Medina Coura : Un taxi sans frein fait deux blessés

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    Le samedi 28 octobre aux environs de 18 heures, OD est  stoppé aux feux rouges à Médina Coura, District de Bamako, sur sa " Jakarta ". Derrière lui, arrive un taxi roulant trop vite et sans freins.  Le conducteur comprend à la dernière seconde que le feu restera rouge et que lui ne pourra pas s’arrêter. Il a deux options. Aller tout droit et rentrer dans les véhicules immobilisés devant lui ou braquer à droite, gagner du temps et de la distance et finir par pouvoir immobiliser son bahut sur le bas côté (au risque d’écraser des piétons et autres).

    il choisit la seconde : rentrer dans les êtres sans défense lui paraît préférable. OD, les deux pieds sur terre, les yeux rivés sur le feu et la poignée bien ferme sur le guidon, ne se doute de rien. Mais soudain, des bruits assourdissants derrière lui le mettent sur le qui vive. C’est le réparateur de moto et sa quincaillerie qui viennent d’être frappés de plein fouet et balancés dans le fossé par le taxi fou. Le temps de réaliser quoique ce soit, OD est percuté à son tour, traîné et violemment cogné contre un arbre providentiel. C’est la débandade et le sauve-qui-peut.

    Le réparateur de moto est sérieusement malmené. Très solide et encore jeune (un gaillard qui évolue sur les  chantiers chinois), OD est lui aussi sérieusement commotionné et  il est depuis en incapacité de travail). Son pied gauche est particulièrement inquiétant. C’est le même taxi pressé qui mènera les deux blessés les plus sérieux à l’hôpital Gabriel Touré et le jeune chauffeur n’avait pas quoi faire face à tous les frais (il déclara n’avoir que dix mille francs Cfa en tout et pour tout sur lui). Venus à l’hôpital, son père est resté bouche bée et inquiet, car le taxi est la seule ressource de la famille. L’imprudent lui aussi prend conscience de ses actes en ce moment là  et il confie à un proche : " je vais aller en prison ".En effet, les policiers étaient décidés à le déférer mais les " délili " ont marché et il sortira libre de tout. Comme quoi, l’impunité au Mali, ça n’est pas seulement l’Etat qui en est coupable.

     

                                                                                                               Amadou Tall

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