Lors de son transport vers l'hôpital : Un Ivoirien décède dans une charrette à l’ACI 2000

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    Il  a trouvé la mort dans des conditions horribles. Démuni et sans aucun sou pour  pouvoir emprunter un moyen de transport adéquat pour rejoindre l’hôpital, cet Ivoirien ne put trouver mieux qu’une charrette. Et c’est dans cette charrette qu’il  a trouvé la mort. C’était dans la journée d’hier jeudi, entre 12 et 13 heures.

    Il se nomme Ibrahim Coulibaly, d’origine ivoirienne et natif de la ville de Korogho. Il a débarqué au Mali en 2008 et espérait y trouver un mieux-être. Mal lui en a pris puisqu’entre temps il est tombé malade.  Lui qui ne connaissait personne à Bamako est resté assez longtemps dans la rue, avant d’apprendre auprès de certaines personnes qu’il pouvait loger chez le saint homme, l’imam de Guidio.

         Sans perdre de temps, il débarqua chez ce dernier à Djicoroni Para. Là-bas, il tomba sur d’autres démunis comme lui qui ont trouvé un gîte. Chez ses nouveaux hôtes, il n’était connu ni de l’imam encore moins de sa famille. Quand même, il profita de l’esprit de générosité et des faveurs que le saint homme accorde à tout démuni et de surcroît étranger de passage.

    Chaque matin, Ibrahim Coulibaly sortait mendier dans la rue pour se faire de l’argent. Cette activité ne lui rapportait pas gros. Mais il y persistait, espérant pouvoir tomber sur un mécène. Sa désillusion fut totale. Non seulement, ses conditions ne s’amélioraient pas, mais aussi il se retrouva sous l’emprise d’un diabète. Chaque jour, il perdait de sa force physique et de sa vivacité.

    Il décida de se rendre  à Ségou. Il y passa 6 mois en compagnie des disciples de l’imam de Guidio. Ségou ne lui porta pas non plus chance. Comme pris d’un coup de tête, il s’arrangea pour retourner à Bamako. En dépit de son état chancelant, il retourna dans la rue. Son mal s’aggravait et prenait des proportions inquiétantes.

    C’est ainsi qu’il se confia à un charretier qui loge sous le même toit que lui à Djicoroni Para. Il demanda à celui-ci de le conduire dans un centre de santé au niveau du Dibida. Après une promenade sans issue, couché dans la charrette, le charretier suant sous de grosses goûtes de sueur rebroussa chemin et  décida de le déposer là où il l’avait pris. C’est sur le chemin du retour, en plein ACI 2000 et précisément à proximité de la direction du même service, qu’il s’agita de toutes ses forces. Signe annonciateur de son agonie. Le charretier essaya de le maîtriser, mais il n’y parvenait pas. D’un bond, il se renversa sur la chaussée. Son accompagnateur alerta aussitôt des passants qui ne purent que constater sa mort.

    Informé, le commissariat de police du 14ème  arrondissement alerta le service des sapeurs pompiers avant de se pointer sur les lieux. Il sera rejoint par le président de la Délégation spéciale de la CIV qui décida d’évacuer le corps vers la morgue, en attendant l’arrivée des proches du défunt.

     Triste sort que celui de cet Ivoirien, la quarantaine révolue, qui croyait avoir trouvé un eldorado. Que Dieu ait pitié de son âme!

    Abdoulaye DIARRA

     

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