Les partants volontaires à la retraite: ‘’Nous allons porter plainte contre le gouvernement à Genève’’

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    Le bureau de la coordination des associations des partants volontaires à la retraite envisage de porter plainte contre le gouvernement de la République du Mali devant l’Organisation internationale du travail à Genève. Mais avant, il prépare une grande opération à partir de ce 18 juillet à travers un sit-in devant la représentation de la Banque mondiale à Bamako.

    Le 12 juillet dernier à la Bourse du travail, les partants volontaires à la retraite étaient dans tous leurs états au cours d’une assemblée générale. Les témoignages des uns et des autres étaient à la hauteur de la souffrance vécue par les salariés de l’Administration, victimes de la politique de dégraissement de la fonction publique initiée par le gouvernement sous la pression de la Banque mondiale. Depuis leur départ volontaire, ils réclament une somme évaluée à des milliards qui seraient tombés dans les caisses de l’Etat malien. Mais jamais reversés aux ayant-droits. D’où leur colère. Après des années de lutte et de revendications, rien de concret n’a été obtenu pour le moment. Pour faire aboutir leurs doléances, le bureau des partants volontaires à la retraite a saisi le président de la République, Amadou Toumani Touré, dont l’arbitrage est incessamment attendu.     
     
     ‘’Nous avons été piégés par la Banque mondiale. Tout le monde en a marre. Le gouvernement ne nous prend pas au sérieux. alors Il faut que nous nous prenions nous-mêmes au sérieux’’, a souligné un vieux visiblement déçu du traitement de leur dossier par le gouvernement. ‘’Pour éviter tout recours à la violence, il faut aller devant la justice qui peut contraindre le gouvernement à nous mettre dans nos droits. Nous portons plainte contre le gouvernement devant une institution judiciaire internationale pour avoir confisqué nos droits’’, a souligné un autre. ‘’Je prie le président ATT de ne pas nous amener à recourir à la violence. Compte tenu de notre âge, nous ne voulons plus avoir de problème’’, a déclaré un vieux retraité très en colère. Un autre très malade n’arrive pas à contenir sa colère : ‘’Si le bureau est élu par l’assemblée, je veux que cette dernière le mandate pour porter plainte contre le gouvernement. Rien ne doit nous empêcher de sortir le 18 juillet’’, a-t-il dit sans ambages.

    Vers un bras de fer ?
    ‘’ Ce qu’on n’a pas pu obtenir par la négociation, il n’est pas évident de l’avoir par la force’’ clame une partante volontaire à la retraire qui affirme avoir été injustement emprisonnée. Elle reste favorable à la négociation qui peut toujours porter fruits. L’envoi par le président ATT de son chef de cabinet et l’audience accordée par la première Dame, constituent des signes encourageants pour un début de solution.

    En attendant, les ‘’oubliés de la démocratie’’ comptent mener des actions. Ce 18 juillet, les militants de l’association des partants volontaires à la retraite comptent entamer un sit-in devant la représentation de la Banque mondiale à Bamako jusqu’à la satisfaction de leurs doléances.

     Certains privilégient la négociation avant toute démarche judiciaire. Car ils ne croient pas à l’aboutissement d’un processus judiciaire qui pourrait ne pas les trouver en vie. Mais pour d’autres, le temps de la négociation est largement dépassé avec son corollaire de fausses promesses.

     Il y a aussi une autre tendance qui estime qu’il faut une utilisation intelligente de deux options.

    D’ores et déjà, les délégués des partants volontaires ont rencontré à Dakar les responsables de la Rencontre africaine des droits de l’Homme (Radho), du très bouillonnant Aliou Tine. Sur leurs conseils, les mécontents envisagent de porter plainte contre le gouvernement devant l’Organisation internationale du travail à Genève.

    Par Ousmane Ballo

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