On ne peut pas circuler dans les rues de Bamako et plus précisément en Commune II, sans rencontrer une centaine d’enfants abandonnés à leur sort. Ils ont à peine 6 et 7 ans, à déambuler dans les rues pour chercher de quoi manger et apporter un montant à leur maître coranique. On les appelle communément ‘Talibé’ ou ‘guérébou’.
Ces enfants ont l’obligation d’apporter de l’argent à leur maître au risque de subir de châtiments. Ils sont confiés initialement aux maîtres qui doivent les apprendre à lire et à réciter le Saint Coran. Malheureusement, force est de reconnaitre qu’ils n’apprennent rien. Leurs maîtres se servent plutôt d’eux, pour s’enrichir. Et s’ils ne trouvent pas d’argent, par crainte de subir la flagellation, ils passent la nuit dans les rues.
Pourquoi quittent-ils leur pays pour venir mendier jusqu’ici?
A cette question on répond : «les parents ne sont pas au courant». Si cette information est vraie, les maîtres coraniques doivent être poursuis pour ‘’exploitation d’enfants’’ et la pratique de la mendicité au de-là de la simple dénonciation doit être combattue avec efficacité. Car, vu toutes les campagnes médiatiques autour de la thématique «Droit des enfants, non au travail des enfants», c’est un crime de voir des innocents enfants envoyés à la mendicité dans les rues, où ils risquent de se faire renverser par les véhicules.
«Comment ose-t-on les exploiter au nom de la religion qui condamne toutes les formes d’exploitation de l’homme par l’homme?», se pose-t-on cette question. Ce phénomène néfaste pour un pays comme le nôtre, quel qu’il soit est contraire à la morale. A noter que tous les pays du monde ont fait de ce fléau leur cheval de bataille, en le dénonçant avec acharnement.
Alors, pourquoi de telles pratiques se font encore chez nous au vu et au su de tout le monde? Elles contribuent à ternir l’image du Mali sur la scène internationale qui a, pourtant, ratifié pas mal de conventions et traités pour la défense du droit des enfants. Il est donc urgent que nos dirigeants s’impliquent pour mettre fin à la mendicité des enfants.
Ibrahim Soufountera