Mauritanie : Les maliens de peau ‘’noire’’ broient du noir

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    Les Maliens noirs sont-ils devenus des pestiférés en Mauritanie ? La réponse est oui, au regard des exactions qu’ils subissent au quotidien. Le témoignage d’un groupe de compatriotes vivant à Nouadhibou, la capitale économique mauritanienne, est très accablant. Indifférence, expulsion, racisme, exaction… La liste est longue et les traitements inhumains, infligés à certains de nos compatriotes dont leur seul malheur est d’avoir une peau noire sur leur corps d’Africain.

     

    Ils étaient près d’une dizaine d’individus à nous parler des conditions exécrables dans lesquelles ils vivent sur le sol mauritanien, au téléphone, le dimanche soir.

     

    ”Pas plus tard que le vendredi dernier, quatre bus réquisitionnés par les autorités mauritaniennes et convoyés par des forces de l’ordre étaient remplis de nos compatriotes pour être déversé à Orosso, à la frontière sénégalo-mauritanienne” informe l’un d’entre eux avec un ton empreint de colère, avant d’ajouter que le harcèlement, doublé d’une bonne dose d’intimidation, relèvent de leur quotidien en Mauritanie.

     

    Selon nos interlocuteurs, tout a commencé avec l’existence de la prise de carte de séjour, contrairement aux conventions qui lient nos deux pays pour faciliter les conditions de séjour aux ressortissants de nos deux pays. En son temps le gouvernement de la transition, dirigé par le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, avait répondu par l’application du principe de la réciprocité dans les relations internationales. Mais, à son départ de la tête du gouvernement, le président Dioncounda Traoré, a joué à l’apaisement. Compte tenu de plusieurs facteurs, notamment l’implication de la Mauritanie dans le dossier malien, les Autorités d’alors de Bamako ont fait marche arrière. Malheureusement, la reculade ne s’arrête pas et nos compatriotes vivant dans ce pays font les frais de l’inertie des Pouvoirs publics maliens. Tandis qu’à Bamako, les ressortissants mauritaniens exercent en toute tranquillité leur activité. Qui sont de nos jours les tenanciers de toutes les grandes surfaces de commerce, surtout des quartiers huppés de la capitale. Ces commerces tenus par des Maures mauritaniens, faut-il le rappeler, se sont multipliés dans notre pays après l’éclatement de la crise ivoirienne. Mais, à l’instar des autres communautés étrangères vivant au Mali, ces commerçants, qui émergent d’ailleurs dans le trafic illicite vendent très cher  leurs produits. Et, ne sont jamais inquiétés au Mali. Au contraire, ils sont bien protégés par les autorités maliennes au nom de la lutte contre la discrimination et le principe culturel du respect à l’étranger. Hélas, les autorités mauritaniennes ne semblent pas ramer dans le même sens. Pour preuve, selon des témoignages, en Mauritanie, le capital d’un Malien ne peut excéder 500 000 Fcfa, au risque de se voir retirer son autorisation de commerce pour être remplacé par un autochtone de ‘’bon teint’’. C’est le travail domestique, demandant d’énorme effort physique qui est généralement réservé aux compatriotes de même couleur que leur esclave. « Même là, on ne nous laisse pas travailler tranquille. Au motif que nous sommes indexés comme des candidats potentiels à l’immigration, au point que nous ne pouvons pas approcher les bords de mer sans se faire arrêté par la Police » confie un émigré malien.

    En effet, en Mauritanie nos compatriotes sont obligés de se munir d’une carte de séjours, qu’ils acquièrent contre le paiement de la somme de 150 000 Oukya, environ 50 000 Fcfa. Malgré, ce sésame, nos compatriotes sont exclus de fait, de certaines activités. Selon nos interlocuteurs, à Nohadibu, il est interdit à un non mauritanien de conduire un taxi dans la ville. « Quand la Police te surprends, elle t’embarque pour t’enfermer. A la moindre occasion, tu es reconduit à la frontière sénégalaise » rapporte notre source avant de signaler que depuis, l’instauration de ces mesures, les rafles sont devenues quotidiennes. Sans heure ni lieu fixes. Et de poursuivre : « la Police débarque au domicile des gens, parfois très tôt le matin et embarquent le chef de famille, femmes et enfants, en direction du Poste ou du Commissariat de Police pour les reconduire à la frontière. Ils sont ainsi entassés dans des violons comme dans les boites de conserve en attendant de trouver les moyens pour les transporter à la frontière. Il arrive souvent que les mêmes agents, vous proposent de payer l’argent pour vous ramener à bord du même véhicule ».

