Mise en place du comite syndical de la MIPAC : Les employés accusent, l’employeur se défend

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    «C’est Lassana Sangaré et Meyoud Haidara qui versent de l’essence sur le feu», estime le PDG de la Mipac, ajoutant que c’est la Cstm  qui est à la base de tout le désordre qui  règne au sein de son entreprise.  «J’ai demandé à  Djiguiba (secrétaire à la communication du bureau syndical des ouvriers) de choisir deux personnes par section, ce qui fait 12 personnes, pour former une équipe de délégués pour jouer le rôle de porte-parole», affirme Mroui Kamel, selon qui, la Cstm a choisi ce moment pour venir imposer sa propre équipe.

    Mais le son de cloche à l’Inspection de travail est différent. «Ces dossiers-là, je les gère avec les syndicats. On a d’abord élaboré un 1er protocole d’accord. Nous l’avons signé à trois: l’employeur, moi-même et les syndicats. Dans un premier temps, l’employeur ne s’est pas opposé à la mise en place du bureau, mais, au fur et à mesure que la situation évoluait, je crois qu’il s’est braqué contre les syndicalistes parce qu’il pensait que c’est une manière de freiner un peu ses activités. Il ne conçoit pas les syndicalistes comme étant des membres de son entreprise, qui sont chargés entre autre de défendre des intérêts matériels et moraux des travailleurs, mais il a vu en eux des déstabilisateurs», souligne le Directeur régional du travail, Houday Ag Mohamed.

    Ce dernier rappelle par ailleurs que l’Inspection, dont le rôle est  de constater, d’attirer l’attention, a tenté de concilier les différentes parties. S’il n’y a pas de terrain d’entente, celle-ci envoie  le dossier au tribunal du travail qui tranche.  Pour sa part, le juge Maïga du tribunal du travail affirme que le dossier n’est pas arrivé à leur niveau. Ni le Parquet du tribunal de la commune ni le commissariat du 3ème arrondissement n’ont souhaité  commenter cette affaire. «Je préfère donner mon argent aux juges que de vous le donner à vous», cette phrase qu’ils attribuent au PDG fait dire aux ouvriers que M. Kamel a corrompu à différents niveaux. Faux, rétorque l’employeur, selon qui, ‘’tous ces mensonges’’ sont des coups montés avec la complicité d’une autre société concurrente pour nuire à l’image de son entreprise.

     «La Mipac n’est pas la seule usine qui fait ça !»

    «Trois petites toilettes mal entretenues pour plus de 100 personnes, les ouvriers travaillent  sans équipements de protection,  pas de ventilateurs dans les salles dont certaines manquent d’équipements pour aspirer les gaz qui s’échappent»,  tel est le constat que l’Inspection de travail dresse après avoir visité les locaux de la Mipac.

    Pour l’Inspection du travail, ce gaz peut rendre stérile une femme à long terme. Dans une entreprise où 80% des employés sont des dames, il y a logiquement à s’inquiéter.

    Interrogées sur les conditions de travail, des employées affirment que celles-ci sont beaucoup trop pénibles pour un revenu de 2000Fcfa par jour. «Il n’y a pas d’autre travail, on n’a pas le choix», ajoute A. C, âgée de 27ans.

    Pour l’Inspection de travail, «un employé ne doit pas dépasser 40 heures par semaine», pendant que ceux de la Mipac affirment travailler de 7h à 19h. Ce qui fait 12h par jour pour 2000 FCFA pour les uns et 2500 FCFA pour certaines personnes, en général les machinistes. Ils ajoutent aussi que les week-ends,  ils travaillent pendant 24h, soit de 7h le samedi à 19 h le dimanche,  pour 3000 FCFA. Mais, le PDG de la Mipac semble ne rien regretter. Bien au contraire. «Toutes les usines, tels que  la Soacap et la Plastima font la même chose», se défend le Libanais. Et de poursuivre que ce système est en place depuis 2008.  «On n’est pas la seule unité, nous, on suit les autres», a-t-il confié.

    D’après le Code du travail, quelqu’un  qui atteint 3 mois de travail est naturellement embauché. Selon l’Inspection du travail,  rares sont les employés de la Mipac qui ont une année d’ancienneté, car ils sont toujours considérés comme des journaliers. Ce qui, dit-elle, n’est pas normal. Mais, selon le promoteur de l’usine, «quand il y a rupture, on ne peut considérer cette loi.»  Pour lui, il y a des gens qui vont et reviennent à plusieurs reprises.

    Rappelons au passage que lors de petits malentendus entre promoteur et bureau syndical de l’usine, sept ouvriers se sont retrouvés enfermés au commissariat du 3ème arrondissement, avant d’être relâchés. Leur jugement est prévu pour le 6 juillet prochain au tribunal de la commune II. Acte que  M. Houday Ag Mohamed juge anormal.

    Lin dit Moussa DIALLO (Stagiaire)

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