Le lundi 15 août 2011, en quittant mon village Kéniéroba dans la commune de Bancoumanan, arrivé à Sébénikoro vers 10 heures, la Sotrama dans laquelle je me trouvais s’arrêta pour prendre des clients. Et je vois le Ministre Ahmed Diané Séméga qui rentre dans le véhicule. Ça m’a dépassé qu’un Ministre de son envergure, qui est membre du gouvernement depuis 2002, rentre dans une Sotrama comme un paisible citoyen de mon rang.
Il a salué les passagers tranquillement et s’est assis à sa place. Arrivé au niveau du cinéma Vox, il est descendu de la Sotrama, et a payé le transport de tous les passagers. J’étais surpris et perplexe par ce comportement citoyen, parce qu’un Ministre a une grosse voiture noire, un garde du corps et un chauffeur. Comment se fait-il qu’il laisse ce luxe pour monter dans une Sotrama ?
Je suis alors descendu et j’ai couru après lui. Je lui ai demandé : Pourquoi avez-vous pris la Sotrama, Monsieur le Ministre ? Il s’est retourné, m’a regardé dans les yeux, a mis gentiment ses mains sur mon épaule et m’a dit : « Tout simplement, parce que je suis le Ministre des transports et je dois chercher à connaître les difficultés des passagers des Sotrama. »
Depuis lors, cet homme m’a émerveillé par cet exemple si simple. A cause de son geste de ce lundi 15 août 2011, j’ai décidé de venir avec lui au PDES. Parce que dans notre pays, les Ministres et grands responsables se mettant rapidement en marge du citoyen. Je suis venu au PDES, parce que je me suis demandé parmi tous les responsables des grands partis de la place, je ne trouverais personne qui a pris une Sotrama, ne serait-ce qu’au cours des 5 dernières années.
Un Ministre de la République du Mali dans une Sotrama ? Aujourd’hui, encore quand je suis avec mes élèves ou mes amis au grin, je leur dis oui, il en existe encore dans notre pays des fils qui n’oublient pas d’où ils viennent, des fils qui ne nous regardent pas d’en haut, des fils qui font réellement le boulot qu’on leur confie. Et ça, c’est très important pour le présent et l’avenir de notre pays qui a besoin que des exemples viennent d’en haut pour cultiver le mérite et la compétence.
Bourama Kéïta,
Enseignant à Kayes,
Commune de Kolumbene,
Village de Kabaté