Mouvement d’humeur :Le Comité syndical désavoue la poignée de fauteurs de troubles

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    Le travail a failli être arrêté dans l’entreprise CFAO Motors dans la journée d’hier, lundi, en raison d’une assemblée générale improvisée par certains travailleurs qui entendaient dénoncer ce qu’ils ont qualifié d’injustice de la direction à leur endroit. Le Comité syndical, rapproché par nos soins, dit ne pas se reconnaitre dans cette fuite en avant de la poignée de personnes qui ont voulu donner de la voie. Le Comité syndical en profite pour tirer un coup de chapeau à la direction de l’entreprise, pour les immenses faveurs accordées au personnel. De son côté, Philippe Touze, Directeur Général de la société, parle d’individus incontrôlés qui ont voulu créer du désordre.

    Un vent de panique avait sévi aux premières heures de cette matinée du lundi 7 mars dans l’entreprise CFAO Motors, une des toutes premières sociétés créées en 1905 dans le Soudan Français.

    Une assemblée générale a été improvisée par certains employés qui entendaient dénoncer la précarité dans laquelle ils vivent, en  raison de la cherté de la vie, la quasi stagnation des salaires, la baisse des commissions, la suppression de certains avantages qui leurs sont dus. Toutes choses qui, à les croire, ont entrainé une démotivation générale. Informés de la tenue de cette assemblée générale, les responsables du Comité syndical se sont vite transportés sur les lieux pour s’enquérir de la situation. La Direction, avec à sa tête Philippe Touze, a emboîté le pas au Comité syndical. Et à l’issue d’une discussion, il s’est avéré qu’il s’agissait plutôt d’une incompréhension et que ceux qui ont agi de la sorte l’ont fait dans le dos du Comité syndical, lequel, nous a-t-on dit, était engagé dans une négociation avec l’administration. Une négociation qui a porté ses fruits.

    Le secrétaire à l’organisation, Abdoulaye Kéïta, dira que sur les 13 points de revendication, 10 ont connu une entière satisfaction et se résument, entre autres, au réajustement des salaires de base des travailleurs, à une augmentation de 25 % des salaires, à la prime de transport de 12 500 FCFA par mois et par travailleur et à une augmentation des primes de monture. On ajoute, à ce lot, la révision à la hausse des commissions et primes à travers une négociation avec les services concernés, l’octroi d’une prime de salissure de 5000 FCFA par mois et par ouvrier du garage, l’achèvement des travaux de la cantine, le respect mutuel entre la direction et les travailleurs, l’établissement d’un accord d’entreprise entre la direction et les travailleurs et l’accord d’un prêt de 1 à 3 ans à tout travailleur qui le  souhaite.

    Le secrétaire à l’organisation indique, pour autant, que seulement trois points n’ont pas connu de la satisfaction. Il s’agit de l’octroi d’une prime de logement de 10 000 FCFA, la participation des délégués du personnel et des délégués syndicaux au Conseil d’administration et à l’Assemblée générale des actionnaires de la société et l’octroi d’un pourcentage du résultat de l’exercice au fonds social. Abdoulaye Kéïta nous indique qu’une assemblée générale d’information avait été organisée, le vendredi dernier, au cours de laquelle, tous les travailleurs ont accueilli avec satisfaction les concessions faites par la direction. «Je ne suis pas pour la direction mais il faut donner à César ce qui est à César» a-t-il dit avant de préciser que «rien ne justifiait cette sortie spectaculaire de certains camarades».

    Philippe Touze n’était pas au bout de sa surprise quand il est tombé sur ce mouvement d’humeur. Après avoir rencontré et le syndicat et les contestataires, tout est finalement rentré dans l’ordre. Chacun ayant regagné son poste. Mais néanmoins, des explications s’imposent pour la stabilité  même du climat social.

    Depuis 2007, rapporte le patron de la boite, son entreprise s’est lancée dans un vaste programme de réformes sociales avec toute son équipe, en y associant même le syndicat:  l’ouverture d’une cantine où la direction prend en charge  50 % des frais de la restauration, une infirmerie (pour permettre aux  travailleurs de se soigner et d’être suivis médicalement). Sans compter l’aide aux travailleurs à l’approche de chaque fête religieuse.

    Toujours dans le cadre du volet social, il est ouvert un fonds social, dans lequel, la direction verse 360 000 FCFA par an. Dans la même foulée, la direction a accordé la possibilité de faire rentrer de l’argent dans cette caisse par la vente d’emballages.

    Au nombre des améliorations accordées dans les conditions de travail du personnel figurent l’envoi, par an, d’une équipe de 3 à 4 mécaniciens à Paris, chez Toyota, pour une formation. Aussi, la société accorde t-elle une bourse à des élèves en prenant à charge toute leur scolarité. Comme pour dire que CFAO Motors est résolument engagé dans le social. Phillippe Touze est formel : "L’assemblée générale a été menée par quelques individus incontrôlés qui  n’ont rien à avoir avec le Comité syndical. Nous restons disponibles et sommes ouverts à toute discussion avec n’importe quel travailleur de l’entreprise".

    Abdoulaye DIARRA

     

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