Courant 2007, une dame du nom de Mama Soucko, petite sœur de la victime, Nouhomn Konaté, saisissait la Brigade territoriale de Sangarébougou d’une plainte contre Maïmouna Keita et Daouda Diarra pour assassinat de son grand frère et complicité.
Des faits, il ressort que le matin de l’assassinat de la victime, son épouse, Maïmouna Keita, était allée informer Djibril Tangara, dont le domicile est séparé du sien par un mur, du décès de son mari. Ce dernier communiqua à son tour la triste nouvelle au mari de Mama Soucko. Aussitôt informée, celle-ci s’est rendue chez Maïmouna pour connaitre les circonstances de la mort de son grand frère.
Maïmouna Konaté soutiendra que son mari, sorti chercher des médicaments, s’était fait assassiner par des vagabonds. Les deux dames se rendirent sur les lieux. Mama Soucko fut étonnée de voir le corps de son grand frère à cet endroit, car, il n’était pas dans les habitudes du défunt de se rendre dans ce lieu.
A l’enquête préliminaire, Daouda Diarra et Maimouna Keita reconnurent les faits. A la barre, Maimouna n’a pas comparu. Interrogé par les magistrats et les assesseurs, Daouda Diarra a expliqué: «je suis un féticheur résident à Dialakorodji. Un jour, très tôt le matin, je suis sorti pour aller sous un anacardier (Somo). Subitement, Nouhoum Konaté, muni d’une hache, se rua sur moi, en disant qu’il allait me tuer. Il s’en est suivi une bagarre entre nous. Nous sommes tombés, la hache lui a échappé et j’ai été le premier à la récupérer. En tombant, j’ai même été blessé. Quelques instants plus tard, je vis Nouhoum s’écrouler à terre, en saignant, et finir par succomber».
A la question de la Cour «pourquoi Nouhoum s’est-il attaqué à vous?», Daouda Diarra a répondu qu’il existait une «affaire de femme» entre eux. Il affirmera même avoir eu 2 enfants avec Maïmouna Kéita, avec qui il entretenait une relation amoureuse en cachette. Il ajoutera que Maïmouna Kéita était avec lui parce que son mari n’était pas fonctionnel sexuellement parlant.
Dans son réquisitoire, le Ministère public, représenté par Santigui Traoré, Substitut à la Cour d’Appel de Bamako, a soutenu que Daouda avait tout d’abord dit au magistrat instructeur que la victime voulait le tuer et que c’était pour cela qu’il avait réagi, lui donnant la mort. Selon le Substitut du procureur, les dispositions des articles 199 et 24 du code pénal sont applicables contre l’accusé et sa complice, car, l’assassinat de Nouhoum était projeté.
Pour l’avocat dela défense, Me Diawoye Sidibé, les faits sont clairs, car il y a eu mort d’homme. Mais, selon lui, la qualification d’assassinat n’est pas fondée, car il n’y avait eu ni préméditation ni guet apens dans les circonstances de la mort de Nouhoum Konaté. Il a donc demandé de requalifier les faits en meurtre.
Il n’a pas été suivi par la Cour, qui a déclaré les accusés coupables d’assassinat et complicité d’assassinat, en leur a refusant le bénéfice des circonstances atténuantes. Dans ses réquisitions, le Ministère public a requis la peine de mort.
La Cour, présidée par Ahmadoun Banahari, a condamné Daouda dit Moustapha Diarra à la peine de mort, incarcéré depuis 2007. Par contumace, elle infligera à Maïmouna Keita à la même peine.
Adama Bamba