Mystérieuse disparition d’un Camerounais : Parti présenter sa femme, Richard Mayim n’est jamais arrivé au pays

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    C’est un dossier sulfureux qui a atterri sur le bureau du Commandant adjoint de la gendarmerie de Faladié, le mercredi 4 août dernier. Un dossier relatif à la disparition de Mayim Richard, un coiffeur de nationalité camerounaise. Celui-ci aurait quitté Bamako le 15 août 2008, pour présenter sa femme, une Togolaise répondant au nom d’Adoté Elisabeth, à sa maman, mais n’est jamais arrivé au Cameroun. Plus inquiétant, depuis deux ans, Richard n’a plus donné signe de vie. Lorsqu’elle a été interpellée, les explications d’Adoté Elisabeth en ont plutôt ajouté à la confusion. Elle a donc été présentée, le vendredi 6 août, devant le Procureur de la République de la Commune VI.

     

    La disparition de Richard Mayim remonte à août 2008. Date à laquelle il effectuer un voyage sur le Cameroun pour présenter sa femme, Adoté Elisabeth et sa fille, Ngo Mayim, à ses parents. Toute la famille attendait donc le jeune couple, qui, malheureusement, ne se manifestera pas. Plus tard, c’est par une rumeur que celle-ci apprendra que Mayim Richard serait tombé dans la mer, entre le Nigeria et le Cameroun. Depuis, silence radio. La famille s’en était remise à Dieu et attendait impatiemment que sa femme fasse, au moins, signe de vie. Mais, de ce côté là aussi, il n’y eût aucune réaction.

    La vieille maman de Richard avait longtemps supporté cette douleur, qu’elle portait dans son cœur. Jusqu’à ce que, tout récemment, elle décide de ne plus communiquer avec qui que ce soit, tant qu’elle ne saurait pas ce qui était réellement  arrivé à son enfant. Inquiété par la dégradation de l’état de santé de la vieille dame, la famille demanda à Nlend Serge Eric, un cousin direct de Richard qui vit en Côte d’Ivoire, de venir au Mali, de chercher à savoir ce qui s’était passé et comment était arrivé cette noyade qui aurait emporté Richard.

    Une fois arrivée à Bamako, Nlend Serge Eric a mené ses enquêtes jusqu’à la semaine dernière, quand il est tombé sur Lebam Mayebi, un autre cousin de Richard, qui réside en Mauritanie. Ce dernier avait justement vécu quelque temps sous le toit du couple. Tout comme la famille de Richard, Lebam  avait eu vent de la supposée noyade de Richard. Sa présence à Bamako s’expliquait par le fait qu’il tenait lui aussi à faire toute la lumière sur la disparition de son cousin.

    Le mardi 3 août, Nlend Eric, qui avait vécu un bon moment chez le couple, rappelons-le, a conduit Lebam Mayebi au salon de coiffure de Richard. Contre toute attente, ils y ont trouvé Adoté Elisabeth, la présumée veuve, en train de coiffer tranquillement un client.

    Très gentiment, Lebam s’est présenté à elle comme étant le cousin direct de son mari et lui a déclaré qu’il venait de la part de la famille pour avoir des nouvelles de ce dernier. La jeune coiffeuse s’enflamma tout de suite. Elle s’en prit à Nlend, qu’elle connaissait pourtant fort bien, jusqu’à le cravater violemment, attirant ainsi sur place tous ses voisins. Mais ce fut la consternation totale quand ces derniers se rendirent compte qu’il s’agissait de la disparition de Richard, quelqu’un qu’ils avaient connu et dont la femme disait aux uns et aux autres qu’il était constamment en voyage. Dans un moment d’emportement, elle cria au nez des deux cousins que Richard avait piqué une crise de folie. Elle avait donc décidé de le ramener au Cameroun, mais Richard avait disparu du bateau au niveau de Limbé.

    Elle rajouta ainsi cette nouvelle version à toute la confusion qui existait déjà autour de la mystérieuse disparition de Richard. Une version que Nlend ne pourra jamais gober, car, lorsqu’il quittait lui-même Bamako, le 17 juillet 2008, son cousin n’était pas malade. De plus, c’était quelqu’un qu’il savait très lucide. En outre, si c’était vrai que Richard avait piqué une crise de folie, c’est la communauté camerounaise du Mali toute entière qui se serait chargée de faire toutes les analyses médicales qui s’imposaient avant de décider du renvoi ou non du malade au Cameroun. D’où venait donc cette affaire de folie? Limbé n’étant qu’à quelques lieux de Douala, pourquoi Elisabeth Adoté n’avait-elle pas averti les parents de son mari, qui auraient tout de suite volé à son secours.   

    Lebam Mayebi a tout de suite saisi le Parquet de la Commune VI, qui, à son tour, a donné l’ordre à la Brigade Territoriale de Gendarmerie de Faladié de procéder à l’interpellation d’Adoté Elisabeth. Elle a été présentée, le vendredi  6 août dernier, devant le Procureur de la République du Tribunal de première instance de la Commune VI.

    (Affaire à suivre)                                                                                                  

    Pierre Fo’o Medjo

     

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