Depuis l’installation de l’hivernage, les usagers du marché de Sabalibougou broient du noir. Raison de ce calvaire, la présence incessante de la boue, de l’eau polluée, des débris (légumes et fruits pourris, morceaux de bois, de fer…) et autres souillures. Exposant ainsi, les usagers de ce marché à des problèmes dermatologiques, et d’autres problèmes d’ordre allergique comme l’irritation des yeux… Ces problèmes, ces usagers les vivent depuis belle lurette.
Pourtant ce marché délaissé, est le poumon économique dudit quartier et occupe une bonne place dans le budget communal.
Faire des courses au marché de Sabalibougou en ces temps ci, relève du parcours du combattant. Toute chose qui s’explique par l’impraticabilité du marché à cause de la présence de la boue, des eaux stagnantes et polluées et autres débris.
Triste constat, les usagers sont victimes des maux comme la dermatologie, l’irritation des yeux, de blessures par les morceaux de fer et de bois. Et cela sans compter les maladies hygiéniques que peuvent causer l’insalubrité des lieux. Il s’agit entre autres des maladies diarrhéiques, des dysenteries…
Pour échapper aux blessures, certaines femmes chausses des plastiques, d’autres les chaussures d’homme ou d’ouvriers de chantier. A chacun sa technique.
Inutile de se voiler la face, même si la personne arrive à se protéger contre les morceaux de fer ou autre, elles restent cependant exposées aux odeurs nauséabondes que dégagent les débris insalubres du marché.
« Chaque matin en me levant, la seule chose qui met hors de moi-même, c’est de penser que je vais devoir affrontée les souillures du marché de Sabalibougou », a laissé entendre Aissata Touré, une ménagère domiciliée à Sabalibougou. En poursuivant, elle dira que ce marché qui est au centre de tous les échangent commerciaux qui s’opèrent dans le quartier est dans cet état depuis que « j’étais gamine et je me demande si un jour ça va finir ». Car le quartier de Sabalibougou n’a jamais été au cœur des préoccupations des autorités municipales qui n’ont qu’une chose en tête : entrer en possession des taxes journalières que chaque occupant ou occupante du marché doit à la mairie, environ 50 à 100 F CFA par jour. Ce qui selon des sources apporte approximativement 200 000 F CFA à la mairie et par jour.
Dans ce cas pourquoi ne pas investir une part de ces sous à « notre marché », martèle Zoumana Traoré un commerçant détaillant qui a trouvé refuse auprès des vendeuses de fruits. Auprès de ceux là même où l’odeur des fruits pourris ne cesse d’intoxiquer les lieux.
La question à savoir pourquoi, celui-ci supporte tout ça, il nous a laissé entendre qu’il n’avait pas le choix étant donné que la clientèle est non négligeable ici.
Cet autre commerçant détaillant qui a préféré garder l’anonymat, indique que chaque fois les collecteurs des taxes se battent avec les usagers pour non acquittement de ces dus qui ne servent en réalité que le ventre des autorités municipales voire administratives.
Pire, a-t-il dit, ceux-ci n’hésitent pas à s’accaparer des marchandises des occupants jusqu’à ce que ceux-ci s’acquittent de ladite taxe.
Pour cette occupante qui longe la voie principale qui traverse ce marché, elle n’en décolère pas, car ses produits (savons tissus et autres…) sont régulièrement arrosés par les eaux et boues dégagés par les voitures et motocyclistes qui empruntent cette voie.
Et non loin de là, se trouve une vendeuse légumes qui est victime du même triste sort que la précédente.
Au marché de Sabalibougou, tous sont unanime, usagers aussi bien que occupants, que la situation qui va de mal en pis est insupportable.
Par ailleurs d’autres sources laissent entendre que ce sont les occupants du marché qui s’opposent à son aménagement.
Faux rétorque, un boucher des lieux. C’est plutôt les autorités municipales qui n’en n’ont rien à cirer des préoccupations des occupants et usagers de ce marché. L’essentiel pour eux, c’est la taxe. Ce qui fait que rien n’a été entrepris en faveur dudit marché.
A en croire d’autres sources, la mairie aurait même incliné l’offre de certains investisseurs privés. Car cal réduira considérablement les recettes de la mairie. Ce qui n’arrange pas les autorités de l’heure qui veulent mieux profiter de leur mandat.
En attendant une solution inespérée, les usagers continuent de broyer du noir.
A. Sanogo