Litige foncier à la cité sportive : Grand risque d’affrontement entre la population et un spéculateur foncier

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    Si les pouvoirs publics n’agissent pas à temps, on risque d’assister à une implosion sociale dans le paisible quartier de N’Tomikorobougou. En effet, un bras de fer oppose depuis quelques mois un agent de l’urbanisme se faisant appeler Zangan Koné à la population autour des berges du marigot traversant le quartier et qui avaient été de tout temps préservées par les résidents pour éviter tout risque d’inondation. Ce qui n’était pas de l’avis de Zangan Koné qui, contre toute attente, a brandi un titre foncier lui accordant tout droit de propriété sur les lieux. Le tribunal correctionnel de la CIII qui avait été saisi du dossier, avait confirmé l’agent urbaniste dans ses droits. La population de la cité sportive a interjeté appel auprès de la Cour d’appel et s’est dite déterminée à ne pas se laisser marcher sur les pieds et à défendre l’espace comme la prunelle de ses  yeux.

    En effet, l’espace objet du litige, a toujours fait l’objet de grandes sollicitations de la part de nombreuses personnes. Présentement, il existe même un titre foncier y afférent et qui a été produit par Zangan Koné, planton à la direction nationale de l’urbanisme, et de l’habitat.

    Un titre foncier dont la délivrance a fait l’effet d’une douche froide au sein de la population. Puisqu’on a vite fait de comprendre que l’agent de l’urbanisme ne pouvait s’offrir un tel titre qu’à l’issue d’une malversation.

    La population est d’autant plus confortée dans son analyse que ledit espace existe, depuis le morcellement de la zone en 1965 et n’avait jamais fait l’objet d’aucune main mise bien que tous les riverains aient les moyens de le faire. Est-il nécessaire de rappeler que sous la présidence d’Alpha Omar Konaré, l’espace avait fait l’objet de beaucoup de sollicitations.

    Les notables du quartier, aidés par des personnalités de la localité dont le général Sylla, se sont opposés à toute tentative d’occupation des lieux. Toutefois, après la disparition de ces derniers, Zangan Koné qui a toujours convoité la zone, a cru que  le moment était venu pour réaliser enfin son dessein. Il s’est arrangé pour se faire établir un titre foncier qu’il brandit chaque fois que le problème est posé. C’est fort de cela qu’il est allé déverser des matériaux de construction (graviers et sable) sur le site obstruant du coup la voie d’accès à la mosquée.

    La population dit avoir en son temps démarché Zangan Koné pour qu’il revienne sur sa décision. Il a refusé. Les jeunes du quartier ont dégagé la voie des matériaux de construction qui l’obstruaient. Suscitant au passage la colère de ce dernier. Qui porta plainte contre quatre personnes du quartier pour “atteinte aux biens immobiliers“.

    Il s’agit de l’ancien footballeur malien Cheickna Traoré dit Kolo national âgé de plus de 72 ans, Malamine Kanté, la cinquantaine révolue et agent de la mairie.

    S’y ajoutent Moussa Kanadjiguy, chef du village de Kanadjiguy la et âgé de 95 ans ainsi que Mohamed Dabo maintenancier. Il accusa ces personnes de l’avoir agressé.

    Au cours de la première audience qui s’était ouverte au mois de juin 2011, le tribunal correctionnel de la Commune III avait condamné les personnes citées à payer à Zangan Koné la somme de 200 000 FCFA comme frais de dommages et intérêts et à un emprisonnement de six mois avec sursis. Ce fut un tollé dans la salle pour les habitants de la cité sportive de N’Tominkorobougou convaincus que le droit n’a pas été dit. Ils ont interjeté appel auprès de la Cour d’appel de Bamako.

    Notons, par ailleurs, qu’une correspondance a adressé au maire du district de Bamako, au ministère de l’Administration territoriale et des collectivités locales, à celui du Logement, des affaires foncières et de l’urbanisme ainsi qu’au ministère de la Sécurité intérieure et de la protection civile.

    Dans cette correspondance, la population a mis en garde les pouvoirs publics contre le risque d’une occupation des lieux. La correspondance relève que “construire une maison à cet endroit serait bouchée la rue et constituerait un danger pour l’écosystème de la zone“.

    Aussi, pour préserver l’environnement et faire profiter les enfants, la population a soumis aux plus hautes autorités du pays l’autorisation d’aménager l’espace en jardin public avec aire de jeu pour les enfants. Aussi, il nous est revenu que le ministre Kafougouna Koné aurait fait la proposition d’un autre site à Zangan Koné mais qu’il aurait catégoriquement rejetée. C’est dire donc que nous sommes partis pour un affrontement entre les deux parties.

    A moins que les autorités n’interviennent  pour prendre toute leur responsabilité.

    Nous y reviendrons.

    Abdoulaye DIARRA

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    1 commentaire

    1. Dans un pays de l’arnachie une telle histoire n’est pas surprenante. Regard Bko on est entrain de tous vendre au mepris de tous plan urbaniste.

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