Rien ne va plus au lycée moderne Tiéba Traoré, sis au Badialan I. Son promoteur, Mamadou Komé passe de l’exploitation humaine à l’arnaque des autorités chargées de l’Education.
Depuis le début de l’assainissement entrepris par le ministère de l’Education nationale au niveau des lycées privés, la descente aux enfers a commencé au Lycée Tiéba Traoré. Les enseignants ne sont plus payés régulièrement, l’école se vide peu à peu. Ne recevant plus d’élèves «étatiques» pour prétendre à la subvention de l’Etat, le promoteur du lycée Tiéba Traoré, Mamadou Komé, verse dans l’arnaque. En effet, dans le but de vérifier le bon fonctionnement des établissements privés pour savoir s’ils répondent aux normes requises pour recevoir les élèves, les académies effectuent des contrôles dans les établissements scolaires. Au cours de ces contrôles de routine, selon nos sources, le promoteur Komé a roulé dans la farine les émissaires de l’académie de la Rive Gauche et escroqué les enseignants. Le paiement régulier du personnel étant l’un des critères d’éligibilité pour recevoir les élèves de l’Etat, Komé a falsifié les états de paiement de son personnel. Informé du contrôle imminent de l’académie, il a démarché les enseignants et l’administration scolaire pour qu’ils émargent les états de paiement de salaire. Sachant qu’ils sont nombreux à ne pas être payés depuis la rentrée, c’est-à-dire en octobre, 9 enseignants ont refusé de signer l’état financier. Face à cette situation, le promoteur n’a trouvé mieux que de signer à leur place avant l’arrivée de la mission de l’académie. Comme pour dire qu’il était blanc comme neige.
Agacée par cette machination du promoteur, le personnel du lycée projette une cessation de travail à compter de ce lundi.
Soulignons qu’outre l’irrégularité des salaires, ce lycée souffre d’autres problèmes. A en croire nos sources, non seulement le lycée n’a pas de surveillant, le local qu’il a loué est en passe de lui être retiré faute de paiement de frais de location. Même les ramasseurs d’ordures courent derrière leurs dus.
Approché par nos soins, le promoteur Komé dément ces informations. «Il n’y a pas de problème de paiement chez moi. Ceux qui ne sont pas encore payés m’ont demandé d’attendre la subvention de l’Etat pour les payer. Concernant l’absence de surveillant, seule l’académie peut apprécier cela», a-t-il dit.
Y’a-t-il un surveillant à votre lycée ? Avons-nous insisté. «Oui, j’ai un proviseur, un censeur et un surveillant. Seulement le surveillant est en voyage », répondra-t-il. En réalité, précisent nos sources, le surveillant est parti à Lomé (Togo) pour tenter sa chance.
Oumar KONATE