Les Coups de la vie ‘’ Pendant 8 ans, je me suis fait voler par ma propre femme, mon oncle et ma cousine ‘’

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    « Nos ennemis ne sont forcement pas ceux que nous croyons être, encore moins ceux avec qui nous ne partageons aucun point de ressemblance ou de convergence. Les vrais ennemis sont partout. Certains mêmes soutiendront qu’ils sont parmi nos amis ou ceux que nous aimons le plus.  Dans cette histoire réelle, inspirée de l’ouvrage d’Anzata Ouattara, l’auteur nous explique à la fois son histoire mais nous interpelle tous surtout les hommes d’affaires sur ce fameux adage qui dit : la confiance n’exclut pas le contrôle. Dans un monde dans lequel l’argent et le pouvoir ont pris le dessus sur toutes nos valeurs, Seul le bon Dieu peut nous préserver de certains maux… ». 

     ‘’ Très tôt au village, j’ai perdu mon père. J’avais à peine 4 ans. Mon oncle m’a recueilli chez lui et c’est d’ailleurs lui qui a guidé mes premiers pas. Mon oncle était très bon. Il avait 6 enfants, mais jamais, je n’avais senti de différence entre nous. Lorsque j’ai eu l’âge de comprendre les choses, mon oncle m’a expliqué que ma mère m’avait abandonné à mon père dès le lendemain de ma naissance. Elle lui en voulait, car il vivait avec une autre. C’est donc ma belle-mère qui prit soin de moi jusqu’à l’âge de deux ans. Malheureusement, elle est morte avant mon père des suites d’une courte maladie. Ma vraie mère n’est plus jamais réapparue. C’est donc mon oncle que j’ai toujours considéré comme mon père. Jamais, je ne lui ai causé de tort. Je ne faisais rien qui pouvait le mettre hors de lui. Je le respectais et je suivais à la lettre tous ses conseils. Je m’investissais à fond dans mes études et mon oncle en était fier. J’ai fait un parcours scolaire sans faute. Lorsque j’ai eu le Bac, mon oncle m’a aidé à aller en Europe. Il me soutenait tellement que même ses propres enfants en étaient jaloux. Souvent, pour me taquiner, ils me disaient que j’étais le ‘’chouchou’’ de leur papa. Et mon père leur rappelait très souvent que j’étais orphelin, une excellente raison pour ne pas que je sois triste. En Europe, les choses n’ont pas été très dures. J’avais pour tuteur un ami de mon oncle qui était aussi gentil. Je suis resté cinq mois chez lui, le temps pour moi de me prendre en charge. En Europe, je poursuivais mes études la journée et je travaillais dans un magasin à mi-temps. Je gagnais bien ma vie. J’arrivais même à envoyer de l’argent à mon oncle  qui avait tant fait pour moi. J’ai passé sept ans en Europe. J’ai même vécu maritalement avec une Blanche. Malheureusement, ça n’a pas marché. J’ai donc sollicité mon oncle pour qu’il me trouve une femme de chez nous.

    Heureux et fier de la démarche que je lui avais confiée, mon oncle m’a proposé une de ses filles. Je la connaissais bien, mais lorsque je partais en France, elle avait environ treize ans. J’ai vu cette dernière naître. Je la voyais comme ma sœur. Je voulais une femme c’est vrai ! Mais je n’imaginais pas que mon oncle me trouverait une femme dans la maison, je n’y avais pas songé. J’ai accepté, car ce serait un affront de refuser quelque chose à mon bienfaiteur. La jeune fille était en 2ème année d’université. Lorsque je suis rentré au pays, elle était devenue une très belle femme. J’étais rentré définitivement au pays pour investir. Dès mon arrivée, j’ai monté une société d’import-export, une agence immobilière et construit des maisons. Mes affaires n’ont pas mis du temps à prospérer. Ma femme (la fille de mon oncle) et moi étions très amoureux. Elle gérait l’agence immobilière. Elle m’a même donné à la première année, une belle petite fille. Les affaires me prenaient beaucoup de temps. J’étais tout le temps en voyage car j’avais des partenaires européens. Pour la gestion des biens, j’avais besoin de quelqu’un de en qui j’avais confiance. Ma femme m’a conseillé de prendre sa cousine qui était la nièce de sa mère (ma tante). Cette dernière n’avait aucun diplôme, mais je l’ai quand même prise pour faire plaisir à mon épouse qui me comblait chaque jour davantage. Elle faisait les comptes avant de rentrer à la maison le soir. Dès 8 heures, elle était au travail. Celui qui assurait l’intérim n’avait pas droit à la caisse. Mon bureau avait une certaine notoriété, ce qui fait qu’il ne désemplissait pas. Tous les week-ends, elle me faisait les comptes par rapport aux entrées et aux sorties d’argent. J’ai toujours été satisfait de sa gestion. Jamais je n’ai douté d’elle et je l’appréciais beaucoup. Ma femme venait de me donner mon troisième bébé lorsque mon oncle  est venu nous voir du village où il avait décidé de vivre depuis un certain moment. Toutes ses visites chez nous étaient de grands moments de joie. Il venait tous les mois pour ses visites médicales. En tout cas, je prenais bien soin de lui. Je lui avais construit une maison au village et chaque mois, il avait une enveloppe assez consistante pour ses besoins. Je veillais à ce qu’il ne manque de rien. Je réglais même toutes les factures. L’année d’avant, il m’avait sollicité pour l’achat d’une bâchée pour sa plantation. Et je l’avais satisfait. Franchement, je pensais que je lui rendais très bien sa générosité d’antan. Il avait été un père pour moi et j’en étais conscient. Mais j’ai été très déçu de lui depuis que j’ai appris certaines choses. Ma gestionnaire étant malade, j’ai pris moi-même la gestion des affaires qui commençaient à tourner au ralenti. Des pertes financières se faisaient enregistrer. Quand j’ai fait la remarque à ma cousine, la gestionnaire, elle m’a raconté qu’elle l’avait aussi remarqué et qu’elle soupçonnait Deux de nos jeunes salariés chargés de la vente. Aussitôt, ces derniers furent licenciés à sa demande.

