Plus d’un millier d’hectares de terre à Baroutourébougou, dans la commune rurale de Zan-Coulibaly Markacoungo, dans la région de Koulikoro, fait l’objet de vive tension et de controverses. S’érigeant en sentinelle, les populations, regroupées au sein d’une convention, exigent la restitution de leurs terres.
Les membres de la coalition des Associations pour Mali (APM) ont invité les journalistes à Baroutourébougou et à Fana, mardi 19 juillet 2016, afin qu’ils s’imprègnent des tenants et aboutissants du problème foncier de cette localité qui, à ce jour, a entrainé l’arrestation de 18 personnes, dont 5 en liberté provisoire. Le constat est que les populations des villages de la commune rurale de Zan-Coulibaly Markacoungo sont très remontées contre les autorités coutumières, administratives et municipales de leur localité. Ils estiment qu’il y a une véritable mafia autour de la vente de 1 000 hectares à Baroutourébougou. Les populations pensent que cette vente va entrainer leur déguerpissement de cette zone où elles mènent depuis toujours leurs activités pour subvénir à leurs besoins quotidiens.
Dans cette affaire, il ressort que le juge de Fana, Aboubacar Fofana, a procédé à l’arrestation de 18 personnes dont le procès tant entendu a été renvoyé pour la fin de ce mois.
Genèse d’un calvaire
A en croire les populations, tout a commencé par les magouilles orchestrées par les chefs des villages de Corocoura, Ouolodo et de Niamina qui ont vendu des parcelles à Baroutourébougou. Après avoir constaté la mise en place des bornes et le démarrage des travaux sur le terrain, les populations ont joué le rôle de sentinelle en enlevant ces bornes. C’est après ce geste que le juge Fofana a procédé à l’arrestation de 18 personnes. Mamadou Sangaré, cultivateur à Baroutourébougou, estime que cette affaire est une équation à plusieurs inconnus. Il dira qu’à ce jour, seulement 5 personnes ont bénéficié de la liberté provisoire après avoir payé un million huit cent mille (1 800 000 FCFA) comme caution. De son côté, Yacouba Traoré du village de N’Douatien se pose la question de savoir pourquoi les travaux continuent sur la parcelle litigieuse alors même que le Maire de la commune rurale de Zan-Coulibaly Markacoungo, Amara Diakité, avait instruit d’enlever les bornes au motif que la vente des parcelles n’était pas conclue selon les règles de l’art. En tout cas, les populations exigent la restitution de leurs terres et décident de porter plainte non seulement pour l’arrêt des travaux, mais aussi pour l’annulation de la vente desdites terres.
Ibrahim M.GUEYE