Aussi longtemps que les malfrats seront innovants dans leurs desseins machiavéliques, les agents de la sécurité ne manqueront pas d’ingéniosité et de perspicacité à démanteler leurs subterfuges. Ainsi il en est de la descente des éléments du commissariat de police de l’ACI 2000 dans un milieu jusque-là insoupçonné, l’environnement des institutions bancaires,
L’opération a lieu le weekend dernier où la traque des éléments de la commissaire Kadi Diallo a fini par donner son fruit. Des individus de mauvais acabit, un gang nigérian opérant dans le milieu des banques, a été mis aux arrêts.
Sa méthodologie atypique consistait à se confondre à la clientèle, suivre les faits et gestes de sa cible, avant de le signaler à des complices tapis quelque part sur le parcours de celle-ci. Une embuscade conçue à l’aide de pointes fixées sur un plancher recouvert de plastique servait à immobiliser a voiture de l’in fortuné. Pendant que ce dernier s’affairait à remettre son engin en état, des gaillards baraqués enfourchant des cylindrées dans la série des marques Dragon, Royal ou Sanyli débarquaient juste à côté et s’enquéraient de la panne à l’origine de la détresse de leur cible. Voilà comment dans la plupart des cas, ils soulageaient facilement et le plus habilement du monde les paisibles citoyens de leur fonds retiré à la banque. Dans le cas où ils rencontraient une résistance, les démons du mal n’hésitaient pas à se servir d’une arme pour imposer leur loi à leur proie.
Cette nouvelle méthode ne pouvait laisser les forces de sécurité indifférentes. D’où la sortie à succès de la police du 14 ème arrondissement sous la commande de la très perspicace Kadi Diallo, une force tranquille dans le dispositif de sécurité du pays. À la faveur de son coup de filet du jeudi et vendredi, elle vient de mettre hors d’état de nuire trois caciques du système et la fouine reste de mise si d’aventure un réseau était de service.
C’est dans le secteur de l’ACI 2000 Hamdallaye que les hostilités ont été lancées. Le commissariat de la police, qui était déjà sur la sellette, suite à plusieurs plaintes, concernant le même mode opératoire, se met en évidence. Trop c’est trop ! Le dépouillement d’un client de la BNDA de plus de dix millions de nos francs vient déborder un vase déjà à ras-bord. La déclaration de cette dernière victime rendait des éléments essentiels du puzzle. Assez pour tendre une souricière dans laquelle des individus d’une nationalité outre que celle malienne vont tomber. D’où les multiples interrogations par rapport l’intégration facile des étrangers et leur insertion dans la nation malienne.
Alors que les forces de police et de sécurité étaient préoccupées à démanteler le réseau en remontant toute la filière, une autre grosse affaire de grande criminalité éclatait au grand jour, faisant la une des médias et secouant l’opinion publique. Il s’agit de la découverte d’armes lourdes de guerre, des lance-roquettes, fusils mitrailleurs et autre arsenal en parfait état de fonctionnement, enfouis sous la berge du fleuve Niger, dans le secteur de Djicoroni Para. L’on se perd en conjectures sur la provenance et l’appartenance de ces redoutables engins de destruction et de mort. Il reste à la Sécurité d’Etat à faire la lumière sur cet arsenal étonnant et à identifier le gang auquel il appartenait. Nul doute qu’on le saura bientôt, sachant le haut degré d’efficacité auquel sont parvenus ses spécialistes qui, de semaine en semaine, démêlent l’écheveau des filières djihadistes et des réseaux de la criminalité transfrontalière au Mali.
Bina Ali et Oumar Coulibaly