Avec l’extension de la ville, le problème d’eau potable dans les quartiers périphériques va crescendo.
L’eau est source de vie, a-t-on coutume de dire. Si au centre ville, il est facile d’avoir accès à de l’eau potable, tel n’est pas le cas dans les quartiers excentrés. A l’image de certains quartiers comme Hippodrome-Extension, N’gomi, Bougouba… (Commune II), Sangarébougou, « Marseille », Seydoubougou, Fombabougou… (Commune I) le problème d’approvisionnement en eau potable se pose avec acuité.
Dans la plupart des cas et compte tenu de la nature du sol (zone rocailleuse), creuser un puits est coûteux. C’est la raison pour laquelle, beaucoup de familles n’en n’ont pas. Et celles qui en disposent, l’eau y est non seulement impropre à la consommation mais également c’est la queue leu-leu autour des quelques puits existants. Dans ces quartiers, les femmes et les enfants n’échappent pas à la corvée d’eau.
Lorsqu’on n’a pas les moyens de se procurer un robinet, on s’en va au marigot. Les charretiers ou les pousse-pousseurs sont payés par les familles pour être ravitaillées en eau du robinet en raison de 50 F CFA le bidon de 25 litres. Ce qui ne résout pas totalement le problème puisque le plus souvent les gens sont approvisionnés en retard.
Le hic dans les quartiers périphériques, c’est qu’en plus du manque criard d’eau potable, les quelques robinets qui existent sont fréquemment coupés. Dans la journée, il peut avoir plus de trois « délestages ». Dans ce cas, il faut aller en ville se procurer de l’eau auprès des airs de lavage ou aux bornes fontaines.
Le problème d’eau potable se pose avec d’autant plus d’acuité dans les banlieues de la capitale que des résidents de l’Hippodrome-Extension, Ngomi… n’ont eu d’autre alternative que les eaux de ruissellement en provenance de la colline du Point G. Ces eaux ont été jugées impropres à la consommation. Mais les habitants de ces localités auraient signifié aux autorités communales qu’ils ne renonceraient à cette boisson d’origine douteuse avant d’avoir de l’eau potable. Lorsqu’il y a rupture de stocks, des membres de famille s’abstiennent même de se laver pour passer la période de « soudure ».
A partir du moment où il est admis que tout se fait avec l’eau, les autorités en créant les quartiers doivent prendre en compte l’aspect approvisionnement.
A cause de l’absence de cette denrée, nombreux sont ceux qui ont achevé leur chantier mais ne sont pas prêts pour déménager chez eux. Ceux qui ont eu le courage de le faire pour échapper aux affres de la location le regrettent. Car, ce qu’ils investissent dans l’eau par mois ne serait pas loin des frais du loyer.
« Apporter de l’eau à travers des camions-citernes dans tous les quartiers excentrés à défaut des forages » est une solution préconisée par Lamine Sangaré, chef de service de l’assainissement et du contrôle des pollutions des nuisances de la mairie de la Commune II.
Mohamed Daou
EAU POTABLE – Un casse-tête chinois à Samé
Samé, un quartier de la Commune III, est une proche banlieue de Bamako sur la route de Kati. Il est situé entre des collines. C’est une zone aride divisée en deux par une rivière. Le souci principal de la population de Samé est aujourd’hui l’accès à l’eau potable. Le côté sud du quartier est néanmoins ravitaillé en eau potable par trois robinets et un château d’eau tandis que Samé-Nord n’a ni robinet ni château d’eau.
La population de Samé-Nord est contrainte de traverser la rivière afin de s’approvisionner en eau potable. Cette situation fait qu’aujourd’hui la question de l’eau potable est au centre des préoccupations des jeunes de la localité.
Selon Amadou Ballo, « mon quartier n’a que le problème d’eau potable ». « On a l’électricité et notre seul centre de loisirs, Elfaraco, nous suffit pour nos divertissements. Mais, nous sommes en réalité confrontés à un problème d’eau potable. Pour tout Samé, il n’y a que trois robinets et un château d’eau », ajoute-t-il.
Sidiki Doumbia (stagiaire)
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