    Je suis un matin rentré dans les données de son ordinateur pour des vérifications et ma grande surprise, j’ai découvert des anomalies flagrantes. Elle retirait tous les jours 50 000 F de la caisse et ce, pendant les 8 années que je l’avais embauchée. C’est en tout 1 500 000 par mois, soit 18 millions l’année que je perdais. Durant les 8 ans qu’elle travaillait chez moi, elle m’a volé 144 millions. J’ai même licencié deux jeunes injustement.

     

     La découverte de ce vol me choqua énormément. Je voulais en être sûr avant d’en parler à mon épouse. Dès qu’elle a repris le service, j’ai suivi ses comptes pendant deux semaines et c’était pareil. Elle retirait tout cet argent alors qu’elle était bien payée. Quand je lui ai fait comprendre que j’avais découvert son manège, elle s’est mise à me supplier que c’était sur ordre de ma femme et de mon oncle. Avant qu’elle ne soit même embauchée, c’était la condition. Elle devait donner 20 000 F à ma femme et 20 000 F à mon beau-père et elle-même gardait 10 000 F. Elle a ajouté que mon oncle lui avait ordonné de le faire, car c’est lui qui m’avait inscrit à l’école. J’aimais beaucoup mon oncle, mais je n’étais pas d’accord de cette manière de voir les choses. Pourquoi voler alors que je lui donnais sans compter et dès qu’il en manifestait le besoin. Et savoir que mon épouse le savait et le cautionnait m’a beaucoup déçu. La dame m’a même montré les carnets d’épargne dans lesquels elle versait tous les jours l’argent de mon oncle et de ma femme. Et lorsque mon oncle venait tous les mois, c’était aussi pour retirer son argent. La déception fut tellement grande que je n’en ai pas parlé à mon épouse. Je n’ai pas non plus renvoyé la demoiselle pour ne pas créer des problèmes de famille. Je l’ai retiré tout simplement la gestion des affaires et je l’ai mise à l’accueil. Je suppose qu’elle a dû faire un compte rendu fidèle à ma femme aussi bien qu’à mon oncle, puisqu’elle n’a plus la possibilité de leur donner 20 000 f comme avant. J’ai mis un comptable dans l’agence immobilière en lieu et place de mon épouse. Cela m’a rendu méfiant et très égoïste. En tout cas, mon oncle et ma femme ont fortement chuté dans mon estime. Ce n’est pas le fait qu’ils aient pris de l’argent qui m’écœure, c’est cette impression d’avoir été trahi. C’est vrai que je dois beaucoup à mon oncle, mais est-ce que cela lui donne le droit de me voler ?

    Depuis lors, je suis devenu persona non grata dans ma propre famille. Mon oncle me traite de toutes sortes de personne. Mes relations avec ma femme en pâtissent. Je n’ai cependant pas sevré mon oncle, ni ma femme de l’argent que je leur offrais chaque mois et à chaque besoin. Malgré tout cela, je fais l’objet de rancunes  aussi bien auprès de mon oncle que de ma femme. Je me demande souvent si ma réaction a été bonne ou pas. La situation que je vis me pousse à me remettre en cause d’où ma volonté de partager l’histoire. En voulant faire du bien, je me suis créé des ennuis. Finalement, je me demande s’il est nécessaire de faire du bien ‘’.


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