La patrouille des policiers tard dans la nuit n’est pas un mal en soi. Elle permet d’avoir un regard sur chaque individu et est salutaire pour les paisibles citoyens pour mettre la main sur les bandits de grand chemin. Depuis quelques semaines, les policiers en poste dans la Commune IV du District de Bamako qui sont censé de faire ce travail, ont découvert une nouvelle mission, le racket.
Il est temps que le Ministre en charge de la sécurité prenne des dispositions pour mettre hors d’état de nuire ces hommes sans vocation, recrutés à coût de millions de nos francs. Les policiers postés aux carrefours et surtout celui de la place CAN ne contrôlent ni pièces, ni véhicules. Le cas du jeudi 16 juin 2011, est édifiant. Tous les expatriés disposant des cartes d’identité de leur pays sont sommés de présenter la carte consulaire. A défaut, ils doivent mettre la main à la poche. Une question est de savoir de quelle intégration africaine parlons-nous exactement ?
Le carrefour de la place CAN est devenu depuis quelques semaines un point de rançonnement les plus redoutés sur cet axe très empruntés par les véhicules tant locaux qu’étrangers, transportant des marchandises en direction notamment des pays de la sous-région.
Les usagers qui entrent à Bamako sont accueillis au carrefour par cette pratique. La nuit, le phénomène est encore plus difficile à vivre pour les usagers. Car, en dehors des grands carrefours ou d’autres axes sur lesquels des policiers perçoivent déjà des réconforts sans efforts, d’autres policiers, souvent entassés dans des 4×4, interceptent tout véhicule sur leur trajet dans le but surtout de racketter.
Cette pratique qui constitue un danger pour la société, doit permettre à nos autorités de savoir qui doit être policier. Il n’est pas rare de voir ces hommes qui ne savent même pas la différence entre une carte d’identité et une carte consulaire. L’essentiel est de mettre la main à la poche pour éviter des problèmes. A peine les policiers ont-ils vérifié les pièces de l’usager ou du véhicule, qu’ils lâchent le mot sans détour : «Qu’est-ce qu’on fait maintenant». Ces hommes ont tellement de stratégies pour prendre un peu de sou. Mais, lorsqu’ils constatent qu’ils ont affaire à un usager difficile ou que celui-ci est d’une profession crainte telle que les hommes des médias, ils procèdent autrement et demandent plutôt avec humour un «renforcement des capacités». L’agent policier qui a prêté serment pour la sécurité des paisibles populations ne doit pas constituer un danger pour la société.
Après le racket, ils débarquent dans les bars et si une fille de joie tombe dans leur filet, bonjour les dégâts. L’Etat doit prendre ses responsabilités pour lutter contre cette pratique qui s’est installée, surtout en Commune IV du District de Bamako.
Destin GNIMADI