” Que les voleurs se le tiennent pour dit : nous les brûlerons désormais vifs “. Tel était le slogan des manifestants dans le quartier Badalabougou en Commune V, samedi dernier aux environs de 19 H. Fait marquant : ils ont choisi le commissariat de police du 4ème arrondissement comme principal interlocuteur.
Ils étaient environ trois centaines, tous des jeunes visiblement remontés contre les voleurs. A leur tête, un harangueur un peu plus adulte mais tout aussi en verve. ” Nous avions juste informé les policiers de notre décision de brûler désormais les voleurs qui auront la malchance d’être pris”, nous confie un manifestant. ” Nous en avions marre “, lance un autre. Selon toute évidence, les policiers ont pris bonne note de la menace. Ces gars ne plaisantaient pas
Après le commissariat de police, les marcheurs ont arpenté les rues du quartier pendant plus d’une heure sans se départir de leur mot d’ordre se résumant juste à la mise à prix de la tête des voleurs.
Renseignements pris sur place, les vols de motos de marque Jakarta en l’occurrence sont devenus très courants dans le quartier.
Et les principales victimes sont les jeunes. Les malfrats opèrent très souvent armés de pistolets et n’hésitent nullement à en faire usage contre les récalcitrants.
Le ” brûler vif ” plus connu sous l’appellation de ” l’article 320″ est une pratique datant des folles journées de Mars 1991. Un litre d’essence à 300 F CFA et une boîte d’allumette payée à 20 CFA d’où ” 320 “, faisaient vite l’affaire.
Avec la recrudescence de l’insécurité et les limites de nos forces de sécurité de nos jours, la question a tendance à revenir au goût du jour.
On déplore au moins une dizaine de cas de justice expéditive par le feu dans la capitale pour la seule année en cours.
B.S. Diarra