    Selon un enseignant, qui a témoigné au téléphone, la Police a l’habitude de rafler sa femme enceinte,  au moment où il donnait des cours à l’école. Il a été obligé d’aller chercher son épouse à la frontière à Orosso.

    Par contre, quand à nos compatriotes de peau blanche, généralement d’origine tamaschek ou maure, ils sont exempts de ce traitement inhumain. Ceux-ci sont traités comme des frères mauritaniens.

    Et, le hic dans tout cela, c’est le silence troublant de nos autorités, qui sont jusque-là muettes sur le sujet. Selon nos interlocuteurs, jamais nos diplomates, encore moins les personnels du département des Maliens de l’extérieur ne se sont donnés de la peine à leur rendre visite, à fortiori s’occuper de leurs affaires. A les en croire, malgré le grand nombre de nos compatriotes en séjour dans cette ville, il n’y a pas de consulat à Nouhadibou. Or, les différentes associations formées par nos compatriotes enregistrent plus de 2000 personnes. Ce chiffre n’est pas exhaustif. De peur d’être débusqué, certains refusent de se faire enregistrer. Selon eux, beaucoup de nos compatriotes croupissent dans les prisons mauritaniennes, sans que l’Ambassade, basée à Nouakchott, n’en fait son problème. Surtout le dernier en poste, Souleymane Koné. Selon nos interlocuteurs, pendant tout le temps, qu’il était sous le sceau diplomatique du Mali, ils ne l’ont jamais vue à Nouhadibou. Nonobstant qu’après Nouacktchott, c’est Nouhadibou, qui abrite le plus gros contingent des Maliens en Mauritanie. Vivement une intervention des autorités pour faciliter le séjour à nos compatriotes. Surtout que les Mauritaniens n’éprouvent aucune difficulté à vivre et à travailler au Mali.

    Mohamed A. Diakité

     

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    15 COMMENTAIRES

    1. Ecouter mon Negro laisser nous tranquille comme vous êtes bêtes destinés à l’esclavage est ce qu’on peut vous aider. vous la maliens vous dites être des descendan
      t d’arabes sachez que entre arabes et vous y a touareg, y a mauritaniens (pas les albinos). cessez de vous plaindre ou faites comme Israël avec les arabes. tu me tue je te tue. compris!

    2. Mohamed A Diakité, il y a une part de vérité de ce que vous aviez en ligne, cependant faites-vous attention de ne pas montrer au monde entier que les jouirnalistes sont aussi illetreer tel que vous. Vous aviez démontrer que vous ne savez pas écrire les simples noms de villes tant celles du Sénégal et celles de la Mauritanie; sans oublié le nom de la monnaie Mauritanienne etc…

    3. « Je me présente, Mariam Touré. Je suis une Malienne qui vit depuis près de 3 ans en Tunisie. En quittant mon pays il y a quelques années, je souriais à l’idée de découvrir cette Tunisie dont tout le monde parlait.

      Helas, la phase d’émerveillement passée, je me suis rendu compte que de l’autre côté du miroir se cachait une face plus sombre, plus lugubre: une société infectée par le racisme. Chaque jour passée en son sein est presque un calvaire, quand chaque mot, insulte, humiliation que l’on subit est un supplice, quand chaque regard haineux posé sur moi est un fardeau?

      Au début, j’accusais l’ignorance, le non éveil des mentalités mais aujourd’hui, j’accuse les intellectuels qui sont au courant de tout ça mais ne mettent en place aucun moyen de les prévenir.

      Que seriez-vous si du jour au lendemain je decidais de m’en aller, d’emmener avec moi les milliers d’euros [?! ndlr] qui permettent à votre économie de sortir la tête de l’eau ? Que seriez-vous si du jour au lendemain, mes frèr

      • Mais rentrez au pays nom d’un chien, ne laissez pas eux (…) aussi vous rabaisser aussi bas que terre. Les magrebins en general et les arabes en particulier sont les plus racistes au monde en tout cas vis à vis des Africains. Mais lorsqu’ils ils ont besoin de toi, il sont prêts à te lecher le luc. J’avais une copine tunisienne à Paris et nous étions tout le temps obligés de quitter notre quartier20Eme (Ourq) afin de pouvoir être ensemble seulement par ce que les magrebins du coin ne voulaient pas nous voir ensemble. Ces de vrais bougnoules

    4. Mais pourquoi vous voulez rester en Mauritanie?

      Pourquoi vous ne renterz pas chez vous au Mali?

