Il y a trois semaines, Jean-François débarque à Bamako en provenance de la Guinée .Son objectif, est d’y faire des affaires. Il s’installe dans un premier temps à Sébénikoro, quartier qu’on traverse forcément lorsqu’on arrive de la Guinée par route. Il est fiévreux.Forte fièvre ! Il a également une diarrhée. Des symptômes d’Ebola. Branle-bas. Panique à bord. Un des amis du malade, le conduit dans une clinique privée. En réalité, un centre de santé. Le malade décline son identité, explique l’itinéraire qui est le sien.
-Vous venez donc de la Guinée, pays où Ebola fait des dégâts ? interroge l’infirmier
-Oui, répond péniblement le malade. Cette réponse est synonyme de « bombe nucléaire » dans le petit centre de santé. L’infirmier enlève sa blouse et détale. Une femme enceinte venue en consultation détale à son tour. Deux jeunes blessés lors d’un accident de moto, et venus pour les soins, détalent à leur tour.
– « Il a Ébola, il a Ébola, je ne peux plus rentrer dans ma propre clinique. Il a Ebola, Appelez les sapeurs-pompiers ! Appelez les sapeurs-pompiers ! hurle l’infirmier qui entre temps s’est débarrassé de sa blouse, de ses chaussures, avant de plonger ses mains dans de le l’eau javellisée, puisqu’il avait touché le malade.
Très rapidement, le malade se retrouve seul dans le centre de soins. Même son accompagnateur à détalé.
Les sapeurs-pompiers arrivent sur les lieux. Mains cachées dans des gants, combinaisons de protection sur le corps, masques sur le visage, ils évacuent Jean-François vers l’Hôpital du point G.
Les services d’urgences de l’hôpital reçoivent le malade, peur au ventre. Des soins intensifs sont prodigués. Le personnel médical est un peu inquiet. Malgré les soins, la température du ressortissant français prend l’ascenseur. La panique règne dans le service des urgences, dirigé par Docteur Djénèba D.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, les médecins de garde assistent quasiment en direct à la mort du ressortissant français. Tout le monde est sur le qui-vive. Le sentiment général est que le ressortissant français, qui vient de la Guinée est décédé des suites de Ebola.
Des prélèvements sont effectués. Des analyses faites. Et puis …..le soulagement. Les tests se sont avérés négatifs. Le français n’est pas mort des suites de Ebola. Deux autres cas suspects feront l’objet de test : Négatif !
Plus de peur que de mal ! Finalement, le ministère de la santé, rendra public le communiqué suivant :
« Ce vendredi 5 septembre 2014, des équipes techniques du département de la Santé et de l’Hygiène Publique étaient à pieds d’œuvre pour mener des investigations sur des malades et une dépouille mortelle tous présumés atteints de maladie à hémorragique à virus Ebola. L’analyse des prélèvements a donné des résultats négatifs.
Parmi les différents cas suspects, une dame du village de Baboto, admise au CSref (centre de santé de référence) de Sitakili, commune rurale du même nom, cercle de Kéniéba. La patiente aura été déclarée par le chef de village de Baboto au médecin de la compagnie minière Randgold en la personne de Dr Mama Kanta. Après examen par l’équipe médicale, il s’est avéré que la dame souffrait d’une hypertension artérielle pour laquelle elle est en train d’être prise en charge. Un autre cas suspect : une jeune dame, évacuée de Sanankoroba pour l’Hôpital du Mali. Suite aux examens, il s’est avéré que cette patiente souffre d’une crise semblable à celle du diabète. Le troisième cas, un voyageur blanc (sic) venu de la Guinée et admis depuis 48h au CHU du Point G où il a malheureusement rendu l’âme il y a deux jours. L’examen des écouvillons prélevés sur son corps par le laboratoire de Serefo ont été testés négatifs à la maladie à virus Ebola. Au total, tous ces trois cas suspects ont été testés négatifs. Au demeurant, le Mali n’a pour le moment enregistré aucun cas de virus Ebola.
Face aux rumeurs qui circulent souvent ça et là, les autorités sanitaires rassurent la population que les équipes techniques prédisposées ne négligeront aucun détail susceptible de perturber la stratégie de riposte face à la menace. Mieux, il convient de saluer ici l’implication des communautés dans la lutte contre Ebola. Pour le département de la santé, “une fausse alerte vaut mieux qu’une mauvaise surprise”. C’est pourquoi chaque alerte, sérieuse ou pas, fait l’objet d’un examen au laboratoire. Cela, pour éviter qu’un quelconque détail sous estimé ne puisse pas demeurer préjudiciable à un dispositif de prévention qui marche bien. Le ministre de la santé, Ousmane Koné, salue de passage la collaboration de tous dans la prévention de cette maladie qui a déjà fait plus de 1500 morts en AFrique (Guinée, en Sierra Leone, au Libéria et en République démocratique du Congo…) »
L’Ebola nous a pourtant donne assez de temps pour se preparer. Idealement par mesure preventive on aurait deja mis en place une vaste structure de quarantine qui n’a rien a voir avec Point G etc…
C’est pour cela que nous disons que si cette maladie arrive au Mali, ce sera la cata. Nous avons peut être le materiel, les resources humaines, un plateau technique acceptable.
Le blème est que le mental n’est pas travaillé
Médecins du Mai, je croyais que vous aviez signé le serment d’hypocrate! Alors pourquoi “détaler” ainsi devant un malade, même s’il s’agit d’un cas suspect d’EBOLA? Tous ceux qui “ont assisté à la mort en direct” du présumé malade d’Ébola devraient s’expliquer devant l’hiérarchie… 👿
Ok Serge, tu etais ou quand les autres (y compris l’infirmier du Centre) ont detale? 😆 😆
Une maniere de te dire, “Bienvenue” a maliglobe.com
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