Litige foncier à Ségou : Hamady Marcus Traoré sème le trouble avec un faux titre

    0

    Incorrigible usurpateur et provocateur sans scrupule, Hamady Marcus Traoré a procédé depuis plusieurs mois à l’occupation illicite de l’espace vert qui sépare la cour du CSCOM  et le fleuve pour servir d’animation nocturne et de vente de boissons alcoolisées. Toutes les tentatives de médiation pour dissuader le perturbateur ont été infructueuses. Autorités coutumières, collectif des femmes, autorités communales, tout le monde a mis du sien en saisissant même le tribunal et le Gouverneur pour l’expulser des lieux mais rien n’y fit. Alors qui gouverne à Ségou ?

    En effet, le Directeur régional de la santé de Ségou Dr Adama B. Diakité, à travers une correspondance de dénonciation pour occupation d’un espace réservé, a tout dévoilé au Gouverneur de la région de Ségou depuis le 25 mars 2016 dans les termes qui suivent.

    Dans le cadre de l’amélioration de la couverture sanitaire, le premier quartier de Ségou a bénéficié de l’appui financier de l’ONG INTERVIDA (EDUCO) pour la construction d’un CSCOM. L’espace réservé à cet effet est situé à l’EST de la Direction régionale de la Santé et à trente mètres du fleuve conformément aux recommandations de l’Urbanisme. Le CSCOM est fonctionnel depuis 2012 et offre des soins primaires à la population du quartier.

                Depuis trois mois, l’espace vert qui sépare la cour du CSCOM  et le fleuve est régulièrement occupé par un jeune pour servir d’animation nocturne et de vente de boissons alcoolisées. Toutes les tentatives de médiation pour dissuader l’intéressé ont été infructueuses.

                Le Collectif des femmes utilisatrices des services de santé nous a approchés ce jour 24 mars 2016 pour exprimer leur état d’âme.

                A titre d’information, les conditions de construction d’un Centre de Santé obéissent à certains principes pour le respect de l’intimité des utilisateurs parmi lesquels :

    – respecter une distance minimale des points d’animation ;

    – éviter les établissements qui émettent des bruits ou produisent des déchets, etc.

                L’utilisation de cet espace vert commence à avoir un effet néfaste sur la fréquentation de la maternité du CSCOM.

                En comptant sur votre intervention pour une solution durable à ce problème en vue de la tranquillité des agents de santé en général et des mères en particulier, veuillez recevoir Monsieur le Gouverneur, l’expression de ma très haute considération “.

    Qu’attend donc le Gouverneur pour asseoir son autorité et installer la quiétude ?

    Faux et usage du faux

    Cependant, Hamady Marcus Traoré n’est autre qu’un usurpateur de titre. Pour preuve, le 5 janvier 2016, le chef de Bureau des Domaines et du Cadastre de Ségou Hamady Diabaté, a saisi le Préfet du Cercle de Ségou en ces termes :

    A la date du 3 décembre 2015, en compagnie du Chef de la Division du Cadastre de Ségou et de Modibo Kane Sall, Secrétaire administratif du Comité de Développement du quartier de Bananissabacoro, j’ai effectué une visite de terrain pour constater de visu la présence de bornes de matérialisation de site sur la berge du fleuve Niger.

                Ainsi, j’ai cherché à contacter Hamady Marcus Traoré qui se prévaut d’un Permis d’Occuper qu’il a transformé en concession urbaine à usage d’habitation. Ensuite, j’ai rencontré le Chef de quartier de Bananissabacoro Sidi Mouctar Coulibaly qui fait valoir une décision d’attribution du Maire de Ségou pour les besoins du CSCOM.

                Cependant, après analyse minutieuse desdits documents et à la suite des renseignements fournis par le Chef du Bureau Spécialisé des Domaines et du Cadastre auprès de la Mairie de Ségou, il me revient de vous faire connaître que les documents dont se prévaut Amady Marcus Traoré n’ont pas de trace dans les registres de ladite Mairie.

                Outre cela, la concession urbaine à usage d’habitation dont il se prévaut ressemble à une falsification grotesque en ce sens que celle-ci est, en premier, attribué à une autre personne ; ce qui ne saurait être possible si réellement elle est la résultante du permis d’occuper qui ne porte autre nom que le sien “.

    Il faut souligner que par décision N°017/Csg du 12 mai 2006 (il y a 10 ans), le Maire de la Commune de Ségou  a attribué aux populations des quartiers de Bananissabacoro, Sokolakono, Missira, Mission catholique et Quartier Administratif une parcelle de 50 m x 40 à l’ouest de la mosquée de Bananissabacoro pour la construction d’un CSCOM. Ensuite le Maire de la Commune Urbaine de Ségou a adressé à Hamady Marcus Traoré la décision N°007/C.Sg du 11 janvier 2016 d’annulation de sa concession à usage d’habitation N°053 du 12/03/2014, Lot A-3 pour irrégularités graves.

    Et suite à une correspondance du 11 mars 2016 du Président du Comité de Développement du quartier de Bananissabacoro qui exprime l’inquiétude de sa population sur l’occupation de la parcelle qui est à côté de la berge du CSCOM de Bananissabacoro, parce que Hamady Marcus Traoré a commencé les travaux sur le site malgré l’annulation du permis de cette parcelle, le Maire de la Commune de Ségou a adressé une demande d’arrêt des travaux au Directeur régional de l’Urbanisme et de l’Habitat de Ségou.

    Au tribunal, Hamady Marcus Traoré a soutenu que la parcelle, objet du litige, lui a été attribuée par l’ancien maire Brehima Thiéro contre le paiement de la somme de sept millions de F CFA sans daigner lui en donner reçu. Le 2 mai 2016, l’ancien maire Brehima Thiéro par sommation interpellative a déclaré n’avoir pas reçu cette somme et n’avoir fait la connaissance de Hamady Marcus Traoré qu’en 2015 soit six ans après son mandat.

    En outre, si le permis d’occuper au nom de Hamady Marcus Traoré porte le cachet et la signature de M. Thiéro, alors qu’aucune trace de ce document ne figure dans les registres de cadastre tenus à la mairie, ce dernier atteste que les attributions étaient diligentées par les services techniques avec un suivi du rapproché du Bureau Communal et étaient enregistrées dans les livres du Service domanial de la mairie. Tout ce qui n’est pas consigné dans ce registre n’est pas du maire, a conclu M. Thiéro.

    Et le maire adjoint en charge des affaires domaniales à l’époque des faits, Nouhoum Diarra, affirme n’avoir aucune connaissance de l’attribution d’aucune parcelle à Hamady Marcus Traoré dans ledit Quartier, or les responsables de la mairie travaillaient de façon collégiale.

    Toujours, le 2 mai 2016 par sommation interpellative, le 2ème Adjoint en charge des affaires domaniales à la mairie Nyafingué Goïta affirme pour éclairer la religion du tribunal qu’après investigation il a constaté que le titre que détient Hamady Marcus Traoré est entaché d’irrégularité, le numéro du titre ne correspondant au numéro des titres de la zone.

    Bref, toutes les enquêtes ont prouvé que Hamady Marcus Traoré fait usage de faux aux fins d’animation nocturne et de vente de boissons alcoolisées au détriment de l’intimité et de la quiétude des patients du CSCOM.

    Y a-t-il à réfléchir par deux fois pour mettre hors d’état de nuire un tel délinquant foncier doublé de perturbateur de l’ordre public ? Un peu de respect pour les populations !

    Affaire à suivre !

    Mamadou DABO

    Commentaires via Facebook :