      Le Mali est en pleine construction, et il y a plein de chose que vous pourriez

      realiser au Mali.

      Oh!!!! Dieu le Tout Puissant, IL faut nous aider, nous les Noirs, vraiment on

      est fatigue. Personne ne veut de nous, on est rien et on a rien. Meme les

      ressources minieres que Tu nous a donnees, les bad guys sont en train de tout

      voler avec la complicite de nos propres freres.

      Amin!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    5. …’La liste est longue et les traitements inhumains, infligés à certains de nos compatriotes dont leur seul malheur est d’avoir une peau noire sur leur corps d’Africain…’ …///…

      La Mauritanie… c’est pourtant en terre Africaine…? Je comprends votre indignation… Ce n’est jamais agréable d’être victime de discrimination…et encore moins de la part de nos semblables sur la terre de nos ancetres… C’est pas bien…!

    6. Un noir qui broie du noir!!! ca lui va très bien et personne ne s’en rendra compte sauf celui qui ne lui ressemble pas en temps normal!!lol

    7. C’est difficile de comprendre que nos compatriotes immigrés en Mauritanie
      (un pays aussi pauvre que le Mali relativement)s’y accrochent encore malgré ces traitements dénoncés à la limite de la discrimination raciale.si les mauritaniens ne veulent pas de nous chez eux, basta rentrons au Mali ou allons sous d’autres cieux: “Moko bè allah yé kasoro i min dian”(=on peut bien “voir” le bon dieu sans être obligatoirement couché sur le dos ). 😉

      • Khamarin kèndè i sakhouma. I bè di koun’na !

        Tout ça c’est la faute à ces Hardanes, sales nègres… fougari dènw ! … qui acceptent l’esclavage de leurs maîtres Beydanes depuis la nuit des temps ! :mrgreen:

        Dès que nous en aurons fini avec la libération mentale de nos Belhas à commencer par l’indigne Djéri Maïga, il va falloir libérer la maurinanie. Cette petite mauritanie… 🙁

        Vive la Mauritanie LIBRE. Vive la Mauritanie libérée de l’esclavage !

        • M’bé hèrato Kamaring kendè.Tonia lému o ti.Torongolu djè ntélu ma fèlèling i la djongo lé ti.Bari nfanou lé noomou dè!Katugala nfanou man sing ka bèin kiling na folo bètou…
          😉

      • Hey oui c’est cela en Afrique, surtout dans les pays africains du magrheb. Des actes de la sorte se passe a longueur d’annee. Comme chien-arabe se sent superieur a chien-noir, c’est le chien -noir se maitriser son territoire et de passer a l’action.
        Cas meme je truve tres desolant,stupide et ignorant des actes de la sorte de la part des autorites mauritaniennes. Mais je ne peux les en vouloir saudf a notre d’etat et son gouvernement qui se lavent leur C…de tous les maux que les maliens et maliennes de la diaspora rentrent, e nAmerique ce n’est pas mal, mais en Europe et chez Nous memes dans nos pays voisins et amis, du mojns ce qu’on dit et ce nos dirigenats de mer-deux disent, ca c’est difficle a concevoir. Patience car la Roue tourne toujours et continuera a tourner jusqu’a la fin des temps. Chacun y gouttera.

    8. M. Diakité, c’est vrai que les Maliens subissent beaucoup de traitement inhumains ici en Mauritanie au même titre d’ailleurs que les ressortissants d’autres pays d’Afrique noirs mais la carte de séjour dont vous parlez ne coûte pas 150 000 ouguiya, vous avez mal compris le système de conversion du FCFA à Ouguiya.
      EN CFA 150 000 FCFA c’est 30 000 sans le Franc mais dans la monnaie Ouguiya
      30 000 c’est 30 000 ouguiya ce qui vaut en moyenne 50 000 fcfa.= à 10 000 sans le Franc
      150 000 Ouguiya c’est environ 250 000 FCFA= à 50 000 sans le Franc
      Je suis très content que vous vous intéressez à nos compatriotes vivant dans ce pays mais il faudrait à travers votre écrit véhiculer une bonne image du Mali, a ne pas déformer la vérité.

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