Les faits se sont déroulés au quartier Adéwi à Lomé. Les populations ont été alertées à la mi-journée du lundi 14 novembre dernier de la présence d’un nombre important des éléments des forces de sécurité qui défonçaient systématiquement toutes les portes du domicile privé du Consul honoraire de la République du Mali au Togo, Abdoulaye Bakary Diarrah. Accompagnés d’une dizaine de jeunes, les corps habillés ont fait sortir ensuite tous les effets du diplomate malien ainsi que ceux de certains locataires habitant une autre maison voisine qui serait également la propriété de Monsieur Bakary Diarrah. Tout ceci passait en l’absence des propriétaires de lieux qui seraient en mission au Mali.
Selon le procès verbal d’expulsion établi par l’huissier de justice, Me Félix Ligbezim à la fin de cette opération et dont notre rédaction a reçu copie, cette expulsion fait suite à un arrêt rendu par le Tribunal de Première Instance de Première Classe de Lomé le 27 mai 2011 sur une requête du Col. Assih Agoussoyè à qui la maison aurait été vendue. L’auteur de cette vente serait l’ex-femme du Consul, la nommée Samb Mame.
Les faits
M. Abdoulaye Bakary Diarrah, un jeune cadre trentenaire était venu s’installer au Togo après ses études en Chine dans les années 90 pour ses activités commerciales. Ce n’est que par la suite qu’il deviendra Consul honoraire de la République du Mali au Togo en 2002. C’est à Lomé qu’il a fait la connaissance de la jeune dame Samb Mame. Les deux sont restés ensemble plus d’une dizaine d’année sans faire d’enfant avant d’être séparés pour une affaire d’infidélité sur laquelle nous reviendrons certainement.
Selon les témoignages, Mme Samb Mame avait quitté le domicile conjugal alors que son conjoint était absent du territoire. En partant, elle avait emporté le titre foncier de la maison achetée par le Consul Abdoulaye Bakary Diarrah en 1997 chez un certain Ocloo Kodjo Antoine et reconstruit en 1998.
« Quand elle était partie avec le titre foncier, le Consul m’envoyait souvent chez elle pour le retirer puisque les deux ne s’entendaient plus. Elle a même fini par accepter de remettre le titre puisque le Consul avait finalement promis l’aider avec quatre millions pour qu’elle puisse démarrer un commerce. Mais quand elle s’est rendue compte que le Consul a fait venir à Lomé une femme qui lui a fait des enfants, elle a changé de position. D’abord, elle est venue faire du désordre à la maison en cassant certaines ampoules qui éclairaient la devanture. Ensuite, elle a juré ne jamais rendre le titre foncier qui était jusque-là au nom de monsieur Ocloo. C’est dans la foulée de cette affaire que le Colonel Assih avait signifié au Consul que la maison lui a été vendue à 45 millions de francs CFA », a témoigné Deglé Messan assistant du Consul.
Ainsi donc, le Consul qui ignorait les raisons pour lesquelles sa maison pourra être vendue sans son accord et qui ne comprenait rien à la situation, a saisi la justice togolaise. Mais connaissant bien la double face de la justice togolaise, le droit n’a pas été dit. Bénéficiant du soutien de certains hauts gradés et surtout d’une dame proche du chef de l’Etat dont nous taisons pour l’instant le nom, la justice a tranché l’affaire maladroitement au profit de Mme Samb Mame et de son « complice », le Col. Assih.
Et bien qu’il ait interjeté appel et que l’affaire est toujours pendante au niveau du Tribunal, la Sénégalaise et le Colonel ont profité de l’absence du Consul pour saisir un huissier afin de mettre dehors les effets de celui qui a construit la maison.
Fait curieux et remarquable, sur le procès-verbal d’expulsion, il a été écrit : « Seuls les suivants appartenant à la dame Diarrah ont été gardés dans les lieux. Il s’agit : au salon au rez-de-chaussée. Un salon en tissu composé d’un canapé et 4 fauteuils et une table centrale. -une table en bois -3 armoires en bois traité…. ». Même si ces effets appartenaient vraiment à la dame Samb Mame, pourquoi les garder dans l’immeuble quand on sait que toute la maison a été vendue au Colonel Assih. « Ce simple fait illustre très bien qu’il y a une complicité entre le Colonel et la Sénégalaise dans cette affaire », a fait remarqué un habitant du quartier.
Mais selon toujours, l’assistant du Consul Deglé Messan, avant de quitter la maison, Mme Samb Mame avait ramassé tous ses effets : « Même tous ce que les policiers n’ont pas fait sortir et que la dame a demandé de garder appartiennent au Consul. Elle veut tout simplement les garder par force parce que ce sont des meubles de valeur. Elle autre n’a plus rien dans cette maison. »
Ainsi donc depuis lundi, les effets de monsieur Abdoulaye Bakary Diarrah, ont été laissés à l’air libre devant son domicile privé au quartier Adéwi juste à côté de « Dreams Hôtel ». Heureusement que depuis lors, il n’a pas plu à Lomé sinon ce serait la catastrophe.
Etant donné que l’affaire est toujours pendante au niveau du Tribunal de Lomé, c’est le moment ou jamais pour la Justice togolaise de se rattraper en disant clairement le droit. Autrement, la reforme de la justice tant clamée ne sera qu’un vœu pieux. Nous reviendrons sur la vraie face de la dame Mame Samb ainsi que les vautours qui planent au-dessus de ce dossier.
Source: icilome.com
Olivier GLAKPE – 11/19/2011