Mort du jeune Fousseyni Ouattara : Sa famille demande l’autopsie, la police s’oppose

La mort de Fousseyni Ouattara le dimanche, 19 août 2012, dans des conditions douteuses, a mis en mal sa famille à Missira, rue 14. Cette dernière entend tout mettre en œuvre pour faire la lumière sur la mort, certainement, par suite de tortures.

Si le coup d’Etat bien réussi du Capitaine Amadou Haya Sanogo a pu soulager les souffrances de la quasi-totalité des Maliens, cependant, beaucoup restent à faire quant à la mentalité de certains porteurs d’uniforme qui se croient tout permis.

De quoi s’agit-il ?

Depuis un certain temps, le Commandant de la Brigade Anti-Criminalité (BAC) et ses hommes, appuyés par les éléments de la police du 3^ème Arrondissement sont à pied d’œuvre pour traquer les malfrats qui ont tué par balle un policier, il y a quelques jours à Quinzambougou. Quoi de plus normal pour les agents de sécurité de mener leurs enquêtes afin de mettre les présumés coupables à la disposition de la justice malienne qui n’était pas, certes, sans reproche, mais qui s’assainit depuis l’arrivée du jeune magistrat Malick Coulibaly à la tête du Département de la justice. Selon l’enquête policière, plusieurs noms ont été cités dans cette affaire dont le jeune Fousseyni Ouattara, 23 ans et deux de ses amis, notamment Boyi Diarra et Marina Dolo. Les policiers de la BAC et ceux du 3^ème Arrondissements ont organisé une descente musclée dans la famille Ouattara, le dimanche 19 août 2012, tôt le matin pour, disent-ils, mettre hors d’état de nuire la bande à Fousseyni Ouattara. Des témoins sur place ont affirmé que les policiers ont défoncé la porte des enfants et ont déniché Fousseyni et Boyi Diarra. Certains de la Famille Ouattara ont même été chassés par les policiers pour ne pas accompagner les deux jeunes au Commissariat. Arrivé au 3^ème Arrondissement, le jeune Ouattara fut conduit dans d’autres destinations, où il serait certainement torturé à mort, comme l’attestent ces photos choquantes prises dans la morgue de l’hôpital Gabriel Touré et l’arrivée du corps sans vie de Ouattara, enregistré dans le régistre des urgences du même hôpital à 10 heures 30.

Or, à en croire certains membres de la famille Ouattara, ils ont été soumis, de 8 heures à 17 heures, à un jeu de ping-pong entre le Commissariat du 3^ème Arrondissement et la BAC. «C’est aux environs de 17 heures qu’un agent du 3^ème Arrondissement nous a notifié que Fousseyni est aux urgences du CHU Gabriel Touré , recevant des soins», explique un parent qui a gardé l’anonymat. «Malheureusement, le petit a succombé des suite de ses blessures. Nous avons demandé l’autopsie et nous attendons les résultats de cette autopsie avant de mener toute autre action», a-t-il ajouté

Qui bloque l’autopsie ?

Le Procureur du Tribunal de la Commune II , Alou Nampé, a adressé une réquisition à l’hôpital Gabriel Touré par voie de la gendarmerie, notifiant la demande de l’autopsie du corps de Fousseyni Ouattara. Quatre agents des services de la gendarmerie dont 2 de la police scientifique, accompagnés des parents du défunt, se sont rendus chez le médecin légiste, Dr Idrissa Kanikomo, afin de procéder à l’autopsie. Ils ont été écourtés dans leur travail par la présence de 4 agents de police qui se sont opposés à l’autopsie. Les gendarmes n’ont pas voulu riposter et ont décidé simplement de mentionner le comportement peu catholique des policiers dans leur rapport. Alors qui a tué Fousseyni ?

Le vendredi 24 juillet 2012, les deux autres présumés complices ont été mis sous mandat de dépôt par le Procureur Alou Nampé. C’est le juge d’instruction du 2^ème  Cabinet du Tribunal de la Commune II qui est chargé d’instruire le dossier.

A notre passage au Tribunal de la Commune II , le vendredi 2012, Boyi Diarra déclarait qu’il s’inquiète pour sa vie pour avoir vu torturer son ami et cousin Fousseyni Ouattara.

A suivre…

Kady THERA

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