Marche gigantesque de protestation contre l’AMO :Les leaders syndicaux récusent deux ministres

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    Pour la deuxième fois, un collectif de plusieurs syndicats a organisé, hier matin, une grande marche de protestation contre l’assurance maladie obligatoire (AMO). Après avoir vigoureusement dit non à l’AMO, certains responsables syndicaux se sont rendus à la Primature pour remettre un message au Premier ministre. A l’accueil, il y avait le ministre du Développement social, de la solidarité et des personnes âgées, Harouna Cissé, le ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement, Sidiki Nfa Konaté et le Directeur de Cabinet du Premier ministre, Makan Fily Dabo. Très remontés, les leaders syndicaux ont récusé leurs interlocuteurs et exigé d’être reçus par le Premier ministre en personne.

    Le collectif qui a organisé cette marche est composé de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), la Coordination des syndicats de l’enseignement secondaire (COSES), le Syndicat libre des travailleurs des Affaires étrangères (SYLTAE) et la Section syndicale de la police nationale (SPN). Beaucoup de leaders ont confirmé qu’ils ont été rejoints par le Syndicat de la Santé.

    Partis du siège de la CSTM, les marcheurs sont passés devant la direction générale de la BDM, puis par Malimag pour se rendre au monument de l’Indépendance. Là, ils ont scandé des slogans hostiles à l’assurance maladie obligatoire. Après, quelques responsables syndicaux sont partis à la Primature pour rencontrer le Premier ministre afin de lui lire, de vive voix, leur message. Lorsque les ministres Harouna Cissé et Sidiki Nfa Konaté sont venus à leur rencontre, le premier responsable du Collectif, Hamadoun Amion Guindo, par ailleurs Secrétaire général de la CSTM, de concert avec les autres leaders syndicaux, a catégoriquement refusé de livrer la teneur de leur message. Motif invoqué : “le message est adressé au Premier ministre et pas aux ministres Cissé et Konaté“, a affirmé Siméon Kéïta, Secrétaire général de la SPN. Les deux ministres envoyés au charbon ont usé de tous les moyens pour faire entendre raison à leurs interlocuteurs. En vain. La tension est vite montée lorsqu’il a été notifié aux syndicalistes que Mme le Premier ministre n’était pas sur place et que c’est la raison pour laquelle elle ne pouvait pas les recevoir. “On ne nous prend pas au sérieux sinon tout le monde sait que le Premier ministre n’est pas sorti et pour preuve, son aide de camp est dans la cour. C’est pourquoi, nous ne voulons pas échanger avec ces ministres surtout que nous avons déjà rencontré le ministre du Développement social, de la solidarité et des personnes âgées, Harouna Cissé” a lancé un syndicaliste. Face à l’intransigeance de leurs interlocuteurs, les ministres Cissé et Konaté se sont contentés de récupérer quelques pancartes sur lesquelles étaient écrits des slogans hostiles à l’assurance maladie. Les deux parties se sont quittées sur un constat d’échec patent.

    Les visiteurs qui prenaient congé de la Primature ont, finalement, été invités à retourner pour rencontrer le Premier ministre. “Le Premier ministre est disposé à rencontrer trois leaders syndicaux“, a lancé un agent de la sécurité. “Non” ont rétorqué des syndicalistes très en colère. “Pourquoi, ne s’est-elle pas décidée à nous recevoir depuis notre arrivée et surtout nous faire dire qu’elle est absente ?“, a clamé un autre leader.

    D’après le collectif, par cette marche pacifique, il entend protester et dire non à l’AMO. Car, poursuit-il, “nous sommes dans un pays de droit, et au regard de ce droit, nos salaires et nos pensions nous appartiennent, ils ont un caractère sacré“. Comme lors de la première marche, les doléances du Collectif n’ont pas varié.

    Il s’agit, notamment de l’arrêt immédiat des prélèvements sur les salaires et pensions d’une part et du remboursement des retenues opérées d’autre part. “Si rien n’est fait, nous allons continuer les marches pacifiques jusqu’à l’aboutissement de nos revendications. Mais je pense que les autorités vont bien analyser la question pour qu’on n’en arrive pas là” a témoigné Hamadoun Amion Guindo, Secrétaire général de la CSTM.

    Alors, la balle se trouve dans le camp des autorités surtout que lors de toutes ses rencontres avec les partenaires sociaux, le Premier ministre a mis l’accent sur les vertus du dialogue et de la concertation.

    Diakaridia YOSSI

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