Suite à notre parution du 30 novembre 2011, le juge Dramane Diarra pris de rage certainement décide de prendre une ordonnance d’interdiction sur les terres appartenant pourtant à Kola malgré une décision de la section administrative de la cour suprême du 30 janvier 1997.Aujourd’hui il ne fait aucun doute que la décision du juge n’est ni moins ni plus une cabale montée de toute pièce pour nuire aux habitants de Kola. C’est un cri de cœur que les habitants de Kola lancent aux autorités du pays afin de leur débarrasser d’un juge qu’ils considèrent aujourd’hui comme un spéculateur foncier voir un suceur de sang.
En ordonnant d’arrêter tous travaux sur les parcelles de terre appartenant pourtant à Kola, le juge fait l’affaire du village de Digato protestant. Sinon comment comprendre que le juge ait en possession la décision de la cour suprême, se permet d’ignorer cela ? Mais hélas pour certainement ses propres intérêts inavoués, le juge a décidé de s’embourber dans une affaire dont les conséquences seront sans doute désastreuses dans la zone. En réalité tout cela dénote au fond la recherche du gain facile au détriment d’une population précaire, analphabète et sans aucune défense réelle dans ce pays. Est-ce le juge a-t-il besoin de soulever un vieux conflit à cause des parcelles de terres pour se faire de l’argent auprès de ces deux villages ? En tout cas le village de Kola est aujourd’hui en danger si jamais les plus hautes autorités ne réagissent pas à temps avant qu’il ne soit trop tard. Ce qui se passe entre Kola et Digato est une véritable poudrière qui risque d’exploser. Aujourd’hui personne n’arrive à comprendre dans ce pays, qu’une affaire jugée en première instance, en appel et devant la cour suprême et quinze ans après se retrouve à nouveau devant un juge de référé. Comment de telles décisions peuvent être mises en cause par une simple ordonnance du juge de référé ? Sommes- nous dans un pays de droit comme on n’aime le chanter partout ? Qui protège réellement le juge Dramane Diarra dans ce pays ? Voilà autant de questions que les populations de la zone se posent aujourd’hui et ne savent plus à quel saint se vouer.
Digato jaloux du développement de Kola
Suivant l’arrêt de la de la cour suprême de 1997, chaque village avait eu ses terres. Ainsi toutes les terres de la rive droite du marigot côté Nord sont pour Digato et celles de la rive gauche côté Sud sont pour Kola. Quinze ans après Digato a vendu toutes ses terres par l’entremise de Fadjigui Doumbia (un spéculateur foncier invétéré connu de tous dans la région) à des cadres et fonctionnaires du pays ; alors que le village de Kola a jalousement gardé ses terres d’une contenance de 1124ha 15a 13a. C’est ainsi qu’en 2008, Kola a cédé ses droits coutumiers portant sur une surface de 453ha à une entreprise malienne. A ce jour l’entreprise qui emploie actuellement 72 employés, a déjà planté des arbres appelés Arnacardium occidentales (Somo en bambara) qui doivent alimenter l’usine dans deux ou trois ans. Grâce à l’arrivée de cet investisseur, le village de Kola a pu bénéficier gratuitement d’un pont qui dessert Kola et tous les villages environnants pendant l’hivernage, d’une nouvelle mosquée construite à hauteur de 19 millions de francs CFA, d’un corbillard offert à hauteur de 4 millions de francs CFA. A noter que l’entreprise offre gratuitement des labours au village de Kola et environnants. Selon nos informations recueillies à Kola, toutes les terres cédées à l’entreprise ont été immatriculées et les documents ont été remis au juge Dramane Diarra au cours d’une audience à Ouélessébougou. « Nous nous pensons que tout est clair car la loi nous autorise à travers le droit coutumier à céder nos terres à qui l’on veut. Surtout que l’entrepreneur en question a décidé de nous accompagner dans le développement