2014.
L’inculpé Soumaila Koïta, quant à lui, a déclaré avoir fait la connaissance de Soma Coulibaly en tant que transporteur, lorsque ce dernier devait conduire ses frères de Djicoroni à Kourémalé. Qu’un jour, un de ses amis avait besoin de faire transporter ses sacs de charbons de Samaya à Bamako. En voulant confier cette mission à Soma, il s’est rendu chez ce dernier à Taliko pour l’informer. C’est étant là-bas que Soma lui aurait pris la clé de son véhicule pour une course. Ce dernier et sa mère lui ont remis une motocyclette afin de se rendre à l’Hôpital Gavardo pour son rendez-vous médical. Plus tard, il a été informé par cette dernière que son fils venait d’être arrêté par les gendarmes avec d’autres personnes pour une histoire de braquage. Ainsi, à la barre, il a déclaré ne rien savoir du braquage dont on l’accuse.
Concernant Hawa Kondé, elle a affirmé avoir quitté son pays pour s’installer au Mali avec Cheick Adam Traoré, son copain. Et le jour des faits, ce dernier est sorti avec un certain vieux, son ami. A son retour, il a emporté avec lui une arme à feu qu’il a pris soin de cacher dans son sac à dos. Plus tard dans la nuit, il est revenu avec les poches remplies de billets de banques et des pièces d’argent qu’il s’est aussitôt mis à compter, avant de lui demander de les garder dans sa valise. Elle dira qu’en plus de l’argent, il lui a également remis trois téléphones portables.
Après les débats contradictoires, les accusés ont été retenus dans les liens de l’accusation et condamnés à la peine capitale.
Boubacar PAÏTAO