La réforme du secteur minier malien entrera finalement dans sa phase active après l’élection présidentielle prévue en 2012. L’ex-ministre des Mines, Abou-Bakar Traoré, avait pourtant lancé, dès octobre dernier, un appel d’offres international pour le recrutement d’un cabinet de conseil afin d’aider le gouvernement à recadrer sa stratégie dans les mines.
L’appel à candidatures, remporté en janvier par la compagnie financière Cadmos et ses partenaires, le Brgm (Bureau de recherches géologiques et minières, organisme public français) et le cabinet britannique d’avocats d’affaires Eversheds, a toutefois été jugé caduc le mois dernier pour des raisons obscures. Cadmos a été fondée en Belgique au début des années 2000 par Stéphane de Vaucelles, ex-directeur Afrique de la banque HSBC et ancien patron du cabinet ivoirien CCC. La société a travaillé dans le passé en tant que conseil auprès du gouvernement de Niamey pour la privatisation du Crédit du Niger, ainsi qu’auprès des autorités du Congo-B sur le dossier de la restructuration de la dette intérieure.
Une fois l’élection présidentielle passée, Bamako procédera-t-il à un nouvel appel d’offres pour relancer le dossier ? Le but de cette restructuration est de renforcer l’Etat dans le secteur minier où opèrent sept compagnies dont Randgold, AngloGold Ashanti Ltd, Merrex Gold et LamGold. La stratégie préconisée est le regroupement de l’ensemble des compétences de l’administration malienne impliquées dans le secteur ainsi qu’une gestion optimisée des participations minières de l’Etat.
Pour le moment, le nouveau ministre des Mines, Amadou Cissé, nommé le 7 avril, semble s’en tenir au statu quo. Le Mali produit annuellement plus de 50 tonnes d’or, ce qui en fait le numéro trois du métal jaune sur le continent africain. Cette industrie rapporte chaque année aux alentours de 130 milliards FCFA (près de 200 millions d’euros) à l’Etat, soit 15% du PIB. Un montant qui est appelé à augmenter vu la bonne tenue du cours de l’or.
Modibo Traoré