Rien ne va plus entre le directeur du laboratoire central vétérinaire Saïdou Tembély et les travailleurs. Face aux nombreux problèmes que connaît aujourd’hui le LCV, les travailleurs de cette boîte réclament le départ immédiat du directeur et tout son staff.
Népotisme, clientélisme, vétusté des matériels, gestion opaque des fonds alloués par l’Etat au LCV dans le cadre des recherches voilà entre autres des maux qui minent aujourd’hui notre laboratoire central vétérinaire par la faute du seul directeur Saïdou Tembély. Face à cette situation qui risque de compromettre l’avenir même du LCV, les travailleurs haussent le ton et réclament le départ immédiat du directeur et tout son staff, seule condition pour envisager sereinement le repositionnement de l’institution et l’atteinte des objectifs assignés. Dans ce vaste mouvement de protestation contre le directeur, les travailleurs estiment qu’il est grand temps pour eux de prendre leur courage à deux mains s’ils ne veulent pas connaître le même sort que l’HUICOMA. C’est pour quoi, ils ne demandent autre que le départ pur et simple du directeur et tout son staff. C’est à partir de ce labo que nous nourrissons nos familles et si ce labo ferme aujourd’hui que allons nous devenir s’interroge un travailleur. Malgré cette contestation contre lui, le directeur essaie de jouer au plus malin en divisant les travailleurs pour mieux régner. Pour cela, il appelle certains dans son bureau et leur faire des propositions. Mais les contestateurs n’entendent pas baisser les bras.
Par ailleurs, piétiné par le directeur avec un état de dégradation très avancé, le LCV n’est plus que l’ombre de lui-même. En effet, autrefois sollicité pour sa capacité de production très élevée en terme de vaccin et de recherche, aujourd’hui le LCV manque cruellement de matériels de travail. Outils informatiques inexistants, pas de connexion, les appareils d’analyse dépassés, gestion des fonds décriée, manque d’alcool ni de papier, bref tout est arrêté au LCV. La seule activité qui reste dans cette boîte maintenant pour les travailleurs c’est de prendre du thé depuis le matin jusqu’à la descende. Malgré tout, le directeur nie l’existence de problèmes au sein de sa boîte et crie partout où il passe que tout va bien. Pire encore, des informations, il ressort que chaque année l’Etat donne 60 millions de nos francs au LCV dans le cadre des recherches depuis 2006. Et ça fait 6 ans maintenant que cette subvention estimée à 360 millions tombe et le directeur s’en accapare tout seul, pas de compte rendu ni au collège scientifique principal bénéficiaire de cet argent ni à personne d’autre. Seul maître à bord, le puissant directeur serait appuyé par une main invisible car trois ministres ont tenté de lui faire partir mais en vain nous confie une source.
C’est dans ce cadre que les travailleurs mécontents ont avec leur comité syndical décidé de prendre le taureau par les cornes. En effet, un préavis de grève de 24 heures qui date du 23 novembre 2011 a été adressé au ministre du travail et de la fonction publique conformément à la loi N°87/47-ANRM du 10 août 1987 régissant l’exercice du droit de grève en république du Mali. Une copie de ce même préavis de grève a été aussi adressée à l’UNTM, au SYNAPRO, à la section syndicale de l’élevage et de la pêche, au ministère de l’élevage et de la pêche, au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et à la direction du LCV. Dans ce préavis de grève, le comité syndical évoque plusieurs difficultés auxquelles le LVC est confronté notamment la rupture récurrente des vaccins due à l’incapacité de la direction du LCV à mettre en place un système d’approvisionnement stable en matériels et intrants de production. En vue d’empêcher la grève, une commission de conciliation formée des anciens du LCV a été mise en place pour trouver un terrain d’entente mais… Finalement la grève de 24 heures du mercredi 7 décembre 2011 a été décrétée et observée par les travailleurs. C’est pour faire le point de cette journée de grève et envisager d’autres actions à entreprendre dans les jours à venir que les travailleurs ont tenu une assemblée générale le vendredi dernier dans la salle de conférences du LCV. C’était sous la présidence du secrétaire général du syndicat Moussa Sissoko en présence de plusieurs autres travailleurs du LCV notamment le président du collège scientifique du LCV Dr. Boubacar Bass. Après avoir exprimé leur ras-le bol, les travailleurs à l’unanimité ont décidé de poursuivre leur mouvement de contestation jusqu’au bout. Pour ce la, ils envisagent de projeter dans un bref délai une grève de 48 heures. Au cas ou les revendications ne seront pas satisfaites, ils vont décréter une autre grève de 72 heures et après une grève illimitée pour avoir gain de cause déclarent les contestateurs. Il n’y a plus question pour nous de reculer ajoutent-ils. Pourtant, le comité syndical par la voix de leur secrétaire général Moussa Sissoko avait souligné la dégradation du climat de travail à Diallo Maleine Bah lorsqu’elle était ministre de l’élevage et de la pêche lors de la 25ème et la 26ème session du conseil d’administration du LCV. Mais rien n’a changé. Rappelons que ce mouvement de contestation est mené par des signataires d’une pétition évalués à 102 personnes tous travailleurs du LCV.
Par Zakariyaou Fomba