Police nationale : Passage à tabac dans la rue

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    Les faits se sont déroulés le jeudi dernier, aux environs de 20h35, juste en face d’un maquis chinois faisant face au siège des Sapeurs-pompiers de Bamako – Coura. Votre fidèle serviteur était de passage lorsqu’il aperçut un attroupement. Au milieu d’un beau monde, un jeune homme se débattait comme un beau diable. Quatre à cinq colosses tentaient de le maîtriser. Ils portaient les uns des pantalons Jeans, t-shirts et autres, point de tenue quelconque. A côté, seul un véhicule de type BJ, couleur noire, PRM – 11 01, pouvait indiquer que la police était sur les lieux. A la portière, il était écrit Commissariat de police -1er – Arrondissement. Puisque des curieux s’avançaient, les colosses criaient : ” é bè anw ba néni mouna” (Pourquoi tu insultes notre mère “. Une manière de faire éloigner les curieux. Tout cela se disait pendant que le jeune homme recevait des coups, des gifles. Il fut ainsi solidement menotté, les mains au dos, puis jeté dans leur véhicule. Une moto, de marque Jakarta, appartenant probablement au jeune homme, fut montée par un des colosses. Direction le Commissariat. Ce qui nous a aussi tiqué, c’est que la moto n’avait pas de clé mais le colosse s’est débrouillé pour la faire marcher. Après leur départ, les commentaires fusèrent de partout. C’est ainsi que votre serviteur apprit que des policiers avaient mené une descente dans le maquis chinois deux à trois jours auparavant. Et que des jeunes gens dont l’infortuné de la nuit avaient réussi à prendre la tangente. Précision nous a été donnée comme quoi il serait du quartier populaire d’Hamdallaye. Donc, il y avait certainement quelque chose de louche. Les curieux étaient tous unanimes à saluer l’action salvatrice de la police. Toutefois, ont – ils déploré, la manière de l’interpellation d’un jeune homme qui ne portait pas d’arme, a indigné. Votre serviteur atteste cela. Le jeune homme ressemblait d’ailleurs à un collégien que l’on peut alpaguer à tout moment sans attirer l’attention des gens. La personne humaine étant sacrée, par la Constitution, serait – il bienséant de porter la main sur quelqu’un, fut ce t – il un suspect ? La police ne peut-elle se débarrasser des méthodes dignes de la dictature ? Le Commissariat, jadis dirigé par Mamadou Belco N’Diaye (une référence), ignorerait – il que les temps ont réellement changé ? Et que des traitements dégradants risqueraient de conduire leurs auteurs devant les Tribunaux ?

    B. KONÉ    

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