Le calvaire des filles-mères

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    Faute d’information  suffisante sur la vie sexuelle, nombreuses sont les jeunes qui, par méconnaissance, se retrouvent  enceintes avant de devenir des filles-mères abandonnées à leur triste sort. 

     

    De nos jours, beaucoup de jeunes gens pensent que faire un enfant, fait d’eux un père ou une mère. Alors que, c’est le fait de remplir ses obligations parentales qui fait un parent. Le désengagement des parents vis-à-vis de leurs enfants nous a conduit à ce désastre auquel nombre de nos familles sont confrontées. A l’origine de ce drame humain de nos jours, l’irresponsabilité des parents, qui pour la plus part des cas se cachent derrière les tabous sociaux pour établir avec leurs progénitures des séances d’échanges et de formation sur  la sexualité. Les  filles sont abandonnées à leur sort par leurs parents. En conséquence, elles ne reçoivent aucune éducation sur la vie sexuelle. Actuellement, les feuilletons télévisés qui nous viennent d’autres réalités sociologiques sont devenus les sources d’inspiration de beaucoup d’adolescentes. Or, une  telle mutation sociale est un couteau à double tranchant. Selon certains témoignages recueillis auprès des téléspectateurs, la plus part des filles deviennent mère à cause des influences extérieures qu’elles subissent du fait de la diffusion de ces feuilletons à la télévision. Puisqu’elles sont tentées de reproduire tout ce qu’elles voient à la télé. Or, chaque société à ses propres règles de fonctionnement.

     

     

    Avant, dans nos sociétés, l’éducation sexuelle se faisait à l’intérieur des groupes d’âge. Généralement, c’était au cours des périodes de retraite. Celle-ci était organisée selon les périodes d’initiation à la faveur des cérémonies de circoncision pour les garçons et d’excision pour les filles. Et, c’était des adultes auxquels le groupe est confié qui s’occupaient de la formation. Pendant la retraite, les enfants (filles ou garçons) sont préparés pour la vie future. Mais, sous l’influence de la culture occidentale, née du choc des cultures à la faveur de la colonisation, cette forme d’éducation a laissé la place à l’école moderne française. Or celle-ci ignore des pans entiers de notre culture.

     

     

    Ignorant donc de la sexualité, de surcroît le contrôle de leur cycle menstruel et les méthodes de contraception, elles deviennent la proie facile des garçons mal intentionnés qui ne cherchent qu’à profiter de leur naïveté. Parfois, un coup d’essai devient une grossesse prématurée non désirée. Et, les conséquences sont dramatiques. Parce que dans la plus part des cas, elles sont expulsées de la famille. Dans les quartiers, elles deviennent la risée des autres. Car, dans certains milieux attachés à la tradition, un enfant hors mariage, équivaut à un déshonneur pour la famille. Dès que la fille annonce qu’elle est enceinte, souvent elle est menacée de ne pas dire leur nom ou abandonner par le garçon. C’est le calvaire qui commence pour la « fille-victime ». Au nombre des difficultés qui deviennent son lot quotidien, figure en bonne place l’arrêt des études, mais surtout l’éducation de l’enfant qu’elle met au monde. Comme dirait l’autre, comment un enfant peut éduquer un enfant ? Dès lors, elle a de la peine à mener une vie tranquille, comme elle le désire. La société lui hôte même des possibilités de rachat par la suite. Face à ces problèmes, certains d’entre elles se retrouvent dans la rue comme des prostitués pour pouvoir subvenir à leur propres besoins et nourrir leurs enfants. Souvent, ce sont  les enfants élevés dans ces conditions qui devient des voyous ou des bandits des grands chemins.

     

     

    Si  donner la vie est la plus belle chose qui puisse arriver à une femme, malheureusement pour K.T une mère célibataire ce n’est pas le cas.  Elle raconte : Son calvaire a commencé le jour où elle est tombée enceinte.  K.T une jeune fille âgée de 18 a rencontré sur son lieu de travail un homme qui lui a promis le mariage. Tous les deux ouvriers dans une usine de conserverie.  « Amoureux l’un de l’autre, au bout de trois mois de fréquentation, nous nous sommes fiancés. Convaincue que cet engagement moral suffit, je cède à la demande de mon fiancé. Nous aurons des rapports sexuels régulièrement jusqu’au jour où je me découvre enceinte de plus de trois mois. L’arrêt de mes cycles menstruels, les vomissements, le gonflement de mes seins ne m’avaient pas inquiété. Car je n’avais aucune information sur la sexualité. K.T  décide d’en parler à son fiancé. Pour éviter le scandale, il faut qu’on se marie le plutôt possible. M.C disparaît sans se soucier de mon sort. J’ai caché ma grossesse à toute ma famille, je serrais mon ventre avec un foulard et portais des gros habits. C’est le jour de mon accouchement que mes parents l’on apprit. Mon père m’a chassé et dès lors je vie chez une amie » affirme K.T.

     

     

    En somme, être fille mère est un phénomène difficilement accepté par la société. Il revient aux parents d’informer  leurs  filles sur les problèmes de la vie sexuelles. Mais aux jeunes filles  de partager  leurs soucis avec leurs parents pour éviter ce genre d’ennui.

     

    Fily Sissoko 

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