Aboubacar Maiga n’oubliera pas de si tôt la sinistre nuit du samedi 1er octobre 2011. Ce jour là, il a découvert un diable dans une chambre de passe à Missabougou. Depuis cette date, le jeune a perdu la mémoire. Il ne fait que répéter en bambara, « À filè ninyé ! À filè ninyé » qui veut dire en Français « Le voilà ! Le voilà ! ».
Comme dirait l’autre, toute manœuvre à une fin. La course du jeune Aboubacar Maiga a pris fin ce samedi 1er octobre 2011. Et cela après dix ans de pratique. Vu sa fidélité, le jeune Maiga était connu presque de tous les barmans de la place. Il faisait partie des clients les plus réguliers des chambres de passe. Très aguerri dans le domaine, il ne se sentait plus à l’aise avec les femmes des maisons closes. Chaque nuit, il faisait le tour de la cité des trois caïmans à moto à la recherche d’une proie. Au cours de ses promenades, il embarquait chaque fille qu’il voyait sur son chemin, beaucoup de ses tentatives ont réussi pendant environ dix ans.
Comme la plupart des jeunes de la capitale, Aboubacar faisait chaque fois le compte rendu de ses chasses au grin. Pendait les causeries, ses amis lui demandaient d’arrêter de faire des auto-stops. Il n’a pas voulu écouter ses camarades. Il les insultait en les traitant de nonchalants.
Dans la nuit du samedi 1er octobre dernier ce qui devait arriver arriva. L’histoire a donné raison aux autres membres du grin. Le jeune (perdu) voulait partir à Faladié. Au niveau du monument de la ‘’Tour d’Afrique’’, il découvre une jeune fille au bord du goudron qui possédait physiquement toutes les bonnes qualités d’une femme. L’agité sexuel s’est arrêté au côté de cette dernière et a entamé la conversation. La fille, du nom de Fadima Diallo, dira qu’elle réside au même quartier que le jeune Maiga. Pourquoi avoir peur ? Le jeune Maiga déjà habitué à ses genres de chose lui ferra la proposition d’aller pendre un verre quelque part. Une offre qui a été vite acceptée par Fatima. Aussitôt, ils ont pris la route de Yirimadio. Apres avoir dépassé le Stade du 26 mars, Aboubacar se dirigea vers Missabougou. Dans tout cela, la fille ne se faisait pas souci.
Une fois devant l’entrée d’une auberge, le jeune et son invitée se sont arrêtés et ont entamé des discussions afin de passer de meilleurs moments dans la soirée. Plus tard et ayant réglé les conditionnalités avec le gérant, la fille s’est précipitée à ouvrir la porte de la chambre. Cela a beaucoup soulagé le bandit sexuel qui, du coup a cru que la chance était toujours avec lui. La porte étant fermée à clé, la fille s’est mise immédiatement à se déshabiller. Cela n’a manifestement éveillé aucun soupçon chez le jeune homme ; il voyait les choses du bon côté, se croyant même très puissant. Les choses vont donc se gâter car, au moment où le jeune se demandait par quel bout il fallait commencer, la jeune fille a commencé à changer de couleurs. L’obsédé sexuel n’a pas fait attention à tout cela, il s’est lui aussi déshabillé. Quant il tenta de marcher sur l’objectif, il a découvert que Fadima a un sexe masculin. En jetant un clin d’œil sur sa tête, il découvert que la fille avait changé aussi de visage. Elle portait des barbes blanches et ses jeux étaient exorbitants. Il tenta de s’échapper sans succès avant de crier haut et fort. Le gérant et les autres employés de la dite chambre de passe sont venus au secours du jeune homme. A leur arrivée, Aboubacar Maiga était couché à terre en train de dire « A filè ninyé ! A filè ninyé ! », ce qui se traduit par « Le voilà ! Le voilà ! ». Ceux-ci l’ont transporté chez un féticheur, lequel lui a administré des traitements traditionnels, qui lui ont été beaucoup bénéfiques. C’est après cela qu’il a tout expliqué.
A espérer que cela servira de leçon aux autres jeunes comme lui qui font la même pratique.
Patrice Diarra