Cour d’Assises : Pour tentative d’assassinat, un guide touristique et un marabout écopent de 5 ans et de la peine de mort

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    Ils devaient être deux à comparaître, hier lundi, devant la Cour d’Assises à la Cour d’Appel de Bamako, mais seul Allaye Guindo a jugé nécessaire de venir répondre du crime de tentative d’assassinat. Il a  été reconnu coupable et a été condamné à cinq ans de réclusion criminelle. Le coaccusé, Bourama Yena a écopé de la peine de mort par contumace.

    Le 10 Août 2010, un tiers nommé Adama Diawara a traversé le seuil de la porte du 11ème arrondissement en possession d’une arme de fabrication artisanale. Il avait été désigné pour organiser et commettre le meurtre d’une ressortissante espagnole appelée Rodriguez Teresita.

    Adama Diawara était donc venu dénoncer l’instigateur, en l’occurrence Bourama Yéna qui l’avait engagé moyennant la somme de 500 000 FCFA. Ce dernier, interpellé, avait d’abord soutenu qu’il avait été mandaté par un certain Alpha. Interrogé une deuxième fois, il a dénoncé Allaye Bocoum comme étant le vrai commanditaire du meurtre.   Les accusés ont nié les faits devant le  juge qui a instruit le dossier. Mais il s’est avéré par la suite qu’un litige lié à la construction d’un hôtel opposait le nommé Allaye Bocoum et la dame Rodriguez Teresita. Cette dernière, selon le ministère public, a donné de l’argent à l’accusé à cette fin mais, il s’est constitué comme copropriétaire pendant les démarches administratives. Cette affaire est d’ailleurs pendante devant la Cour Suprême, l’accusé ayant gagné devant la chambre civile et en appel.

    C’est ainsi que, toujours selon l’accusation, Allaye Guindo a d’abord vainement usé de moyens occultes pour faire quitter la victime du pays. Cette affirmation a été confirmée par Bourama Yena lors de sa deuxième audition à l’enquête préliminaire.  Bourama, marabout a alors proposé à Allaye d’éliminer tout  simplement la  victime. C’est alors que les coordonnées de la victime ainsi qu’une arme à feu ont été remises à Adama Diawara. Sans réfléchir, celui-ci alla les dénoncer à la police.

    Devant la Cour, hier lundi, Allaye Guindo a nié les faits soutenant qu’il n’a jamais instigué à qui que ce soit d’aller donner la mort à la dame qui était même sa compagne. Selon l’un de ses avocats, il n’y a pas de charge de preuves qui permet de retenir son client en détention, la décision de la Cour ne pouvant se baser que sur des preuves.

    Mon client ne peut pas commanditer  ce meurtre à cause de cet hôtel. S’il a déjà gagné deux procès (chambre civile et en appel) reconnaissant la copropriété des deux personnes “, a plaidé la défense. Seulement ces différents procès n’ont eu lieu que deux ans après les faits de tentative d’assassinat.

    L’infraction même de tentative d’assassinat n’est pas constituée dans ce dossier “, a plaidé son avocat commis d’office. Selon lui, les faits matériels ne sont pas établis et que le commencement d’exécution n’a jamais eu lieu vu qu’Adama, après avoir reçu l’arme, s’est tout de suite dirigé vers le commissariat et non au domicile de la victime.

    Il n’a fait aucun pas sur le chemin du crime “, a-t-il fait remarquer. Sur le mobile du crime, il convient aussi qu’à partir du moment où l’hôtel a été reconnu comme  bien commun à travers une décision de justice, il n’y a pas de raisons de tuer la dame pour cette raison.

    Une version qui n’a pas du tout convaincu la Cour qui a fini par reconnaitre l’accusé coupable tout en lui reconnaissant des circonstances atténuantes. Allaye Guindo a donc été condamné à cinq ans de réclusion criminelle. Le coaccusé, n’ayant pas comparu, a écopé de la peine de mort.

    Aboubacar DICKO

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    1 commentaire

    1. Des policiers amateurs. Au-lieu accompagner le tueur en herbe, afin de voir la véracité des faits , non ! ils ont préféré la facilité et en fin de course pas de preuve.

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