Un gang se faisant passer pour des agents de la Sécurité d’Etat pour rançonner de paisibles citoyens a été démasqué mardi 5 août par la direction générale de la Sécurité d’Etat. Son démantèlement est intervenu alors qu’il s’apprêtait à soutirer la somme de trois millions FCFA à un promoteur d’établissement privé.
Le réseau de malfrats, composé du sergent-chef de police Badara Alou Koureïchi de la compagnie de circulation routière (CCR), de l’homme d’affaires Jean Daou et d’un exploitant de sable répondant au nom de Baba Bouaré, avait savamment préparé son coup.
Ainsi, profitant de l’ouverture par le ministère de l’Education nationale d’une procédure judiciaire contre certains promoteurs d’établissements privés et des enseignants, les malfrats en question ont monté des dossiers contre certains d’entre eux afin de pouvoir les arnaquer.
Pour ce faire, Jean Daou, multirécidiviste de son état, envoie Baba Bouaré cueillir des renseignements sur les promoteurs d’écoles privées dont un certain Alou Coulibaly, promoteur de l’école ” Mafa “ sise à Yirimadio.
L’exploitant de sable, reconverti en agent de renseignements, dit avoir des informations selon lesquelles le promoteur de cet établissement serait lié à l’affaire de l’informaticien du département de l’Education actuellement en détention et accusé d’avoir affecté des effectifs fictifs à certains établissements privés du pays. Et que le promoteur de l’école ” Mafa ” s’apprêterait à s’enfuir pour échapper à la justice malienne. L’exploitant de sable Baba Bouaré s’arrangea même pour avoir le numéro de téléphone du promoteur de l’école qu’il communiqua à ses deux complices Jean Daou et le sergent-chef de police Badara Alou Koureïchi. Ces derniers téléphonèrent aussitôt à Alou Coulibaly en se faisant passer pour des agents de la Sécurité d’Etat et l’informèrent qu’une procédure d’enquête le concernant est désormais ouverte. Ils lui firent savoir qu’ils peuvent lui éviter la prison en échange du versement d’une somme de trois millions FCFA.
Cette nouvelle prit de court le promoteur d’école qui insista davantage auprès de ces faux agents pour savoir la nature de sa faute. Ceux-ci le pressèrent de coopérer sous peine de l’arrêter d’ici à vendredi prochain. Avant de lui raccrocher le téléphone au nez pour l’empêcher d’en savoir plus.
Alou Coulibaly, convaincu qu’il n’a jamais trempé dans l’affaire décrite par les faux agents, se confia à un responsable de la Sécurité d’Etat pour savoir si les supposés enquêteurs sont bien issus de ce service. Après vérification, il s’est avéré que la Sécurité d’Etat n’a pas ouvert de telle enquête et que les faux agents n’émargent aux services de renseignements. Alou Coulibaly, comme cela se doit en pareille circonstance, prit contact avec les malfrats pour les inviter à négocier. Il donna donc rendez-vous au niveau de la Tour d’Afrique à ces escrocs qui ignoraient que le promoteur d’école avait pris contact avec la Sécurité d’Etat. Une fois sur place, ils se feront cueillir par de vrais agents de ce service.
Une procédure judiciaire pour escroquerie, faux et usurpation d’identité et de fonction, a été engagée contre les trois escrocs par Alou Coulibaly. En plus de cette plainte, la Direction générale de la Sécurité d’État, a elle aussi, déposé une plainte contre eux. La question est de savoir s’ils en étaient à leur coup d’essai ou s’ils ont déjà soutiré de l’argent à plusieurs promoteurs d’écoles privées en cette période où ils font l’objet d’une traque judiciaire après les fraudes décelées lors des examens du DEF et du Bac 2014.
Abdoulaye Diarra