Meurtre suivi de vol à Kangaba

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    Et pourtant, c’est dans une  mosquée que l’assassin a rencontré et acquis la confiance de sa victime
    Porter une barbichette,  fréquenter  une mosquée, égrainer éventuellement un chapelet…  Voilà toute l’astuce pour acquérir  la confiance de son prochain dans un Mali aujourd’hui  fortement influencé par  la propension religieuse. L’histoire qui suit doit servir de mise en garde  tous.   Moussa Diallo  est, ou du moins, était  opérateur économique d’un  autre genre  comme il en existe sur de nombreux sites d’orpaillage. Il avait à son compte de  nombreux appareils de détection de métaux qu’il mettait  à la disposition des  employés qu’il payait en outre à 2.500 F CFA par jour.
    Ces ouvriers avaient pour mission de chercher et d’exploiter de l’or pour  lui sur un site de Kangaba et plus précisément  à Siakabougou. Et Adama Sapené Sanou était un de ses employés.
    Ce dernier, l’appela le 03 mai dernier prétextant avoir trouvé de l’or. Il l’invita à le suivre sur le terrain. Arrivés sur les lieux, il lui demanda de se pencher davantage afin de voir le gisement qu’il venait de découvrir.   Et lorsque  Moussa s’inclina à sa convenance, il sortit une machette et lui assena trois coups fatals sur  le cou dans l’intention  de le décapiter.  Le corps tomba dans la fosse et fit quelques soubresauts afin de s’immobiliser.
    L’assassin s’approcha alors, constata la mort et fouilla les poches du malheureux. Il emporta une somme importante (plusieurs millions de nos francs) ainsi que le téléphone portable de  la victime et disparut dans la nature.
     L’Inspecteur Papa Mambi Keïta à la rescousse 
    Les premières  enquêtes  menées par les autorités locales  ne donnèrent rien. Pour rappel : c’est
    le 03 mai dernier que le crime a été perpétré. Et  jusqu’à la date du 24 mai
    dernier, il n’y avait aucune trace du suspect. Les parents  de la victime décidèrent finalement de faire appel à l’Inspecteur  Divisionnaire Papa Mambi Keïta surnommé «l’Epervier du Mandé». Commença alors  une chasse à l’homme.
    Avec les méthodes qui lui sont propres et ayant en maints endroits ayant fait leurs preuves, le Limier se rendit d’abord sur  le terrain, fit des constatations et se lança sur la première piste qui l’amena d’abord à Koutiala, puis Yorosso et enfin dans le village de Boura, à quelques kilomètres de la frontière burkinabé. C’est finalement dans une bourgade dénommé TIGNÉ que lui et son équipe retrouvèrent les premières traces du suspect.  Mais comme s’il avait présagé de leur arrivée, il avait quitté les lieux. La mission avait donc  échoué ! Pas si sûr ! Le flic avait remarqué que le suspect avait laissé derrière lui des objets qu’il était susceptible de venir reprendre avant de disparaître cette fois-ci pour de bon.  Il fallait donc patienter. Et surtout, donner l’impression d’être parti, bref, avoir abandonné.  L’équipe prit ainsi le départ, roula sur plusieurs dizaines de kilomètres avant de revenir sur ses pas par un autre chemin et dans la plus grande discrétion, à l’insu de tout le village. Commença alors un guet de plus huit (08) heures dans des conditions difficiles et sur un terrain très hostile: presque pas d’eau et de nourriture; expositions aux bestioles ; les fumeurs devraient s’abstenir d’allumer la moindre cigarette afin de ne pas attirer l’attention…
    C’est finalement tard dans la nuit du mercredi dernier, aux environs de minuit qu’une ombre furtive s’approcha du village et se dirigea vers la maison censée appartenir au suspect. Les policiers attendirent le bon moment pour le cueillir.
    Le suspect confirma s’appeler Adama Sapené Sanou, celui-là même recherché. Il a fallu une quête de 6 jours pour mettre la main sur lui.

    Un meurtre prémédité

    Conduit et interrogé d’abord sur le lieu du crime, puis à Bamako, il reconnut les faits qui lui sont reprochés. Il affirma avoir détroussé le cadavre après coup d’un montant de 5,5 millions au lieu de 12,5 comme indiqué par les proches de la victime. Avec cet argent, avoue-t-il, il  a épongé une dette de 1,5 million F CFA, payé 2 motos dont une SANILI pour lui-même et 1 Jakarta pour son père, 4 bœufs, 2 charrues, une charrette et une maison dans laquelle il habite avec sa femme et ses trois enfants.

    Mais comment a-t-il connu sa victime ? Dans une Mosquée à Kangaba ! Et précise-t-il, sa posture
    religieuse a immédiatement attiré l’estime et la confiance de celui  qu’il n’hésitera pas à  décapiter quelques mois plus tard. En somme, la victime  Moussa Diallo s’est fiée à son apparence religieuse et lui a, par conséquent, remis  toute sa confiance. Le malheureux ne s’est nullement méfié lorsqu’il l’a  entrainé sur le site.
    Des Adama Sapené Sanou, il en existe de nombreux, hélas ! La religion semble aujourd’hui devenir un subterfuge pour les bandits de tous acabits.
     Batomah Sissoko

    Source: Le Sphinx

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    4 COMMENTAIRES

    1. Ah bon la religion est pour vous quelque chose de sérieux ?
      11 septembre
      daech
      ancardine
      Pourquoi ne réfléchissez pas vous ?

    2. Nous saluons le COURAGE des agents de la police qui ont permis de mettre la main sur ce monsieur Adama Sapené Sanou.
      M. le journaliste Batomah Sissoko, vous avez parfaitement raison en soulignant le fait que nos populations ont tendance à confondre la barbichette du bouc et celle du religieux. Mais les plus grands imposteurs, à l’image de notre actuel chef d’Etat, préfèrent plutôt abuser des vocabulaires religieux…

    3. Paix à l’âme du disparu. Le malheur chez nous est que beaucoup ne croient plus à l’effort. Pour réussir on ne trouve mieux que le raccourci sinon quand on est sur un site d’orpaillage on espérer tomber un jour pour le filon et devenir riche…..

    4. Les pratiques religieuses à elles seules ne peuvent pas influer sur le comportement des gens .
      Un voleur , un violeur et même un assassin peuvent convenablement pratiquer la réligion à laquelle ils appartiennent .Ils peuvent être des bons pratiquants de n'importe quelle réligion

      Seule la foi en dieu peut avoir une grande influence sur le comportement des hommes et des femmes .
      Ceux qui ont réellement la foi ne sont pas très nombreux parmi les pratiquants de n'importe quelle réligion . C'est pour cette raison qu'il ne sert à rien de forcer quelqu'un à pratiquer une réligion quelconque

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