Litige Foncier à N’Goniko dans la commune de Baguinéda : Après la zone office du Niger, GDCM en route pour Baguinéda

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    Dans la commune de Baguinéda, rien ne va plus entre les villages de Dico et de N’goniko. Par la faute des spéculateurs fonciers, ces deux villages qui ont coexisté sans problème depuis la nuit des temps sont aujourd’hui en conflit ouvert. Nous avons été dans le village de N’Goniko pour voir les parcelles, qui sont à la base de ce litige entre les deux villages. En plus il y le champ du jeune Sory Diaby, qui vient d’acheter une parcelle, du coup il devient une victime collatérale d’un litige foncier qui ne devrait pas avoir lieu, mais malheureusement il y a des affrontements entre les populations du village de N’Goniko et les ”envahisseurs”.
    Cette affaire foncière s’est transformée en guerre entre les deux villages, c’est pourquoi le Mardi dernier tout le village de N’goniko s’était transporté au tribunal de Kati pour obtenir la libération de leurs proches.
    Des villageois qui sont pris en otage dans un conflit foncier dont ils ne maitrisent nullement les enjeux. Selon les témoins et les populations de N’Goniko que nous avons rencontré, l’affaire est née de la volonté de nouveaux acquéreurs de terres de Bamako qui veulent aujourd’hui avoir soit un champ, soit un domicile secondaire sur les terres fertiles de Baguinéda.
    ”Certains de nos concitoyens, qui ont pris goût à l’argent se sont aujourd’hui spécialisés dans des pratiques peu recommandables. C’est ce qui nous a amené sur ce terrain très glissant” a laissé entendre, Oumar Kané de N’Goniko. Certains pensent que tout le patrimoine foncier du village a été dilapidé et qu’aucune réserve foncière pour les générations futures n’est encore disponible.
    Le chef de village de N’Goniko, ne comprend pas pourquoi on a arrêté que les gens de son village, au nombre de trois tous des conseillers de N’Goniko, les responsables de la gendarmerie qui sont venus pour les arrêter, étaient accompagnés par des travailleurs du GDCM qui ne cessaient de répéter : ”Vous n’avez rien vu, c’est un homme puissant, qui arrive dans votre village et personne ne peut rien. Il a eu gain de cause à l’office du Niger, ce n’est pas ici que vous allez le bloquer”, nous a relaté les habitants lors de leur assemblée générale.
    Les trois personnes arrêtées à N’goniko, tous des cultivateurs, ont été mises  sous mandat de dépôt à la prison de Kati suite à une plainte du directeur général de Gdcm, Ousmane Keita pour ”disposition de biens d’autrui” ;
    Dans la zone, la tension est perceptible et les paysans, tous des chefs de famille sont obligés aujourd’hui de déserter leurs champs pour venir faire le guet soit à la gendarmerie de Baguinéda ou au tribunal de Kati pour un entretien avec le procureur de la République.
    C’est en voulant dépouiller le village de N’goniko de tout ce qu’il possède de plus précieux à savoir la terre que ce conflit existe aujourd’hui. Et malgré la rencontre des villages de Dico et N’goniko tenue le 12 Novembre 2012 à la sous-préfecture de Baguinéda autour du conflit qui les oppose, aucune entente n’a pu être trouvée.
    Le tribunal de première instance de Kati qui a été saisi par le chef de village de N’goniko, Tiècoura Doumbia a rendu un jugement le 7 Février 2011. Son verdict est on ne peut plus clair : le juge estime en effet que le demandeur à savoir le chef de village de N’goniko représentant ledit village est un possesseur de bonne foi.
    Qu’en revanche, le village de Dico contre lequel l’action en réclamation de parcelle est exercée n’a aucun titre à faire valoir et que dans ces conditions, le village de N’goniko qui possède la parcelle litigieuse  doit être maintenu dans son patrimoine et qu’il en est propriétaire. C’est sur la base de cette démonstration juridique et judiciaire que le président du tribunal de première instance de Kati, Mohamed Aly Badra Maïga” a ordonné aux ressortissants du village de Dico d’abandonner toute activité sur ladite parcelle¨.
    Un jugement qui a été superbement ignoré par le Directeur Général de Gdcm-Sa, Ousmane Keita. Suivant les traces de son patron, Modibo Keita qui n’a pas hésité un seul instant à emprisonner les jeunes du village pour installer son champ pilote dans la zone office du Niger, Ousmane Keita vient aussi d’en faire de même à N’goniko.
    La seule différence est qu’à Baguinéda, il crée un conflit frontalier entre deux villages qui peut les détruire et nuire aussi aux liens familiaux qui se sont tissés depuis des années. Quid de ce jeune entrepreneur, Sory Ibrahim Diaby dont le champ a été vandalisé alors qu’il est titulaire d’une parcelle de terrain d’une superficie initiale de 6 ha à Kasséla ?
    Dans son champ que nous avons visité sous l’œil vigilant des populations, Sory Ibrahima Diaby avait déjà procédé à la délimitation de ladite parcelle en implantant des bornes en béton aux différentes extrémités et des arbres. Et c’est au moment où il s’apprêtait à la viabiliser qu”il a été surpris de constater l’absence des bornes de délimitation.
    D’après les informations recueillies sur le terrain, ces bornes ont été enlevées par Ousmane Keita. Au moment des faits, cette personne qui prétend être le propriétaire de ladite parcelle ne détenait aucun titre de propriété.
    Mais curieusement, comme le Mali d’aujourd’hui est devenu un empire de faux, des titres provisoires en date des 26 et 27 mai 2011 ont été versés par ses soins dans le dossier d’enquête de la brigade de gendarmerie de Baguinéda.
    C’est la preuve que le Directeur général de GDCM-sa a usé du faux d’autant plus que le jugement qui a ordonné aux ressortissants du village de Dico d’abandonner toute activité sur ladite parcelle a été rendu le 25 février 2011.
    Faut-il rappeler que celui qui lui a vendu la parcelle est un ressortissant de Dico.
    Face à ce banditisme juridique, le jeune Sory Ibrahim Diaby qui a subi de sérieux dégâts ne compte pas en rester là. Il a officiellement introduit une plainte contre Ousmane Keita pour destruction du bien d’autrui auprès du parquet du tribunal de Kati.
    Une plainte qu’on tente aujourd’hui de bloquer par tous les moyens.
    Kassim TRAORE

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