Mort d’Adama Traoré : les gendarmes entendus pour la première fois par la juge d’instruction

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    Les militaires ont été placés sous le statut de témoin assisté en l’absence d’indices qui justifieraient leur mise en examen.

    Après plus de deux ans d’enquête, ces auditions étaient très attendues. Les trois gendarmes qui ont procédé à l’interpellation musclée d’Adama Traoré en 2016 à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) ont été entendus mardi et mercredi pour la première fois par la juge d’instruction en charge de l’enquête.

    Les militaires ont été « placés sous le statut de témoin assisté en l’absence d’indices graves et concordants de nature à justifier leur mise en examen au titre de l’infraction de non-assistance à personne en péril », selon le communiqué de leurs avocats Rodolphe Bosselut, Pascal Rouiller et Sandra Chirac Kollarik.

    Au sol sous le poids des corps de trois gendarmes

    Ces auditions interviennent après une récente expertise finale à décharge pour les gendarmes. Lors de son arrestation après une course-poursuite, le jour de son anniversaire, le 19 juillet 2016, le jeune homme de 24 ans avait été maintenu au sol sous le poids des corps de trois gendarmes.

    Une contre-expertise partielle sur les organes avait confirmé l’an dernier une mort « par asphyxie » liée à un état de santé antérieur, sans permettre de trancher la question de la responsabilité des gendarmes. Elle avait aussi écarté l’hypothèse d’une cardiomyopathie et d’un état infectieux évoqués par l’autopsie initiale, contestée par la famille.

    L’hypothèse d’une maladie génétique rare

    Or, selon l’expertise finale remise le 14 septembre à la magistrate, « le pronostic vital (était) engagé de façon irréversible » avant cette interpellation. Le rapport des quatre médecins conclut qu’une maladie génétique, la « drépanocytose », associée à une pathologie rare, a entraîné une asphyxie à l’occasion d’un épisode de stress et d’effort.

    Depuis le début de l’affaire, ses proches dénoncent une « bavure » des gendarmes et les accusent de ne pas avoir porté secours au jeune homme, laissé menotté jusqu’à l’arrivée des pompiers.

    Deux ans après, ils marchent pour Adama Traoré

    Interpellé une première fois, le jeune homme avait pris la fuite. Une course-poursuite d’« environ 15 minutes » sous une forte chaleur s’en était suivie, avant qu’il ne soit retrouvé et plaqué au sol par les gendarmes. Adama Traoré avait eu un malaise dans leur véhicule avant de décéder dans la cour de la gendarmerie de la ville voisine de Persan.

    Une « gestion correcte » de la perte de connaissance

    L’audition des gendarmes « a permis d’établir qu’à aucun moment ils n’avaient eu connaissance d’un quelconque péril létal menaçant le jeune homme en cours ou après l’interpellation et qu’ils ont correctement géré la perte de connaissance de M. Traoré jusqu’à sa prise en charge par les pompiers et le Samu », estiment leurs avocats.

    Par leparisien.fr

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