Cet avec effroi que les Bamakois ont appris, le 22 janvier 2022, le viol d’une petite fille de 5 ans par un individu non identifié dans une cour inhabitée à Yirimadio, en commune VI du district de Bamako. La fille grièvement blessée a été hospitalisée de toute urgence à l’hôpital du Mali. Face à cet acte que le ministre en charge de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille, Mme Wadidie Founè Coulibaly a qualifié de barbarie digne de sanctions extrêmement sévères, des femmes ont décidé de briser le silence autour d’un sujet qui était jusqu’ici tabou.
En effet, sous l’anonymat certaines femmes se sont confiées à notre rédaction en revenant sur leurs mauvaises expériences sexuelles. Étudiante de son état, MD explique : « J’avais 10 ans quand mon oncle m’a violée. Mes parents allaient au travail et il était chargé de me garder à la maison après l’école et avant que mes parents n’arrivent, vu qu’il était au chômage. C’était un jeune diplômé. Un après-midi, pendant que nous étions seuls à la maison, il a fait cet acte horrible». Et de préciser que l’homme en question était le petit frère de sang de mon père quelle n’avoir eu le courage de dénoncer. «Je n’ai rien dit à personne dans notre famille », se confie-t-elle.
En croire les confidences de SK, une commerçante de place, elle avait 8 ans lorsqu’un jour, un ami de son père était arrivé à la maison avec des fruits et des pâtisseries. «C’était un homme très souriant, calme et petit de taille, qui ne venait jamais chez nous les mains vides. Ce jour-là, mon père était absent. J’étais avec ma mère. Il a suffi que ma mère s’absente 15 minutes, le temps d’aller à la boutique, pour que cet homme me prenne mon innocence», s’est-elle lamentée en expliquant avoir su elle aussi garder le silence jusqu’ici.
Aly Poudiougou