Mercredi 27 mars 2013, il était 06 heures du matin. Nous sommes à Kayes, première région administrative du Mali (situé à quelques 700 kilomètres de Bamako), précisément au grand marché de la ville. Des hommes et des femmes quittent leurs maisons en trombe. Ils se dirigent vers le grand marché.
Le marché est en flamme depuis trois heures du matin. Mais la plupart des Kayesiens ne l’ont appris que dans la matinée. La nouvelle s’est répandue dans la ville comme une trainée de poudre. Tout le monde veut assister à ce qui se passe. Des morceaux de basin, des pagnes wax, des hangars brulés. Voilà ce qu’il reste du marché de Kayes. Personne n’a pu donner des explications sur les causes du drame.
Certains parlent probablement de court-circuit d’électricité. D’autres parlent peut être d’individus mal intentionnés. Mêmes les sapeurs-pompiers trouvés sur place n’ont pas voulu s’exprimer sur la cause du drame. Dans les espaces de causerie, dans les boutiques, dans les rues le seul objet de débat c’est le marché incendié. Jusqu’à 14 heures le marché incendié est noir de monde.
Commerçants, d’autres locataires du marché ou de simples passants ne pouvaient assister qu’impuissants au drame. Le feu n’a presque rien épargné. Des machines à coudre, des articles en plastique, des bazins, et même des vivres…. Tout est parti en fumée. Certains pleuraient presque la perte de leurs articles consumés.
«Aujourd’hui c’est un mauvais jour pour nous. Le grand marché est tout ce qu’on a. Tout article important, c’est ici qu’on le trouve. Il faut peut-être des années pour le reconstruire», se lamente une vieille dame au milieu de la foule venue assister au drame.
L’incendie qui s’est déclaré dans la nuit de mardi à mercredi probablement aux environs de 03 heures du matin. Mais jusqu’à 17 heures le feu ne s’est pas complètement éteint. Tellement l’ampleur de l’incendie était grand des arbres aux flancs n’ont pas échappé au feu.
Pour l’heure aucune perte en vies humaines déplorée. Mais les pertes matérielles s’estiment à des centaines de millions de francs. Le troisième jour du drame des gendarmes et certaines autorités se sont rendus sur place pour constater l’ampleur des dégâts causés par l’incendie.
Fousseyni SISSOKO