Marché de Boulkassoumbougou : Un serpent défie son maître et sème la panique

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    Le lundi 24 Mars  dernier restera longtemps dans la mémoire des populations de Boulkassoumbougou, surtout ceux qui fréquentent le marché.  Ce jour, un fait  qui sort de l’ordinaire  s’est produit au marché de Boulkassoumbougou. Un vendeur de médicaments traditionnels  (poudre anti-morsure de serpent) s’est fait défier par son serpent qu’il portait à la ceinture pour attirer la clientèle.

     

    Le sexagénaire est habitué des marchés de la capitale. Il se promène avec un gros serpent plié à quatre autour de sa ceinture pour vendre la poudre anti- morsure de serpent. Comme d’habitude, il se faisait obéir de son animal, sauf ce jour. Le gros reptile voulait prendre un peu de liberté en escaladant un hangar du marché. Difficile de le dissuader afin qu’il revienne à sa place.

     

    Le vieux essaya sans succès de le tirer avec force pour le ramener. Le combat entre le reptile et son maître qui dura une bonne trentaine de minutes a eu raison des marchandises étalées sous le hangar.

     

    Du coup, il y a eu la panique chez l’assistance. Vendeurs et usagers, chacun cherchant à sauver sa tête courrait dans tous les sens. Face au combat de gladiateur  qu’il y avait entre le maitre et son reptile, beaucoup de commerçants et de passants ont accouru sur les lieux pour être témoins de cette scène qui sort de l’ordinaire.

     

    Nombreux sont les marchands  qui ont vu leurs marchandises détruites par des spectateurs pris  de panique. Certains enfants et leurs mamans ont été blessés. Certaines aide-ménagères ont perdu leur frais de condiment. Le spectacle a eu lieu à une heure de pointe (aux environs de 08heures) où le marché était plein à craquer.

     

    D’après nos investigations, cette scène rocambolesque est à sa deuxième fois. Mais cette fois-ci, l’incident s’est produit à une heure de pointe. D’où la peur bleue des usagers du marché. C’est pourquoi, certains témoins se demandaient s’il n’avait pas fait express pour se faire un peu de publicité.

    Mais, si tel était le cas, il a failli coûter la vie aux plus peureux. « J’ai vu une petite fille passer avec de graves blessures au bras et une femme enceinte tomber à terre, complètement inconsciente. », a expliqué  Y.T, un témoin interrogé sur place.

     

    Selon lui, le vieux a vraiment ébranlé le marché ce jour-là.

    Soundié Diarra, une aide-ménagère explique qu’elle a perdu son argent destiné à l’achat de condiments.

    «J’avais 5000fcfa dans ma main, et quand tout le monde se cherchait, je l’ai perdu et je n’ai rien pu acheter.  Je ne sais pas comment raconter cela à ma patronne car j’ai peur qu’elle ne me croit pas  ».

     

    Selon Sadio Diarra, président du comité syndicale du marché de Boulkassoumbougou raconte : « quand j’ai vu la scène, je suis allé informer la police du 12ème arrondissement. Le commissaire a, sur le champ, désigné des éléments qui m’ont accompagné. Mais, avant leur arrivée, le manipulateur avait disparu avec son reptile. Car  à notre arrivée, nous avons passé le marché au peigne fin sans succès. Il était déjà parti.».

     

    Pour Sadio Diarra, « c’est une mauvaise chose que de se promener avec un serpent au milieu d’un marché pour vendre un soi-disant produit contre la morsure du serpent. Comme on le dit, le miel ne se dit pas doux. Quand on est sûr de son médicament, on reste à sa place. Les clients viendront d’eux-mêmes. On n’est pas obligé de se promener avec un  serpent au rein pour faire la publicité de son produit. Le marché n’est pas un endroit pour de tel spectacle car cela  peut se terminer en incident. Et les voleurs peuvent profiter de cela  pour causer des dégâts chez les commerçants. »

     

    C’est au regard de ces risques, ajoute-t-il, qu’il a fait appel aux policiers afin qu’ils l’aident à interdire carrément l’accès du marché à ces genres de marchands.  « Le message a été accepté par la police, qui a demandé aux usagers du marché de veiller sur lui. Dès qu’il s’approchera du marché de les en informer. », a-t-il conclu.

                                                                                                        Fatoumata Fofana

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