L’homme est puissant. Trop puissant. Il peut licencier, sans droits ni indemnités, ses travailleurs. Il tient l’Inspection du Travail par les cordons de la bourse. Et la Justice, par le chéquier. Ses désirs sont, partout, des ordres. Décidément, Bah Makanguilé, PDG de la société de gardiennage AEROSEC, puisse que c’est de lui qu’il s’agit, a raison sur tout. Et sur tout le monde.
rnLa méthode « Makanguilé » est infaillible. Des années après, elle continue de faire recette dans notre pays où, l’Etat de Droit a cessé d’être un vain mot.
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rnLes licenciements arbitraires, sans droits ni indemnités, se poursuivent à l’AEROSEC. Sans que Mr Makanguilé ne puisse s’attirer les foudres du département de l’Emploi. Ou de l’Inspection du Travail. Partout, c’est le silence coupable.
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rnDes licenciements sans droits
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rnLe dernier licenciement à l’AEROSEC, concerne 12 travailleurs, engagés comme des Agents de sécurité aéroportuaire.
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rnAprès une année et 8 mois de dignes et loyaux services, ils continuent de courir après leurs droits. La plainte introduite par le collectif a fini en eau de boudin. L’Inspection du Travail appelé à la rescousse, a préféré garder la tête sous le sable. Toutes les portes ont été verrouillées par le tout-puissant PDG de l’AEROSEC, à coups de « feuilles ».
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rnDepuis le 1er mars 2009, les 12 travailleurs ont été embauchés sur la base d’un contrat de travail comme des Agents de sécurité sur le site de l’aéroport international de Bamako-Sénou. Sans droits. Avec un salaire mensuel de 62.000F CFA, l’inscription à l’INPS a toujours été un cauchemar pour les travailleurs. Pire, pendant les 20 mois de travail, les Agents étaient soumis à la jet noir. Mais aussi à des méthodes dignes de l’apartheid. Et le hic, c’est que les Agents travaillent 13 heures par jour de 19h à 8h du matin. Et cela, du lundi au samedi. Soit par semaine 78 heures de travail. Et ironie du sort, le dimanche est considéré comme le jour de repos. Et jusqu’à présent, cette situation est pareille pour tous les Agents Aéroportuaires de l’AEROSEC. Le flop est magistral et le revers cinglant.
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rnC’est dans ces conditions, que Bah Makanguilé, PDG de l’AEROSEC et non moins frère de l’ancien Président de la COCAN, Sory Ibrahima Makanguilé décide que les vigiles sur le site de l’aéroport, parallèlement, à leur service de 13 heures de travail par jour suivent une formation de 5 heures par jour dans le cadre du gardiennage ordinaire. Et cela, pour la mise à niveau et la mise à jour des Agents aux nouvelles normes de sécurités aéroportuaires. La suite est connue : les Agents marquent à cette volonté du PDG un niet catégorique. Avant d’asséner leurs quatre vérités. « Nous ne pouvons pas travailler 18 heures par jour », rétorquent-ils.
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rnDu coup, plus d’une trentaine sur les 91 Agents se retrouvent dans la ligne de mire de leur patron. Mais au bout du compte, une poignée d’Agents ont fini par faire les frais de leur « imprudence ».
rnAinsi, ce qui devrait arriver arriva. Les 12 vigiles, avec à leur tête le porte-parole Bengaly Diabaté sont mis sur la paille. Pour la simple déraison qu’ils ont osé dire tout haut ce que les autres pensent tout bas. Mieux, le PDG monsieur Makanguilé leur interdit l’accès à leur lieu de travail.
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rnComme si cela ne suffisait pas, les menaces du « Moro Naba » de l’AEROSEC, Bah Makanguilé, fusent à l’endroit des Agents. Sans discontinuer.
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rnMais, lors d’une récente sortie médiatique en date du 1er février dernier, Mankanguilé jure d’avoir financé à hauteur de 15 millions de francs CFA, la session de formation de ses Agents. Aussi, il ajoute : « à ma grande surprise, je me rends compte qu’à l’ouverture de la formation, plus de trente de mes 91 agents n’étaient pas là. Alors, j’ai écrit à leur porte-parole, Bengaly Diabaté pour qu’il me donne des explications. Chose que ce dernier a refusé ». Avant de conclure : « Conformément au code du travail, j’ai appliqué les textes pour les punir, à travers un redéploiement du personnel de l’aéroport vers la ville ».
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rnContrairement à ce que Mankaguilé appelle une permutation n’est d’autre qu’une mutation-sanction. Pire, il diminue, systématiquement, le salaire de ces Agents. De 62.000 francs CFA par mois celui-ci est passé à 40.000F. Comme par magie.
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rnPar ailleurs, le PDG de l’AEROSEC, clame à qui veut l’entendre qu’il n’a jamais dit à quelqu’un ni par écrit ni verbalement de partir de son Agence.
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rnFaut. Rétorquent les Agents qui défendent avec bec et ongle qu’ils ont toujours été empêchés par leur Direction, à chaque fois qu’ils tentent de regagner les postes. En colère, les travailleurs ont jugé nécessaire de jouer leur partition : porter l’affaire devant l’Inspection du Travail. Mais c’était, sans connaître l’appétit vorace des Inspecteurs en charge du dossier.
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rnLes autorités maliennes clochardisées par Makanguilé
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rnFace à ces multiples violations des droits de ses travailleurs, l’homme se la coule douce ; « Ne vous fatiguez pas. On est au Mali !», lancerait-il à ses Agents. Avant de conclure, mine de rien : « vous pouvez aller vous plaindre là où vous voulez ; aucun juge ne vous donnera raison, contre moi ! ».
rnC’est d’ailleurs ce qui explique le report du procès au niveau du tribunal du travail pour la deuxième fois consécutive. C’était, le 24 janvier dernier.
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rnDe toute évidence, Makanguilé sait de quoi il parle. Et les exemples sont légions.
rnJusqu’à présent, il retient le salaire du dernier mois des Agents licenciés. Mais aussi, tarde à remettre les pauvres travailleurs dans leurs droits. Et ce, en dépit d’un licenciement abusif et les textes en la matière.
rnDepuis, les dix commerciaux courent derrière leurs droits.
rnAlors question : Makanguilé peut-il continuer à défier les lois de la république, en toute impunité ?
rnNous y reviendrons !
rnJean pierre James
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