Me Oumarou Sacko, a propos de Missabougou-extension : « Nulle part le nom de Yahaya Sangaré ne figure parmi les bénéficiaires »

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    Dans notre parution du jeudi 23 août, le général de police Yahaya Sangaré s’était blanchi des accusations portées contre lui par un collectif de déguerpis de Missabougou-Extension de les avoir chassés de leurs parcelles. C’est le tour de Me Oumarou Sacko l’avocat des vrais propriétaires du site litigieux opposé en 2004 à la chefferie traditionnelle de Missabougou, que nous avons rencontré, de laver proprement  le général Sangaré.
    Missabougou-Extension en Commune VI, s’est fait parler de lui, il y a deux semaines, à travers un collectif de résidents qui se dit exproprié de 64 parcelles par le général de police Yahaya Sangaré. Me Oumarou Sacko, avocat à la Cour, que nous avons rencontré fait ici la lumière sur cette affaire.
    Ce contentieux vieux de 8 ans remonte à 2004 où des propriétaires de champs de Kodiarani, derrière Sébénikoro en Commune IV, ont été expropriés par l’Etat du Mali au profit du barrage de Manantali pour le transport d’électricité à Bamako. Au lieu de leur donner de l’argent pour les compenser et comme cela s’est passé dans d’autres pays de l’Organisation de mise en valeur du fleuve Sénégal (l’OMVS) -Sénégal et Mauritanie- avec le concours de la Banque mondiale, les autorités maliennes ont mis des parcelles à leurs dispositions à Missabougou sur le titre foncier 4482 de l’Etat. C’est là où Me Sacko a été constitué par le collectif pour défendre les intérêts de ses membres.
    Sur le TF 4482, 7 ha ont été extraits au profit  des expropriés de Kodiarani, sous le titre foncier n° 1056 de la Commune VI. Selon Me Sacko, au moment de la visite de leurs parcelles, ses clients ont été surpris de constater, que sur le site était construites deux maisonnettes, avait été morcelé et vendu à des Maliens de l’extérieur par le chef de village de Missiologue de l’époque et ses conseillers.
    Me Sacko défendant les intérêts de ses clients a alors assigné devant le Tribunal de la Commune VI le chef de village de Missiologue et ses conseillers. Ces derniers étaient défendus par Me Ousmane Bocoum. Le Tribunal, dans son jugement n° 209 du 6 juillet 2004 avait ordonné l’expulsion de toute personne installée sur le TF 1056. Selon l’avocat du collectif des expropriés de Kordofanien, ce même jugement attaqué devant la Cour d’appel a été confirmé au vu des pièces fournies par l’arrêt n° 213 du 30 juillet 2004.
    « Il n’y a pas eu de pourvoi  ni contre la décision, ni contre l’arrêt. Les deux grosses ont été données à Me Aliou Traoré, l’huissier instrumentaire le 29 août 2009 pour l’expulsion des occupants », a dit Me Sacko. Selon celui-ci, c’est ainsi que ses clients ont eu droit à leurs parcelles de façon légale. Toujours selon lui, tout le long de la procédure, le chef de village et ses conseillers de l’époque avaient tenté de créer le blocage en invitant la population de Missabougou à la révolte contre la décision de justice.
    Me Sacko bat en brèche les accusations portées contre le général Yahaya Sangaré qu’il n’avoir jamais connu que de nom. Il soutient que « nulle part le nom de Yahaya Sangaré ne figure parmi les expropriés de Kodiarani à qui Missabougou-Extension a été attribué ». Pour donner des preuves de ses assertions, il a exhibé le TF 1056 portant le nom de la Commune VI du district de Bamako. « Le jour où vous apprendrez le contraire de ce que je dis, je brûlerais ma robe », affirme Me Sacko. Celui-ci cite comme témoin, Me Céline Camara, notaire des expropriés de Kodiarani qui sont les bénéficiaires du site de Missabougou-Extension. Me Céline Camara étant en déplacement hors du Mali, nous n’avons pas pu la rencontrer pour échanger,  mais nous avons vu une copie de ses actes.
    Affaire à suivre.
    Nouhoum DICKO

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