Le dimanche 26 juin 2011, en Commune V, plus précisément à la mairie de Kalaban-coura, les nombreuses personnes présentes ont vécu une scène pas ordinaire. En effet, pour une incompréhension sur le régime matrimonial qui devait régir leur union, la nouvelle mariée a refusé de parapher l’acte de mariage. C’est donc tout rapetissé que le marié et ses amis ont regagné la maison.
M.est un jeune homme maure qui vivait depuis un bon moment en harmonie avec Fifi, une union, déjà célébrée religieusement au cours de laquelle deux beaux enfants ont vu le jour. Quand M. exprima à ses parents son désir d’officialiser son union avec la mère de ses enfants, ceux-ci l’exigent de marier d’abord une fille de leur groupe ethnique. Comme le veut certaine coutume, l’homme qu’elle que soit son train de vie à obligation de marier comme première femme, celle qui est de même groupe ethnique que lui. Ainsi, pour respecter la tradition et les vœux de ses parents, M. accepta leur proposition.
Le choix fut porté sur sa cousine, mademoiselle Y, qui accepta à son tour mais posa sa condition. Selon elle, si M. tient vraiment à la prendre comme femme, il doit d’abord quitter définitivement l’autre femme, c’est à dire Fifi, avec laquelle il vivait déjà. Pour lui faire plaisir ou l’amadouer en un début, l’homme consenti au caprice de mademoiselle Y. D’après notre source, il aurait convaincu Fifi en lui offrant cinq millions de FCFA pour qu’elle rejoigne ses parents en attendant que la tempête de l’autre coté se calme et qu’après il procédera au mariage de celle ci. Cette dernière, ne sachant avoir d’autre alternative, accepta.
Arriva le jour J, à la mairie de Kalabancoura. La cérémonie à peine commencée que le maire procéda aux protocoles faisant partie du rituel de mariage civil au Mali dont la question de savoir si « monsieur M. prendra éventuellement une seconde épouse », évidemment comme la majorité des hommes il répondu oui. Mademoiselle Y, à son tour affirma le contraire. Elle refusa en bloc toute possibilité de polygamie. Devant cet état de fait, le maire leur renvoya se concerter ou réfléchir afin qu’ils puissent trouver un accord sur la nature du régime matrimonial devant sanctionner leur union. Commença alors, comme lors des grandes conférences internationales, des entretiens à huis clos.
Pendant des heures, ils n’ont pu trouver un accord satisfaisant, finalement le mariage n’a plus lieu, alors que la désormais ex future nouvelle mariée était déjà enceinte de son futur époux.
Le futur marié avait la mine de quelqu’un dont le « monde est tombé sur la tête »tellement l’affront fut cinglant.
La seule solution qu’il a pu trouver pour refaire surface au sein de sa communauté est de faire revenir Fifi à la maison (qui se trouvait chez ses parents) le même jour. D’ailleurs le mariage entre les deux tourtereaux ne saurait plus tarder, mois de carême oblige.
Fantis Traoré