En démarchant les Libyens pour acheter le chantier de l’hôtel Mariétou Palace, propriété de l’ancien milliardaire et non moins député indépendant, élu à Kéniéba, nos plus hautes autorités avaient-elles oublié l’adage selon lequel un vieux sac qui a contenu du piment a toujours de quoi faire éternuer ? Elles ne pensaient sans doute qu’à la perspective de ‘’relifter’’ l’image de la ville charriée par cette dégradante charpente de béton et l’opportunité d’emplois que susciterait ce chantier racheté par des milliardaires de la Jamahiriya, lesquels n’attendraient pas longtemps pour achever l’ouvrage.
Mais c’était aussi sans compter avec la pugnacité des créanciers que l’ancien milliardaire continuait de traîner à sa suite, mais aussi et surtout, la Dubaï Bank qu’il avait soulagée de l’équivalent en dollars de quelque 145 milliards de nos francs. Elle figurerait parmi les opposants présumés à toute cession du quoi que ce soit appartenant à Foutango Sissoko dit Babani, le fils de Samba et de Mariétou Sakiliba. Redémarrage d’un feuilleton connu sous certains aspects.
Deux créanciers détenant des grosses de jugement, objet actuellement d’ailleurs de pré notation auprès de l’huissier agréé, ainsi que le représentant au Mali de la Dubaï Islamic Bank, ont l’intention de s’opposer à toute forme de vente du Chantier de l’hôtel ‘‘Mariétou Palace’’ et à toutes cessions de quelques propriétés que ce soit de Foutango Sissoko dit Babani, avant règlement de ce que celui-ci leur reste devoir.
Le début de la fin d’une histoire qui dure depuis les années 80?
Selon les milieux proches de la justice, Foutango Sissoko dit Babani, fils de Samba et de Mariétou Sakiliba n’aurait jamais enfilé l’écharpe frappée des couleurs nationales si les juges de la Cour constitutionnelle avaient poussé loin leurs investigations. Quelques temps avant les législatives de 2002, des Maliens soucieux de la bonne image de notre parlement et de l’honneur de notre pays dans le concert des nations avaient émis des réserves quant à cette candidature. L’homme d’affaires, selon eux, était sous le coup d’une condamnation, précisément à un an d’emprisonnement ferme.
Pour ne pas écouter les plaignants et ‘’foutre’’ la paix à celui qui se cherchait une immunité, on avait, en son temps, invoqué l’absence de condamnation sur son casier judiciaire. Foutango sanscasier judiciaire ou au casier judiciaire vierge? Le juge de Kéniéba, cercle au nom duquel il allait briguer les suffrages, avait-il omis de le mentionner ? Aujourd’hui, l’homme est tout peinard.
Dans sept ou 8 mois, il terminera tranquillement son mandat et s’apprête certainement à rempiler. Le Mali serait–il devenu ce pays où les puissances d’argent -propre ou pourri- se permettraient tout, y compris le toupet de porte sans vergogne l’écharpe nationale ?
A suivre
Sory Haïdara
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