de notre village et de toute notre région. Pourquoi le juge veut nous empêcher de jouir de nos droits » déclare un sage de Kola. Certainement jaloux de cela et ne possédant aucune terre à vendre, Fadjigui Doumbia en complicité avec le juge Dramane Diarra tente de noyer le poisson dans l’eau. Le hic dans tout cela c’est que le juge fait croire à tout le monde que le nommé Fadjigui est conseiller du village de Digato. Nous avons rencontré un habitant de Digato sous anonymat « Digato n’a pas de chef de village depuis bientôt deux ans. D’ailleurs le village est divisé sur la question d’installation d’un nouveau chef de village. Quant à Fadjigui Doumbia c’est parce qu’il entretient de bons rapports avec les fonctionnaires de la zone sinon il n’a aucun mandat de l’autorité du village en conséquence il n’est pas conseiller du village .Vu ces relations avec l’administration on a peur de lui. Toutes les assignations qu’il fait au nom du village n’engagent que lui seul et les fonctionnaires qui le protègent » confie t-il. Pourquoi le juge ordonne aux habitants de Kola et de Digato de quitter les parcelles de terres qu’il qualifie de litigieuses et au même moment, le spéculateur foncier Fadjigui Doumbia continue de borner plus de 100ha dans la partie convoitée sans que les habitants de Digato ne puissent bénéficier de cela. Il ne fait aucun doute que le juge a reçu quelque chose dans cette affaire. Pourquoi le juge acquitte toujours les étrangers, à qui les habitants de Kola ont offert l’hospitalité lorsqu’ils vendent leurs terres sans leur aval ? Son attitude dans cette affaire est très douteuse et les autorités du pays doivent mettre fin à de tels agissements. Pour ceux qui connaissent ce juge, cela n’est pas une surprise vu ses déboires judiciaires passés dans deux affaires concernant respectivement l’ex-vérificateur général Sidi Sosso Diarra et l’ancien président délégué du Centre Salif Keïta(CSK), Sékou Diogo Keïta.
Kola en danger
Tout le monde sait que le monde rural est frappé par une précarité extrême et permanente. Surtout que cette saison agricole a été médiocre et que déjà la famine se profile à l’horizon. Vu cette situation catastrophique comment un juge se permet de demander aux habitants de Kola de quitter leurs terres où se trouvent leurs champs depuis plusieurs années où il n’eût aucun incident entre ces deux villages depuis 1997 et surtout que Digato n’a jamais travaillé sur la rive gauche. Tout simplement pour faire plaisir à un homme qui rempli certainement ses poches. Comment comprendre un peuple ayant la loi de son côté, soit aussi persécuté au su et au vu de toutes les plus autorités du pays par un seul juge ? Les autorités du pays vont –ils laissé le juge Dramane Diarra affamer tout un village sans défense. A la lecture de l’ordonnance du 30 novembre 2011 du juge, on se rend compte que cela a été fait pour nuire aux habitants de Kola. Une façon d’empêcher de faire les récoltes car les champs demeurent dans cette zone. « Si le juge estime que son ordonnance est prise pour préserver la paix et la sécurité des deux villages, pourquoi il laisse les partisans de Fadjigui Doumbia de faire la surveillance avec leurs fusils traditionnels depuis le son ordonnance sur nos terres. Si c’est pour la sécurité, pourquoi il ne fait pas appel aux forces de l’ordre pour nous protéger car la loi nous a bien attribué ces terres. Cela veut dire qu’il y a deux poids deux mesures » déclare un habitant de Kola. Au moment où nous quittions Kola, nous avons reçu des informations de morcellement au lieu de délimitation dans les villages de Manambougou, de Baga, de Simidji, de Dongorona, de Kandian et Molobala, ordonnés par le juge Dramane Diarra sans ordonnance et sans géomètre agrée. Comme on le voit les masques commencent à tomber.
A suivre…..
Sadou Bocoum