La commune rurale de Dialakorodji est située à quelques encablures du district de Bamako et contigüe au quartier de Banconi (commune I) à quelques kilomètres de la commune rurale de Safo. Dialakorodji se trouve entre des collines et une surface rocheuse difficilement accessible aux nappes d’eau. En plus, compte tenu de sa proximité avec le district, on assimile facilement le quartier à un autre de la capitale. Seules 5 des 40 familles possèdent des puits, et les rares pompes à eau existant dans le quartier sont permanemment débordées de femmes en quête d’eau.
Chaque année, c’est la même pénurie d’eau qui sévit dans ce quartier riverain de Bamako parce qu’il n’y a pas d’adduction d’eau, encore moins de robinets à la disposition des populations du quartier qui compte aujourd’hui des milliers d’habitants. Les puits rudimentaires y sont également rares car le quartier se trouve sur un terrain rocheux très difficile à creuser pour atteindre l’eau. Des ONG et projets ont réalisé des pompes à eau à travers ce vaste quartier, mais elles sont insuffisantes pour assouvir les besoins pressants des populations en eau, surtout pendant les périodes caniculaires allant de mars à fin juillet. Le phénomène est devenu récurrent depuis que ce quartier a pris une ampleur démographique due à une «ruée vers l’or» relative à l’arrivée massive, vers la fin des années 1990, de populations en quête de terrains à usage d’habitation. C’est ainsi que la commune rurale de Dialakorodji a eu beaucoup de «pensionnaires» qui avaient acheté beaucoup de terrains. Ces populations émigrées dans le quartier étaient celles-là mêmes qui étaient entassées dans les quartiers du centre de Bamako. Le plus souvent, s’installer en ville est le rêve des villageois car selon l’entendement populaire, la pitié, l’aide et l’entraide se trouvent dans les villes : ce qui n’est pourtant pas fondé. La commune rurale de Dialakorodji est presque engloutie dans la ville de Bamako car il est difficile de faire la distinction entre le quartier de Banconi qui fait partie de la commune I du district et Dialakorodji si ce n’est que de nos jours, ce quartier est si vaste et peuplé que l’Etat, le gouvernement et les responsables administratifs et politiques se doivent de trouver rapidement une solution aux deux principaux problèmes de Dialakorodji : la route qui la relie à Bamako et l’adduction d’eau potable dans cette commune qui est d’ailleurs plus urbaine que rurale, et cela, pour prévenir toute insécurité due à l’obscurité et au risque de maladies dû au manque d’eau. Aussi, les populations pourraient boire toutes sortes d’eau, quelle soit propre ou infectée. La confiance réciproque entre gouvernés et gouvernants dépend du règlement de ces problèmes.
Abdoulaye Faman Coulibaly